Cela devait faire un bonne dizaine d'années qu'Alec n'avait pas mis les pieds dans un Hôpital. Il ne s'en plaignait pas, d'ailleurs: jusque-là, sa santé n'avait jamais cessée d'être correcte. Il pouvait avoir des douleurs, de temps à autres, mais rien qui ne se soigne pas à coup d'aspirines , de sparadra ou d'une bonne dose de Doliprane. Le complexe
Henry Ford, devant lequel il était passé maintes fois sans jamais y entrer, s'était donc dessiné à lui comme un centre médical tout ce qu'il peut y avoir de plus cliché. Les longs couloirs blancs dénués de vie, les infirmières qui affluent de tous les coin d'murs, l'air malade qui ronge l'entrée de chaque chambre... Alec s'était fait tout un film quant à c'que pouvait cacher un tel bâtiment. Il tirait la plupart de ses conclusions de la mauvais expérience qu'il avait vécu quelques années plus tôts à Chicago: se retrouver dans une chambre blanche immaculée et être au point de griller son identité d'monstre n'était pas vraiment la solution idéale pour rester discret. C'était peut-être là l'origine de son dédain mais si une chose était sûre, c'était bien qu'il n'avait aucunement l'intention de s'attarder dans un tel lieu.
Pour tout dire, le fait qu'il soit arrivé jusqu'à la porte de la bâtisse tenait déjà du miracle. Il ne s'était pourtant pas fait d'illusions: si quelqu'un dans ce grand bâtiment pouvait prétendre à l'aider, il n'était probablement pas en mesure de faire grande chose pour lui. Sa "
condition de monstre" n'était pas comme n'importe quelle maladie. Premièrement, il ne cherchait pas à s'en débarrasser, seulement à la contrôler. Secondo, il ignorait tout de ce qui pouvait avoir provoquer un tel don. Alors l'expliquer...
"
Mais qu'est-ce que je fous là..."
Le sans-visage avait trouvé l'nom de bouche à oreille. Si il ne fondait pas beaucoup d'espoir sur la réussite du dit – Comment déjà? -
Jude Hartfield, c'était toujours mieux que rien. Alec en avait déjà assez appris sur le bonhomme pour savoir qu'il n'était pas une arnaqueur de première. Ces trucs, onguents et autres potions, semblaient fonctionner dans la plupart des cas. C'était du moins ce qu'on lui avait laissé entendre.
La porte coulissante qui donnait sur l'hôpital n'avait en tout cas rien des vieilles portes grinçantes qu'avaient pu s'imaginer le blond. Il chercha d'un pas hésitant l'accueil avant de remarquer la figure d'une petite dame brune assise derrière un comptoir. Alec, ne voyant personne attendre, se présenta pour demander les horaires du service du brancardier – Mince, il avait encore oublié son nom – Hart...
Hartfield?
Un petit mensonge, comme quoi il devait le récupérer à cause d'une panne de voiture, avait même suffit à convaincre la secrétaire à lui donner l'info. Il se doutait bien qu'elle n'avait absolument pas cru à son histoire, mais quoiqu'il en soit, elle avait répondu.
Si la vieille dame avait été plus honnête que lui, c'était l'heure de pause pour le brancardier. Alec n'avait pas l'intention de le déranger longtemps. Il demanda deux-trois fois son chemin avant d'arriver à destination, une petite salle blanche, visiblement réservée au personnel.
- Hum, bonjour. Je cherche un certain Hartfield? Il est brancardier dans le secteur.
Deux infirmières lui indiquièrent d'un geste désintéressé un homme aux cheveux bruns. Bon, il avait au moins réussi à ne pas se perdre. Il traversa la salle et interpella la silhouette qui lui avait été désignée:
- Jude Hartfield? Bonjour. Hum. Je m'appelle Alec, j'ai entendu parler de vous...Enfin, vous guérissez des gens, c'est ça?
La présentation était peut-être catastrophique, mais il était arrivé à dire ce qu'il avait à dire. Il reprit:
- Enfin, oui, guérir les gens est un peu le principe d'un hôpital mais... Vous auriez une minute?