Depuis la nuit des temps, l'Homme se pose une même question : sommes nous vraiment seul ?
Que ce soit sur terre ou bien ailleurs, dans l'au-delà, l'être humain à souvent chercher des réponses sans jamais en trouver. En quête d'une chose qui serait son égal, un être qui lui serait supérieur, un modèle, peut être, ou encore un ennemis, ses recherches, hélas, ont toujours étaient vaines.
Années après années, siècles après siècles, de nouvelles questions étaient soulevées, mais toutes restaient sans aucune réponses et ce malgré les incessantes recherches, les gigantesques et terribles inquisitions et les nombreuses battus. L'ignorance reignait.
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MessageSujet: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyDim 1 Nov - 16:59




Il y aurait beaucoup de tendresse à apprendre des loups et beaucoup de férocité des tourterelles si on prenait le temps de ne pas se fier aux apparences, celles même qui en général nous sont fatales. Il faut connaitre ses ennemis sans les juger, pour mieux les détruire. Il faut les aimer pour ce qu'ils sont, à savoir les victimes de nos désirs. Le plus souvent, c'est l'ignorance qui tue.

L'hiver, la saison des traces dans la neige, crissant entre vos pieds comme un tapis de liège. Du ciel blafard tombe les flocons et le vent siffle et hurle à travers les troncs couverts de glace. Dans la forêt, les arbres dépouillés ne laissent que peu de zones de cache; leurs branches faméliques ressemblent à des bras tourmentés, faisant d'eux de noirs démons. Dans la forêt, immensité livide pleine de dangers, un craquement sinistre éclate quelquefois et sa réponse n'est qu'un coup de feu dans la nuit, une balle en argent logée en pleine poitrine. Les derniers râles de la créatures sont pathétiques. Et la neige, flottant, errant, tombe toujours.

A la forêt se substitue souvent la ville, ce Detroit en nuances de gris où la neige semble toujours sale. Les proies y sont différentes; la ville ressemble à un ventre infâme qui accouche inlassablement de plus de monstres. L'endroit parfait pour elle, la chasseuse en quête de proies féroces qui pourraient la tuer d'un coups de griffes d'un coup de crocs. Tuer ou être tuée; à la chasse, on ne fait pas de prisonniers. Et tout comme eux, Margarath Skinner est un monstre, un loup à la recherche d'une nouvelle victime à mâcher entre ses mâchoires impitoyables. Tout comme eux, elle se nourrit de vies brisées, de sentiments volées, de bris de crainte. De souffles de terreur, de goût de sang dans la bouche. Quand ça bouille, quand ça tape entre les tempes. Quand le cœur s'emballe et semble vous dire : "tu vas mourir, tu n'es rien". L'odeur de la poudre et du risque, la dépendance contractée sur les champs de bataille en Afghanistan. La dépendance contre laquelle on ne peut lutter. Un soldat reste un soldat, à tout jamais. Margareth n'était rien de plus qu'un animal : le plus libre et le plus seul qui soit.

Dans la quiétude cotonneuse des journées entre chien et loup, ni vraiment clairs, ni vraiment sombres, elle l'avait vu. Ce grand loup noir, jeune, élancé. Ce corps d'homme qui devenait loup. L’œil vif, le pas rapide. La fourrure parfaite. Une proie agile et rapide; il n'en fallut pas plus pour que la jeune femme se lance à sa poursuite aux travers des rues du centre-ville, son bowie knife à la main. Elle n'avait rien d'autre sur elle faisait avec ce qu'elle avait. On parlait d'un loup-garou, pas d'un orignal, hein. La créature avait disparu au coin d'une ruelle, bien plus rapide qu'elle à vitesse de courses, la laissant dans une frustration féroce. Sa gorge avait un gout de sang et son front était gelé; ses muscles s'étaient déliés sans préparation. Ardente, fiévreuse, farouche. Bredouille, comme elle s'en doutait qu'elle serait. Une bonne chasse n'est pas une chasse d'opportunité, mais un travail dûment posé et réfléchi. Ce n'était pas de la chance : il avait été plus rapide qu'elle. Plus rapide que la trombe.

Le soir était tombé sur le bois qui s'agite. Le garçon inconscient reposait sur le vieux canapé un peu défraîchi, dans cette maison toujours sombre mais chaude. Un feu crépitait dans l'âtre, entretenu par Margareth accroupie, une tasse de soupe à la main. En attendant qu'il daigne se réveiller, la jeune femme profitait de la danse hypnotique et chaleureuse des flammes, éloignant la froidure du dehors de son corps fatigué. La structure en bois du chalet gardait bien la chaleur et il faisait bon à l'intérieur, malgré le vent qui frappait sans relâche les vieux carreaux. Sur le canapé, le garçon inconnu s'agitait des premier signe du réveil et la brune se redressa, dépliant lentement sa longue silhouette en allant chercher une autre tasse qu'elle remplie de soupe chaude, la déposant sur la table basse un peu encombrée devant le canapé.

Elle l'avait reconnu dès qu'elle l'avait vu, croisé par hasard. Quel étrange hasard. Cette- fois-ci, elle ne l'avait pas manqué. Une poursuite échevelée de quelques minutes à peine, une seule balles tirée; le jeune homme avait heurté le sol, tombé conscient de peur. Margareth l'avait traîné par le col sans le toucher pour le jeter dans le coffre de sa voiture, à moitié agacée: il était bien trop faible pour faire une bonne proie alors autant qu'il lui serve à savoir où sont les autres : les loups-garous sont souvent en meute et Margareth recherchait les puissants alpha pour ressentir le vrai frisson de la chasse. C'était dur à trouver mais elle avait une petite chance ce soir, personnifiée par ce jeune louveteau évanoui d'un coup de feu qui avait retenti. C'en était presque risible. Il avait l'air jeune et désorienté, mais ce n'était pas son problème.

Assise confortablement dans son fauteuil, la femme tenait en joue son invité d'une main et de l'autre, elle buvait sa soupe sans rien dire, patiente et silencieuse. Il n'y avait que des fléchettes tranquillisantes dans son arme -pas la peine de tuer pour rien une proie trop faible - mais ça le louveteau ne pouvait pas le savoir.

Dans ce tournoi sans nom, impossible à décrire,
Depuis quelques instants devenu du délire,
Lequel des deux coureurs doit céder le premier,
De l’agile fuyard ou du souple limier ?

Ils vont, et devant eux la solitude tremble.


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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyMar 3 Nov - 2:03


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Quelle panique... Dans les deux sens du terme, il fallait bien l'avouer. Flynn rentrait à la maison avec ses écouteurs sur les oreilles quand tout avait plus ou moins basculé. Les cours étaient finis, il n'avait rien de mieux à faire et languissait juste de retrouver son précieux ordinateur pour ne plus en bouger. Il avançait sur le trottoir sans se formaliser des passants, comme à son habitude. Il n'aurait d'ailleurs pas dû se formaliser de la femme qui s'était plantée devant lui, dès le moment où il avait emprunté une rue plus ou moins déserte. D'abord interloqué par cette présence envahissant son espace vital, le jeune homme avait levé les yeux vers elle...

C'était avant de se carapater sans demander son reste. Les écouteurs étaient tombés et virevoltaient presque contre son blouson. Il avait déjà vu cette femme auparavant, il en était presque certain. Ce visage lui était familier. Pas n'importe lequel. La soirée au port lui revenait en tête, avec la certitude que cette personne avait assisté à sa transformation. Le loup l'avait croisée et s'était fait un malin plaisir de le lui rappeler dès l'instant où elle s'était montrée. Encore des ennuis, toujours des ennuis... Flynn avait pesté derrière ses dents serrées, avait fini par cracher ses poumons et s'était appuyé contre un mur pour reprendre son souffle.

Décidément, sa condition physique était une catastrophe... Essoufflé comme s'il avait passé la journée à courir un marathon, le jeune homme avait eu tout juste le temps de se retourner lorsque le coup de feux était parti. Complètement paniqué, le souffle coupé par le son soudain, il s'était laissé choir sur le sol comme si la balle l'avait atteint. La suite ? Il ne s'en souvenait pas bien. Tomber dans les pommes sous le choc n'était pas la meilleure réaction que son corps avait pu avoir. Il avait vaguement senti les secousses de la voiture, entrevu l'obscurité, puis, plus rien. Le noir total.

Flynn ne se souvenait pas vraiment de ce qu'il s'était passé quand il reprit enfin connaissance. Le son d'un feu crépitant le tira de son sommeil, tout comme la légère agitation et les pas d'une personne. Est-ce qu'il était de retour à la maison ? Non, non... calme-toi, mon gars. Surtout, ne pas bouger davantage. Le coup de feu. Pas de douleur... Il était toujours vivant ? C'était un miracle ? Ou alors il était mort ? Non, il fallait se ressaisir. Ce n'était pas l'odeur de la maison ici. Merde... Merde, merde, merde... Faire semblant de dormir était exclus maintenant qu'il avait remué.

Ses paupières finirent par s'ouvrir et il se redressa en position assise aussi vite que possible, les deux mains en l'air. Que remarquer d'autre à part le flingue qui était braqué sur lui ? Nouveau mouvement de panique : Flynn n'en menait pas large et c'était parfaitement visible sur son visage. Ses prunelles bleues se braquèrent vers l'arme, puis vers sa propriétaire assez rapidement. C'était un enlèvement ! Carrément !

- J'ai du fric, un téléphone, prenez tout, mais tirez pas !
s'écria-t-il cette fois parfaitement réveillé.

Premier rempart contre la méchante armée ? Un coussin du canapé serré devant soi, évidemment ! Il devait avoir l'air malin avec ce truc en guise de bouclier et ses genoux repliés contre lui. Sans compter qu'elle devait déjà s'être servie dans ses poches. Comment appeler la police maintenant ? Comment espérer s'en sortir sans se faire trucider ?

- Écoutez, je sais pas si vous voulez une rançon ou quoi... putain ça part vite ces machins-là, vous êtes obligée de le braquer sur moi comme ça ?! Je vous attaquerai pas ! Je sais pas me défendre, promis !

C'est ça, Flynn, mieux valait gagner du temps. Gagner du temps, certes, mais pour combien de minutes ? Combien cela prendrait-il pour qu'elle finisse par lui causer de sa nature de loup garou, hein ? Oh bon sang, il n'avait quand même pas affaire à un chasseur ou un truc du genre ? Si l'on en croyait les séries, ces gens-là ne faisaient pas même de survivants chez les jeunes. Ça sentait franchement mauvais cette histoire, il fallait qu'il trouve un truc pour faire en sorte de s'en sortir vivant. Jouer la comédie du gamin ordinaire était encore ce qu'il trouvait de mieux, là tout de suite.

- Qu'est-ce que vous me voulez ? demanda-t-il enfin en tâchant de rester le plus immobile qui soit.

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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyMar 3 Nov - 16:05




Il y aurait beaucoup de tendresse à apprendre des loups et beaucoup de férocité des tourterelles si on prenait le temps de ne pas se fier aux apparences, celles même qui en général nous sont fatales. Il faut connaitre ses ennemis sans les juger, pour mieux les détruire. Il faut les aimer pour ce qu'ils sont, à savoir les victimes de nos désirs. Le plus souvent, c'est l'ignorance qui tue.

Margareth était restée un long moment assise en face du garçon inconscient qu'elle avait déposé sur son canapé, l'arme au poing comme par réflexe, sirotant sa soupe avec un air plat, absent et pourtant bien là, calquant sa respiration sur celle, plus lente, du loup-garou. Le voyant s'agiter imperceptiblement, la femme guetta l'accélération de son souffle précédant le réveil et n'eut aucun moment particulier quand son "invité" se redressa d'un bond en hurlant comme une vierge effarouchée; elle ne lui offrit comme réponse à ses interrogations que le bruit de sa soupe qu'elle aspirait bruyamment, l'air neutre, la gueule de son revolver directement pointée vers le buste du garçon. S'il faisait le moindre geste agressif, elle l'enverrait faire un gros dodo sans ciller. Elle l'étudia fixer son arme, puis la regarder elle-même, lui rendant la pareille sans rien dire. Le regard de la brune était incroyablement dur, son visage parfaitement neutre, froid; une tueuse de sang froid.

"J'ai aussi du fric et un téléphone", dit posément Maggie de sa voix lente, grave et éraillée par trop de tabac, "je ne vais pas tirer", lui assura-t-elle avec un calme olympien tandis qu'il cherchait à construire une défense dérisoire derrière un pauvre coussin.

Pour lui prouver ses dires, la brune lui montra son arme, mettant le cran de sécurité avant de le ranger lentement dans son holster d'épaule, pour lui désigner la tasse de soupe chaude qu'elle avait déposé devant lui. Elle se leva, dépliant sa longue silhouette devant lui, frôlant presque le plafond de la petite maison en bois perdue en plein forêt. Et pendant que le garçon inconnu déblatérait d'obscures histoires de rançons, Margareth partie au fond du salon, sa tasse en main en s'allumant une cigarette pour allumer la chaîne-Hifi un peu datée. Sa bo de Pulp Fiction était restée dans le lecteur, sur une chanson d'Urge Overkill qu'elle mit en route en continhant d'écouter le garçon, lui tournant volontairement le dos, désarmée. S'il tentait quelque chose vu son comportement, ce serait de fuir, de toute évidence. Faisant volte-face, la chasseuse revint à lui, tirant un peu sur son bolo tie pour ouvrir le col de sa chemise collet monté à son menton. Elle portait une chemise blanche, un pantalon gris à pinces et de grandes chaussures cirées masculines qui couinaient de manière sinistre quand elle marchait sur le vieux parquet de bois. Dans le petit salon faiblement éclairé, une décoration de mauvais goût mêlait le bois et la fourrure et ça et là, un renard entier, un énorme glouton aux dents luisantes, une tête d'ours ou de cerf empaillée accrochées au mur. Des trophées de tirs, des photos de chasse.

"Si tu ne m'attaques pas, je ne t'attaquerais pas", répondit-elle laconiquement à la panique du jeune homme, se rasseyant devant lui cette fois-ci désarmée, mais jamais sans défense, "venons-en au fait que je te relâche vite."

Margareth déposa s tasse de soupe sur la table basse et ôta ses gants pour les poser à côté, entreprenant de remonter la manche droite de sa chemise pour montrer son avant-bras à son invité forcé: de terribles traces de crocs encore mal cicatrisées maltraitaient la chair qui n'avait visiblement rien de tendre, à en voir les muscles bandés sous une certaine contraction constante. Ses yeux gris se relevèrent sur lui, et elle fut très brève.

"Je t'ai vu te transformer, je sais ce que tu es. J'ai des questions car je suis à la recherche du loup qui m'a fait ça. Tu es dans une meute?"

Il ressemblait à un louveteau perdu et Maggie émit l'hypothèse qu'il n'avait peut-être même pas encore rejoint un pack de loups-garous; pourtant si elle pouvait glaner la moindre piste sur le grand loup noir, cela valait le coup d'essayer. Elle baissa sa manche d'un geste un peu brusque, attestant d'une personnalité colérique sous l'air faussement calme.

"Je ne te ferais rien, tu es trop faible pour moi," cracha-t-elle sans mâcher ses mots, "répond-moi juste, mais ne mens pas. Si tu mens, je te le ferai regretter. Tu comprends? Tu connais d'autres loups-garous dans cette ville? Je cherche un grand loup noir d'environ un mètre quarante au garrot", une belle bête, assurément, et la voix de la chasseuse semblait sourdre d'une sorte d'admiration typique.

Et Dieu savait que ses menaces n'étaient jamais en l'air; Margareth était l'honnêteté même, au point d'en devenir effrayante; mais elle était aussi furieusement loyale à sa parole: elle ne toucherait pas un cheveux de ce garçon. Tirant sur sa cigarette comme si elle voulait lui faire mal, la grande brune demanda finalement, avec grand sérieux :

"Tu veux un Reese? M'en reste au frigo."

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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyJeu 5 Nov - 2:00


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Sur le fait de ne pas devenir la victime d'un tir, Flynn émettait l'hypothèse que le flingue n'était sûrement pas là pour faire joli. Bon sang, il n'avait pas envie de crever là, sans personne, sans que l'idée de s'en sortir ne lui effleure l'esprit. Que faire ? Avec la panique qu'il ressentait, difficile de se mettre d'accord sur ce qu'il devait tenter. La bonne femme rangeant son arme, il eut au moins le plaisir de recommencer à respirer. Sans se séparer de son coussin, attention : il ne fallait pas plaisanter avec ces choses-là ! S'entendre dire qu'il allait vite être relâché lui fit plaisir, mais il ne sut s'il devait la croire ou bien s'inquiéter. Comment savoir quelles intentions animaient cette femme givrée ?

La vue des trophées de chasse et des photos lui filait des frissons et il ne put s'empêcher de déglutir lorsqu'elle lui annonça ce dont il se doutait déjà : elle l'avait vu se transformer. C'était pour cette raison qu'il était là et pas une autre. Sous forme humaine, il ne risquait rien, n'est-ce pas ? Il ne risquait pas de finir comme les malheureux animaux qu'elle avait chassé, hein ?

La voir remonter sa manche devant lui le fit sursauter. On y était ! Elle allait probablement le torturer, le dépecer vivant et autres choses qu'il ne voulait pas imaginer ! Le jeune homme s'enfonça un peu plus près du dossier du canapé et et resserra ses genoux contre son torse. Il dirait tout. Tout, tout, tout : c'était décidé. Si elle déballait des instruments, c'était sûr, il ne retiendrait pas la moindre information. Ce n'était pas comme si ce genre de choses étaient faciles à endurer dans la vraie vie : ils étaient mignons les personnages hyper courageux des films, tiens ! À ne pas broncher, ni même ciller... Hein ? Pas d'instruments ? Pas de pinces ? Pas de couteaux ?

- Une meute... ?
murmura-t-il comme si elle venait de lui parler dans une langue étrangère.

Ses prunelles bleues s'attardèrent sur la cicatrice qui ornait le bras de son interlocutrice et il ne fut pas sans se remémorer la marque presque identique qui parsemait son propre bras. La blessure avait mis un moment à guérir au début... jusqu'à ce que le poison qui se trouvait dedans ne fasse son effet et le transforme en monstre.

Lorsqu'elle reprit la parole, elle obtint toute l'attention de Flynn, qui la fixa de nouveau, tout en guettant le moindre geste qui pourrait l'alerter. Il se demandait bien ce qu'il ferait au cas où elle décidait de le malmener. La bonne nouvelle du moment, était qu'elle le trouvait bien trop faible pour elle : parfait, pour une fois qu'être une crevette pouvait servir à quelque-chose, le jeune homme se promettait de ne plus s'en plaindre... allez, pendant une bonne semaine, le temps de décompresser. C'était dans le cas où il reviendrait vivant de cette rencontre. Non, de ce kidnapping !

- Ou-oui... je comprends...
balbutia-t-il.

S'entendre dire qu'il regretterait le moindre mensonge lui fit froid dans le dos, mais ce n'était rien comparé à ce qu'elle lui demanda par la suite. Hein ? Un Reese ? Non, elle avait demandé de quelle façon il voulait mourir, c'est ça ? Un Reese... C'était une blague ? Après l'avoir menacé, elle lui proposait une friandise ? Espèce de sorcière ! Il était presque sûr qu'elle chercherait à le bouffer par la suite, avec le regard qu'elle lui lançait ! Secouant la tête pour refuser tout net, il fit mine de prendre une inspiration et de se mettre à parler.

- Le loup dont vous parlez, commença-t-il en fronçant les sourcils, je ne sais pas si c'est le même, mais celui qui m'a fait ça était pareil...

Tâchant de garder l'air le plus sérieux possible, ce fut à son tour de remonter sa manche. Contrairement au bras musclé de la femme qui lui faisait face, son bras mince avait l'air d'avoir été presque entièrement recouvert par la trace de morsure. N'en restait qu'une cicatrice, mais assez visible pour l'avoir marqué aussi bien physiquement, que mentalement.

- Ça m'est arrivé il y a moins d'un mois et je suis complètement perdu, poursuivit-il, croyez bien que si je pouvais retrouver la chose qui a fait de ma vie un enfer, je rechignerais pas à la voir disparaître pour de bon.

Voilà, Flynn. La vengeance, ça devait la connaître, non ? Jouer la carte de la victime -ce qu'il avait été- et faire en sorte de s'attirer sa sympathie en s'affirmant être de son point de vue. La dernière phrase avait été prononcée avec une petite mine inquiète, ce qu'il fallait, il l'espérait, pour convaincre un peu. Non que le jeune homme se soit attaché à Adrian et aux autres, mais l'idée n'était pas de les balancer, s'il pouvait l'éviter. Cette femme lui fichait une trouille bleue, mais s'il pouvait rentrer entier et sans faire de victimes... Bon sang... Arrêter de trembler n'aurait pas été du luxe.

- Je connais pas d'autre loup-garou à part celui qui m'a attaqué ce soir-là et j'ai pas envie d'en rencontrer... articula-t-il en déglutissant.


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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyVen 6 Nov - 16:41




Il y aurait beaucoup de tendresse à apprendre des loups et beaucoup de férocité des tourterelles si on prenait le temps de ne pas se fier aux apparences, celles même qui en général nous sont fatales. Il faut connaitre ses ennemis sans les juger, pour mieux les détruire. Il faut les aimer pour ce qu'ils sont, à savoir les victimes de nos désirs. Le plus souvent, c'est l'ignorance qui tue.

Le gamin avait sursauté quand Margareth avait commencé à relever sa manche et cette dernière avait ralenti son geste, comme si elle espérant que cela le calmerait; c'était idiot. Il était terrorisé par elle, recroquevillé sur le canapé et la chasseuse aurait du être aveugle pour ne pas le constaté; elle ralenti ses gestes et ses paroles d'instinct, sans savoir si cela aiderait. Cependant son visage restait toujours aussi uniformément patibulaire et froid. Elle hocha simplement du chef quand il lui montra sa circonspection, n'ajoutant rien de plus; le gamin avait très bien entendu, pas besoin de développer plus loin dans la tête de la brune, c'était assez simple. Elle le laissa regarder ses plaies, sûre d'avoir à présent toute son attention. Il scrutait ses gestes, à l'évidence, ce n'était pas difficile à sentir et à comprendre.

Il comprenait, visiblement, qu'elle ne plaisantait pas et qu’elle était parfaitement capable de choses discutables s'il s'en prenait à elle. Mais visiblement le jeune homme terrifié était plus une victime qu'un monstre et la chasseuse en fut rapidement convaincue: elle ne porterait pas la main sur lui car il ne l'attaquerait pas et ce constat la détendit imperceptiblement; lorsqu'il refusa le Resse, Margareth haussa simplement les épaules pour se lever et aller chercher la boite dans le frigo, s'en enfilant deux trois sans plus rien dire. Tant pis pour lui, il ne savait pas ce qu'il perdait. Finalement, lui aussi avait été mordu, et il était devenu un des leurs. La brune fronça les sourcils en se levant de sa place, géante dont la tête frôlait presque son plafond, pour s’asseoir sur la table basse en face du garçon, remontant sa manche pour poser son bras proche du sien et comparer les traces de morsures tout en l'écoutant parler. Elle ne l'écouta que d'une oreille, occuper à compter le nombre de dents, à mesurer l'amplitude de la mâchoire et la profondeur de la morsure.

"... ce n'est pas le même", conclut-elle en lui désignant une zone, "tu vois, là ? Il manque un croc à ta morsure, et l'amplitude de gueule est plus petite que la mienne."

Elle resta à cette place en replaçant sa manche, refermant les manchettes sur son poignet épais en silence. Normal qu'il ne voulait pas recroiser d'autres loup-garous et pourtant... les rejoindrait-il, finalement? La question ne concernait que lui et Margareth n'insista pas. Pourtant quelque chose semblait la triturer, finalement.

"J'ai été mordue....", elle sembla réfléchir, "... mais je suis encore humaine. Pour combien de temps ?"

Ce qui semblait être un iceberg inébranlable eut soudain un air soucieux un peu douloureux. Allait-elle elle aussi devenir un loup-garou à cause de la morsure de cet animal? Margareth y avait pensé et avait mâché de l'aconit après avoir été blessée par le loup; elle n'y croyait qu'à moitié mais peut-être était-ce cela qui soit avait supprimé la maladie, ou la ralentissait; elle ne se sentait pas en mauvaise forme physique. Fixant le garçon en face d'elle, elle lui dit finalement:

"Il parait que l'aconit est un moyen de ralentir la lycan..."

Un sms. A cette heure? Elle ne connaissait personne à part ses clients et quelques informateurs, alors qui pouvait-ce bien être? Le nom de Ned, un autre chasseur, s'afficha sur son écran tactile. Que voulait-il si tard? "Je le vois". Et merde. Relevant la nifle d'un coup vers le jeune homme, Margareth vit un petit point lumineux se balader sur lui et eut le prodigieux réflexe de pousser son corps en avant pour le protéger, le poussant sur le côté. Au loin, un bruit étouffé passa la fenêtre du salon en faisant voler la vitre en éclat, déchirant l'air avec une rapidité telle que la chasseuse n'eut pas le temps de se mettre à couvert: pour protéger le garçon, elle s'était exposée: la balle pénétra d'un coup dans l'arrière de son épaule tandis que la chasseuse hurla de douleur, surplombant toujours le jeune homme pour faire rempart; elle venait de prendre la balle pour lui.

"PUTAIN DE FILS DE P...!!", hurla Margareth entre douleur et fureur, son visage ordinairement impassible devant animalesque, les pupilles si étrécies par la douleur qu'ils n'étaient à rpésent rien de plus que deux têtes d'épingles dans un gris d'acier, "couche-toi!"

Ned était un fin tireur, et il se montrait retors et pervers. C'était un chasseur de monstres qui avait eu des mots avec elle, cherchant à lui prendre ses proies. C'était surement ce qu'il se passait ce soir. Mais elle avait été blessé, et au bras droit en plus. Se tenant l'épaule en se mordant les lèvres, elle sentit la chaleur du sang imprégner le tissu de sa chemise. Putain, une hémorragie... il avait touché quelque chose... serrant les dents en se couchant au sol à plat ventre, elle chercha du regard son "invité" et lui lança :

"Il est là pour toi. Je vais te sortir de là... c'est ma responsabilité p-pour t'avoir traîné ... i-ici..."

La douleur était intense; on était pas dans un film de guerre où le mec peut se contenir. Ned avait visé juste et Margareth pouvait sentir la balle crisser sur ses os, rendant son bras directeur inutilisable. Une nouvelle balle siffla dans l'air, comme un tir de sommation. Ned était bien trop loin, dans les ombres de la forêt, et elle n'avait que son Beretta qui couvrait une courte distance.

"Ecoute, petit...", commença la brune d'une voix étranglée, "il est bloqué parce que po... pour le moment il... ne peux viser que par la fenêtre e... et...", elle dut reprendre son souffle, comprimant sa plait de sa main valide. Elle perdait énormément de sang, devenant livide, "tu vas t’enfuir par la porte de derrière, juste là-bas", elle lui la désigna du menton, "m... mais je... je vais couvrir ta fuite, faut qu'on soit synchro.. t-tu comprends?"

Margareth serra les dents et roula habilement sur le flanc, pour rejoindre une zone qu'elle estimait à couvert et se relever lentement, scrutant la fenêtre. Ned ne s'approcherait pas immédiatement: son second tir, à l'oreille et au jugé, était aussi loin que le précédent. Elle s'adossa au mur, se tenant toujours l'épaule.

"D... derrière la porte y'a... l'accès... au garage, ma voiture y est. Tu sais c-conduire ?", demanda Margareth en retirant sa cravate pour se faire un garrot de fortune, espérant stopper l’hémorragie comme elle le pouvait, "je... dois prendre mon f-fusil dans le g-garage... je t'ouvrirai là porte.. si tu sais pas c... conduire, je m'en occuperai, je te sortirai de là... c'est ma responsabilité..."

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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyDim 8 Nov - 2:50


Wolf's rain.

Le mensonge avait l'air de passer crème et Flynn s'en étonnait beaucoup. Est-ce qu'elle était trop fatiguée pour faire attention à ce qu'il racontait ? Ou bien parvenait-il réellement à être convaincant dans le rôle de la victime sans défenses ? Bon, d'accord, techniquement c'était pile poil ce qu'il était, il ne fallait pas se leurrer. À vouloir jouer au plus malin, il risquait probablement sa peau... même si elle avait affirmé ne pas vouloir le toucher. Profitant de son petit déplacement dans la cuisine, le garçon tourna la tête en direction du mur où étaient affichées les photos. Des résultats de chasse visiblement... Bon sang... Nerveux, il décrocha rapidement l'une d'entre elles et la rangea fébrilement dans l'une de ses poches. Au pire des cas, il aurait au moins le visage de son ravisseur en tête.

La voir approcher lui colla une pression monstre et il dut batailler pour ne pas se retrancher à l'autre bout de la pièce. Cette entrevue eut au moins le mérite de ne pas le rassurer sur un point : les loups garous qui trainaient en ville et mordaient les gens étaient visiblement légion. Super, que du bonheur pour les pauvres péquenots dans son genre qui se promèneraient le soir sans faire attention à ce qu'il se passait autour d'eux. À la mention de l'aconit, Flynn eut une légère grimace : c'était pas carrément toxique ce truc ? On l'appelait le tue-loup, certes et si l'idée de s'en préparer une mixture l'avait effleuré, lire des informations concernant la plante l'avait refroidi. Pas question de risquer sa peau aussi bêtement.

Légèrement détendu, le jeune homme se remettait à peu près à respirer correctement : bon, elle allait sans doute pouvoir le relâcher rapidement, non ? Lui en avait très envie en tout cas. Il s'apprêtait d'ailleurs à lui poser la question lorsque la bonne femme choisit ce moment pour redresser le visage d'un seul coup. Il avait quoi son téléphone ? Elle avait découvert quelque-chose ? Flynn se raidit, ne comprenant pas quelle mouche la piquait en cet instant.

Un mouvement. Le son d'une vitre qui éclate sous la violence d'un impact. Avant même de comprendre ce qu'il se passait, le jeune loup garou se retrouva projeté sur le côté. Les yeux écarquillés de stupeur, il assista en silence à l'éclat écarlate qui traversa l'épaule de son interlocutrice. "Couche-toi" : elle n'avait pas eu besoin de le lui dire deux fois. Littéralement allongé derrière le canapé, Flynn avait déjà ses deux mains au-dessus de sa tête. L'exclamation rageuse de sa désormais compagne d'infortune avait eu le mérite de le sortir de sa torpeur. Le contact avec le sol avait fait le reste.

- C... Comment ça "il est là pour moi" ?!
s'étrangla-t-il, en proie à la panique.

Un chasseur ? C'était une blague pas vrai ? Osant lever les yeux au-dessus de lui, le jeune homme aperçut soudainement la lueur rouge d'un laser, puis un objet siffla au travers de la maison. Ce type avait une arme de sniper ou quoi ? Qu'est-ce qu'ils allaient faire maintenant ? Si même cette femme était susceptible de se faire tirer dessus, quelles étaient les chances de s'en sortir ? Sans compter qu'elle pissait déjà le sang... Flynn ne pouvait pas grand chose pour l'aider... Il ne savait même pas comment s'y prendre et il fallait bien avouer que la terreur ne faisait rien pour arranger les choses.

- Je veux pas crever là... Je suis un humain ! J'ai pas demandé à devenir comme ça ! s'écria-t-il comme si ces seuls arguments pouvaient arrêter cette folie.

Le gars n'avait pas l'air de cet avis. Ce n'était pas de telles paroles, fussent-elles celles d'un gamin effrayé, qui avaient fait renoncer le chasseur. Flynn sentit bientôt les gênes du loup se mettre à s'affoler dangereusement. Le moment était très mal choisi pour ça. La femme, autant que l'homme, pouvait devenir dangereuse.

Tâchant de se calmer le plus vite possible, il écouta attentivement les paroles de sa sauveuse et suivit son regard jusqu'à la porte du garage. Elle comptait qu'il se lève et qu'il atteigne cet endroit sans se faire tuer ? Vu son état, il doutait franchement de la synchronisation qu'ils auraient tous les deux. Quant au fait de savoir conduire... ouais, avec une manette de playstation dans les mains, mais sinon... Le permis était quelque-chose qu'il envisageait depuis quelques temps déjà, sans avoir eu la patience de s'y mettre.

- Désolé, je sais pas conduire...
articula-t-il d'une voix faible.

Loin d'avoir envie de se balader dans la maison avec le risque de se faire tirer dessus, Flynn hocha la tête aux conseils de la bonne femme et rampa sur le sol. La porte n'était qu'à quelques pas de lui, mais pas question de se retrouver à vue. Le laser rouge continuait son chemin par la fenêtre, passant au-dessus de lui à plusieurs reprises. Dehors, un bruit suspect attira son attention et il ne fit plus un geste. Ses yeux bleus toujours écarquillés se posèrent sur sa ravisseuse et il nota bientôt que le laser venait de disparaître soudainement. Dehors, le crissement des feuilles et les pas résonnaient sur la terre. Le bonhomme se rapprochait !

Pris d'un nouveau mouvement de panique, Flynn se jeta littéralement sur la poignée de la porte qui menait au garage et la tourna sans se faire prier. Derrière lui, sa compagne d'infortune avait déjà dû passer à l'action, mais, dans sa tête, c'était le vide complet. Une seule pensée prévalait sur toutes les autres : survivre.  De nouveaux sifflements retentirent et un impact toucha la porte qu'il avait à peine rabattu devant lui en voyant la lueur rouge se baisser dans sa direction. Ne s'attardant pas, il se précipita dans le garage et courut vers la voiture qui y était garée. Reprenant son souffle, il fut secoué par une nouvelle pensée. Fausser compagnie à ces deux malades... Tous deux armés, tous deux assez fous pour jouer les cowboys l'un contre l'autre. Au milieu, il y avait Flynn.

Décidé, il fit quelques pas pour atteindre la porte qui donnait sur l'extérieur, juste à côté de celle par laquelle le véhicule était censé passer. Fermée, évidemment. Jurant entre ses dents, le jeune homme essaya de la forcer, de la secouer et ne parvint qu'à se faire mal en voulant la défoncer à coups d'épaule. À nouveau, la lueur rouge fit son apparition à la lucarne de la porte, obligeant Flynn à reculer en vitesse : le type avait fait le tour en comprenant ce qu'ils essayaient de faire ! Le coup de feu atteignit cette fois le verrou, qui sauta d'un coup net. Sursautant, le corps du jeune homme se raidit soudain et il demeura totalement figé. La porte s'était ouverte pour laisser passer celui qui le chassait.

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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyDim 22 Nov - 19:19




Il y aurait beaucoup de tendresse à apprendre des loups et beaucoup de férocité des tourterelles si on prenait le temps de ne pas se fier aux apparences, celles même qui en général nous sont fatales. Il faut connaitre ses ennemis sans les juger, pour mieux les détruire. Il faut les aimer pour ce qu'ils sont, à savoir les victimes de nos désirs. Le plus souvent, c'est l'ignorance qui tue.

Le gamin semblait déboussolé, mais c'était bien normal. Margareth demeura pourtant inflexible: ce n'était qu'un louveteau et elle n'avait aucun intérêt à le prendre pour cible. L'erreur est humaine et elle en avait commise une, de jugement. Assise devant lui sur la table basse, la femme demeura silencieuse alors qu'il sembla un peu plus tranquille. L'aconit marchait réellement ou bien n'était-elle miraculeusement pas en train de devenir elle-même un loup-garou? Quel pourcentage de chance avait-elle de rester "saine" malgré la morsure profonde du grand loup noir? Une chance sur des centaines... elle avait mal à la tête et la fatigue malmenait son dos, les bras croisés sur le torse, une expression neutre mais dure sur le visage aux traits tirés par un mélange de lassitude et de réflexion. Qu'allait-elle faire de ce gamin qui ne savait rien? Le relâcher, pour sûr; il n'avait rien à voir dans cette histoire, après tout. Il fallait absolument qu'elle retrouve ce grand loup qui l'avait mordu avant que le pire arrive pour elle. car si elle devenait ce qu'elle chassait... Margareth préférerait se donner la mort dignement que de vivre en loup-garou.

Le reste s’enchaîna avec la rapidité d'une balle qui siffle pour aller droit au but. Un message, un tir ennemi. La balle se ficha dans son bras, déchirant les tissus pour se bloquer entre os et tendons dans l'articulation. C'était le prix à payer pour protéger ce gamin qui était à présent sous sa protection et si la douleur lui vrillait les sangs, la chasseuse resta lucide et calme, se faisant un garrot en mettant le brun à couvert.

"C'est un... chasseur de loups..."
, fit-elle, insistant sur le dernier terme.

Elle connaissait un peu Ned, assez pour savoir qu'il était une belle enflure; pas un ancien des Marines avec un code de l'honneur comme elle mais un véritable fou de la gâchette qui prenait plaisir à tirer sur tout ce qui courrait. Tandis qu'elle chargeait son arme en donnant les directive au garçon, ce dernier perdit son sang-froid, hurlant qu'il n'avait jamais demandé à devenir comme ça.

"Je sais... calme-toi...", elle le fixa un instant, "moi non plus, je ne veux pas devenir comme ça..."

C'était pour cette raison qu'elle devait retrouver ce loup, mais il y avait plus urgent pour le moment. L'odeur de la poudre emplissait déjà le pièce tandis que les deux compagnons d'infortune la quittèrent comme ils purent pour essayer de gagner le garage et se mettre à couvert. Pour combien de temps... l'épaule de Margareth la lançait atrocement, la balle frottant contre le cartilage; elle perdait énormément de sang. En entendant qu'il ne savait pas conduire, la brune ne sembla pas surprise; c'était logique, quelque part. Mais avec son bras blessée, elle avait un doute sur sa capacité à conduire... foutu Ned, il pensait à tout. Tout comme elle, c'était un penseuse, un tueur froid. Une machine à exécuter, de sa race. La race des monstre humain qui ne ressentent plus rien face à la mort. Margareth devait sauver le petit.

Elle le laissa passer devant, guettant depuis son coin de cave le moindre bruit avant de s'engouffrer comme elle le pouvait par une lucarne, se blessant un peu plus le bras; on y penserait plus tard. Elle n'avait qu’un pistolet à fléchettes tranquillisante courte portée sur elle... Ned avait un fusil de précision... la chasseuse roula dans la terre froide qui entourait sa petite maison en forêt, percevant des bruits de feuilles marquant un déplacement. Il faisait froid et sa blessure la faisait trembler mais elle rampa au sol aussi discrètement qu'elle le put, comprenant que Ned voulait prendre le jeune loup à revers. Il fallait être rapide... le bruit de la porte, le verrou. Un coup de feu dans la nuit. Merde, le gosse! Les yeux bleus de Margareth s'ouvrent grand comme des soucoupes et le temps semble se ralentir alors qu'elle se met debout d'un bond, oubliant son handicap. Merde, le petit! Le temps pressait. Prendre à revers du revers! Mordre à la gorge! Le type avait surement un gilet de chasse. Lui tirer dessus avec son arme ne lui servirait donc à rien...

Ned quant à lui exultait, même s'il s'attendait à voir la vieille Maggie sortir d'un fourrée comme un diable sort de sa boite. Poussant la porte d'un coup de botte, il aperçut sa cible devant lui, pénétrant dans le garage en pointant le front du gamin avec un sourire mauvais, près à le descendre comme un simple lapin, sans trembler.

"Héhéhé...", il fixa Flynn un long moment comme pour savourer sa victoire en avance, "alors, mon p'tit louveteau, on a peur? On veut rentrer chez sa maman?"

Quelque chose siffla proche de l'oreille du chasseur qui eut un sursaut; une fléchette se planta dans une des poutres qui soutenait le garage, proche de Flynn. Derrière Ned, la grande femme brune dont le canon de l'arme tranquillisante tremblait.

"Quand on chasse, on chasse. On raconte pas sa vie."

Ned lâcha son fusil; Maggie allait venir au corps-à-corps et il serait désavantagé, il le savait. Il sortit un couteau de sa botte et fondit sur la chasseuse qui l'évita d'un pas sur le côté, lançant au gamin:

"Maintenant, la porte! Enfuis-toi..."


Mais la lame du couteau de chasse entrant dans son ventre lui coupa le souffle, l’empêchant de terminer sa phrase. Ned sourit mais au lieu de tenter de le repousser, Margareth le saisit au poignet et maintenu la lame bien enfoncée dans sa chair, en souriant, et ainsi le bloquer dans cette position. Elle cracha un flot de sang prouvant que la blessure infligée était sérieuse, avant de plaquer son adversaire contre le mur d'une ruade brutale, essayant de le retenir pour laisser au gamin le temps de s'enfuir.

"Tire-toi!", hurla-t-elle de sa voix rauque à Flynn, dans un gargouillis de sang avant de ruer plus fort dans un grand cri marquant sa colère et son effort, écrasant Ned contre le mur avec son corps et toute sa force.

Putain, elle crevait de douleur; Ned avait visé juste et vicieux. Surement avait-il touché quelque chose...

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Flynn Norwood
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Chillin
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MessageSujet: Re: Wolf's rain.   Wolf's rain. EmptyJeu 10 Déc - 21:20


Wolf's rain.

Flynn n'avait jamais vu défiler sa vie devant ses yeux. Maintenant c'était chose faite et Dieu savait combien elle avait été courte. Il n'avait eu, en définitive, le temps de rien faire. Passer un peu plus de temps avec sa famille peut-être, leur demander d'être un peu plus présents, même si c'était égoïste en définitive. Finir ses études peut-être... voir les nouvelles extensions de son MMO préféré. Ouais, il aurait aimé faire tout ça avant de claquer. Le petit laser rouge qui se pointait au milieu de son front ne faisait que confirmer une bonne raison d'avoir la trouille. Une peur comme celle-là, jamais il n'en connaîtrait d'autres. Le canon d'un calibre à quoi ? Quelques centimètres de sa tête ?

Putain, oui : il avait tellement envie de rentrer chez sa mère, là. Le chasseur ne croyait pas si bien dire, même si ça avait l'air de le faire marrer. Le jeune homme ne disait rien, n'implorait pas. Il demeurait immobile et fixait l'arme, complètement tétanisé. Impossible de ciller, impossible de bouger une jambe pour s'écarter. À cette distance-là, c'était comme s'il était déjà mort. Il n'aurait pas le temps de se rendre compte. Il crèverait là et... et quoi ? Qu'est-ce qu'il allait se passer ? Il allait faire quoi d'un gamin mort, l'autre ? Comme si récupérer quoi que ce soit serait possible après l'impact d'une balle à cette distance...

Le sifflement qui passa près de sa tête le sortit brusquement de sa torpeur. Un hoquet de surprise s'échappa de ses lèvres et il dirigea ses yeux en direction de la femme de tout à l'heure. Voir le fusil s'abaisser lui permit au moins de recommencer à respirer normalement. Bon sang, il était encore en vie ! Pendant un instant, Flynn avait cru que c'était fini et qu'il n'avait tout simplement pas réalisé. Tout juste remis du choc précédent, le garçon sursauta lorsque sa sauveuse lui intima l'ordre de quitter les lieux.

Pendant un court instant, ses prunelles bleues se posèrent sur le fusil qui gisait à terre. L'idée de le ramasser et de mettre en joug les deux chasseurs lui traversa l'esprit. Puis, pourquoi pas les achever tous les deux ? Avec ça, au moins, il couvrirait sa fuite et n'aurait pas à subir leur venue une fois encore. Il ne serait jamais suivi et on mettrait un moment avant de les trouver dans ce coin paumé. Il secoua la tête. Il aurait pu s'en servir pour menacer le fameux Ned et aider la femme à aller à l'hôpital sans tarder. Sauf qu'il ne ferait sûrement pas le poids si l'autre essayait de récupérer son bien. Sans compter qu'il ne savait pas tirer. Mauvaise idée... mais quoi alors ? Appeler la police !

- Désolé... souffla-t-il en se précipitant vers la sortie du garage sans s'y attarder davantage.

La bonne femme lui avait hurlé de se tirer et c'est ce qu'il faisait. L'affrontement entre les deux chasseurs acheva de l'effrayer. Le manche du couteau, posé contre l'abdomen, prouvait que la lame avait infligé une blessure sérieuse à celle qui l'avait kidnappé. Malgré toute sa volonté de s'en aller, Flynn fit tout de même le tour de la baraque et grimpa dans le salon pour récupérer son téléphone. Putain ! Mais où elle l'avait mis, cette tarée ?! Complètement paniqué, les deux mains tremblantes, le jeune homme fit de son mieux pour fouiller les tiroirs, jusqu'à mettre la main sur l'objet qu'il cherchait. En dessous, il ne savait pas si la lutte continuait, mais il ne s'attarderait pas pour le savoir.

De nouveau dehors, le garçon courut entre les arbres jusqu'à perdre totalement son souffle et s'effondrer dans les broussailles. Jurant entre ses dents, il tâcha de récupérer sa respiration et fit en sorte de la taire le plus vite possible. Ce n'était pas le moment de s'étouffer et de tousser après son manque d'endurance. Avec ça, il risquait d'être localisé... tant pis, il témoignerait s'il le fallait : tout pourvu qu'il puisse se tirer de cette situation désastreuse. Le neuf cent onze composé, il dut attendre quelques minutes avant d'avoir une réponse.

Autant dire qu'avec la voix totalement paniquée, s'expliquer ne fut pas facile. La police crut d'abord à une farce, mais le ton du gamin à l'autre bout du fil ne laissait présager rien de bon non-plus. Ils allaient envoyer une voiture, il fit de son mieux pour leur donner la localisation du coin. Un gosse enlevé, deux chasseurs de gros gibier se battant dans une maison, ça allait finir en drame, mieux valait qu'ils se bougent. L'appel au secours passé, Flynn se redressa d'un bond et tâcha de continuer son chemin. Pour une fois, c'était bel et bien la meute d'Adrian qu'il cherchait à rejoindre et personne d'autre... À qui demander de l'aider dans cette ville, de toute façon ? Laissant derrière lui les deux humains, il songea avoir fait ce qu'il pouvait, mais qu'il n'avait plus du tout envie de trainer dans le coin.

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