Depuis la nuit des temps, l'Homme se pose une même question : sommes nous vraiment seul ?
Que ce soit sur terre ou bien ailleurs, dans l'au-delà, l'être humain à souvent chercher des réponses sans jamais en trouver. En quête d'une chose qui serait son égal, un être qui lui serait supérieur, un modèle, peut être, ou encore un ennemis, ses recherches, hélas, ont toujours étaient vaines.
Années après années, siècles après siècles, de nouvelles questions étaient soulevées, mais toutes restaient sans aucune réponses et ce malgré les incessantes recherches, les gigantesques et terribles inquisitions et les nombreuses battus. L'ignorance reignait.
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pity party | Nikita A. Cowen
Giacomo Bonavita
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MessageSujet: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptySam 16 Jan - 18:32

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Il surprit la lumière de la cuisine a être allumée et le Dr. Sharpe la tête entre les mains, appuyée au comptoir glacial. Il lui fallut lui passer sous le nez pour qu’elle honore sa présence d’un sursaut –une réaction qui, comme toujours, fit naître un rictus satisfait sur ses lèvres. « Je ne vous avais pas vu. » souffla-t-elle, et Giacomo lui intima sa redondance en roulant des yeux avant de poursuivre sa route vers le robinet. Sur des kilomètres de calotte polaire, le silence régnait d’une main de fer, et la petite cuisine de la base n’en était pas en reste, surtout pas à passé trois heure du matin. Le silence était tel qu’il engloutissait le gargouillis des canalisations, le tintement du verre contre ses dents, la respiration contrôlée de Sharpe, tout, en maître incontesté des lieux.

« Vous vous êtes blessé ? » L’intéressé la regarda comme s’il s’offusquait au nom du silence brisé, mais sa difficulté à déglutir vint lui rafraîchir la mémoire. Il rit, mais elle ne partagea pas son hilarité, les yeux fixés sur la demi bande pourpre qui courrait autour de sa gorge et dansait en duo avec sa pomme d'adam au rythme de son rire. Quelque chose s'introduit dans la cuisine, invisible, inodore, épaississant l'atmosphère, la rendant difficile à respirer. Le malaise remonta d'un cran lorsqu’il se retourna vers la jeune zoologue et qu'elle remarqua la tâche rouge enlaçant son iris, frappante même dans la pénombre. En arrivant à la hauteur de la femme, il lui tapota l'épaule, trop casuellement pour la situation, trop familièrement pour le peu de temps depuis lequel ils travaillaient sur le même site. « Retournez-vous couchez si vous voulez aller voir les phoques demain, Sharpe. »



Deux ans plus tard, elle le regardait de la même manière, alors qu'il n'y avait pas une marque sur sa gorge qui pouvait trahir quoi que ce soit -pas cette fois, en tout cas. La peau était vierge de toute trace, pas même une cicatrice pour témoigner du jour où il y avait fait courir une lame et laissé sa trachée se gorger de sang. Sharpe pouvait le sentir, le palper dans l'air depuis que son collègue avait passé le pas de la porte, sans un mot ni une remarque insultante, tout comme lui sentait son regard insistant qui tirait sur sa patience inexistante. Sharpe devait presque être capable de goûter les lèvres de Leona tant elle avait débordé hors de ses souvenirs défaillant et dans la pièce, mais si elle l'avait pu, elle ne l'aurait compris, et ce même si elle savait que Giacomo Bonavita avait essuyé deux mariages.

Il manquait les circonstances, et il ne pouvait les partager avec personne.

Son sourire gardait ses marques sur son visage, mais les  séquelles de la commotion étaient bien seules à retenir ses commissures. Ses yeux ne cessaient de se perdre dans le vide qu'avait un jour rempli une femme d'un autre temps, avant toute guerre mondiale, qui s'était permise d'aimer un étranger venu se perdre dans sa contrée. Plus tard dans la journée, lorsque l'allemande avait cessé de le narguer depuis ce délicieux au-delà qui continuait de se refuser à lui, ce fut l'idée obsédante de se souvenir du nom de cette chanteuse qui l'avait remplacée qui garda les pires idées à distance, mais le seul nom qui arriva à émerger de cette époque était celui d'Umberto, et le crève-cœur le prit en traitre, physiquement douloureux, l'obligeant à plonger son visage dans ses paumes. La voix timide de Sharpe avait tenté de s'interposer entre lui et son tumulte interne, seulement pour être maudite en italien entre ses dents, un long grognement sourd que l'on imaginerait jamais aller de paire avec la plus belle langue d'Europe, puis rappelée qu'elle avait du travail et lancé dans une tirade comme quoi elle pouvait rester en antarctique si c'était pour ne rien faire et se contenter de l'épier à longueur de journée.

Elle sortit de la salle avant que le discourt ne verse dans la total paranoïa.

Giacomo continua de marmonner entre ses mâchoires crispées et tenta de noyer ses pensées dans le travail: toutes les affaires, tous ces crétins inconscients qui se laissaient pratiquement voir en plein jour, ces preuves à contredire et tous les artifices qu'il devrait élaborer pour faire passer sa version des faits comme une lettre à la poste, sans quoi ça lui retomberait sur lui -malgré la nonchalance avec laquelle il laissait tomber ceux qui ne pouvait plus le payer, il avait trempé dans leur problème, et il risquait -non, devait y avoir mille moyens de remonter jusqu'à lui à cause de ces travaux inachevés. Il éparpilla les dossiers sur le bureau, puis décida finalement des les remettre en tas, puis de les jeter au plafond pour faire taire le bourdonnement des néons, qui se foutèrent complètement de son élan de colère. Ils continuèrent même après qu'il ait lancé sa chaise, protégés derrière leur grilles en métal. Le prétendu italien les défia du regard, le souffle court, le front humide. Ses paumes bouillante ne lui offrirent pas plus de soulagement qu'auparavant.  Il traversa la salle, remis la chaise sur ses pieds et s'assit dessus, s'affala un instant, puis ramena ses jambes contre lui, croisa les bras pour y déposer son menton, tout ça sans quitter des yeux la porte d'où Sharpe avait disparu, comme si elle allait l'ouvrir d'une seconde à l'autre et implorer son pardon. Bien sûr, elle ne revint pas: peut-être même était elle vraiment retournée chez les phoques. Tant mieux ! Une saloperie en moins sur sa liste de problème kilométrique !

Il les fixa, ses problèmes, rangés et compartimentés dans des dossiers en papier, empilés l'un sur l'autre, avec pour seule compagnie le hummement des néons au-dessus de sa tête et toutes ses questions existentielles. Pourquoi s'être lancé là-dedans, déjà ? Pourquoi la zoologie ? Pourquoi l'antarctique ? Pourquoi Détroit ? Pour se foutre publiquement de la gueule du monde, se sentir supérieur en voyant le commun des mortels boire ses paroles sans se douter de l'ironie de la situation ? Entre autre. Il n'était plus si sûr. Tout ça, c'était vide de sens. Une excuse pour occuper une seconde d'éternité. Toute sa vie depuis sa résurrection n'était qu'une succession d'excuse pour tuer le temps, et avoir sa place dans le club VIP auprès du Christ et de Lazare ne rendait pas ça moins merdique. Le vrai con dans l'histoire, c'était lui. Le suicidé ressuscité, une vaste blague qui durait depuis bien trop longtemps.

La main de Sharpe fit sursauter son épaule: il la frappa du revers de la sienne pour la dégager de là. « Bas les pattes ! »  cracha-t-il en la poussant hors de son chemin, tout sourire, en contradiction avec ses actions, ses mots et cette vacuité trop palpable. Elle avait osé le toucher, cette petite conne. C'était lui qui touchait, prenait par les épaules et faisait éclater la bulle d'espace personnelle des autres pour les réduire à un ramassis de malaise et d'angoisse silencieuse. Lui, et sûrement pas une sale américaine du vingtième siècle pas encore sèche derrière les oreilles. Heureusement pour cette pauvre inconsciente, il se contenta d'arracher son manteau de son crochet avant de sortir du laboratoire, le porte manteau tombant derrière lui dans un fracas plaisant. Mélodramatique ? Pas qu'un peu.
L'air cru de la nuit tout juste tombée -à cinq foutu heure et demie comme le voulait la saison- l'accueillit à bras ouvert avant même qu'il ait finit de nouer son foulard autour de sa gorge. Et il le serra, comme pour emprisonner le froid contre sa peau, jusqu'à ce que le réflexe de tousser ne l'oblige à cesser. Non non non, Giacomo savait très bien que ça ne marchait pas -il le faisait peut-être pour se donner un coup de fouet: à chacun sa drogue de prédilection, le commun des mortels devraient s'estimer heureux que leur sang ne se trouvait pas en haut de sa liste. Peut-être devrait-il  redevenir féral en souvenir du bon vieux temps. Participer au climat de terreur pesant sur Détroit avec ses semblables plus violents au lieu de continuer à se cacher. Insuffler un peu de fierté monstrueuse et ces conneries que l'on voit dans tout film de surhommes dans son quotidien, se rappeler qu'il valait plus que l'humain moyen, vivre en euphorie permanente au lieu de se laisser être …

Ça.

Son éclat de rire mourut avec le fil de ses pensées, et un semblant de lucidité réussit à se faufiler dans sa vieille tête. Ce n'était pas une solution, ça, pas sur le long terme: les crises d'angoisses et les bribes de souvenirs qui lui restait de cette 'bonne vieille époque' suffisait à le lui rappeler. Giacomo devait cesser de se contenter de la demi mesure, et savait très bien comment remédier à son problème.

Si se passer la corde autour du coup et se poignarder ne chatouillait même plus son instinct de survie, le simple fait de presser sur la gâchette fit courir un frisson dans tout son bras, arrosant au passage sa chaussure d'essence au lieu de de remplir le jerrican. Il pourrait finir le boulot maintenant, quitter à l'avoir amorcé, et prendre la douche la plus chère de sa vie directement à la pompe. Finir ça en feu d'artifice, avant qu'il n'y repense à deux fois et ne change d'avis, n'abandonne son bidon là et ne se décide pas plutôt à faire un bon dans la rivière histoire de se rafraîchir les idées, puis ne retourne à la maison se sécher et ouvrir une bouteille.

Peut-être que ça valait mieux.


Si ses vêtements étaient gorgés de liquide, ça n'était pas parce qu'il avait décidé de suivre sa couardise. Le froid arrivait encore plus aisément à le transpercer maintenant que le bidon était vide, et le ciel était plus sombre encore qu'à sa 'sortie' du travail. Impossible de mettre une date sur la future heure du décès. L'italien déballa l'emballage de cigarette qu'il avait acheté en passant à la caisse de la station essence, encore au sec grâce à son cellophane. Scandaleusement cher, aussi. Les prix avaient monté en flèche à son insu, à force de se faire offrir ses cigarettes.

Le 21e siècle était décidé a être pourri jusqu'à la moelle.

Ce ne fut qu'en portant le filtre à ses lèvres qu'il réalisa ce qui manquait à son plan, ce que son génie incroyable avait totalement oublié dans son introspection, la partie la plus cruciale de son plan, et celle qui continuait à le faire frissonner depuis qu'il avait décidé d'y aller radicalement cette fois. Tant pis pour la discrétion: il quitta son coin au calme, celui où personne ne serait venu le déranger, et s'adossa à un lampadaire devant le chemin le plus proche, non loin d'un tunnel dans lequel bon nombre de jeune fille avait du être plantée -et pas qu'au couteau ; avec un peu de chance, le froid aurait découragé les serial killer  et quelqu'un finirait par passer dans le coin sans mourir au préalable, et avant que lui ne choppe la mort.

Il cessa de poursuivre le temps et de chercher à savoir à quelle heure il vivait -et mourrait, si quelqu'un se décidait à passer par-là. Peut-être aurait-il dû aussi acheter une bouteille, histoire de passer le temps à perfectionner la seule chose qu'il savait faire: il hésita sincèrement à le faire, mais un bon samaritain risquerait de se poser des questions et de lui foutre des bâtons dans les roues; PIRE, d'essayer de le convaincre de ne pas le faire, comme s'ils pouvaient comprendre, pauvres innocents.
Le tunnel recracha enfin des échos de bruit de pas. Halle-fucking-lujah ! Giacomo aurait pu s'y précipiter, rien que pour donner un coup de peur aux malheureux, histoire de rire une dernière fois, mais il se contenta d'attendre -impatiemment- que son sauveur ne sorte du passage et arrive à sa hauteur. « Du feu, vous en avez ? » La cigarette dansait entre ses doigts. Si ce glandu lui répondait non, il allait proprement lui tordre le cou, ou aller attendre le bus de nuit allongé sur la route.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 19 Jan - 1:52

pity party - Giacomo & Nikita

« La bibliothèque va fermer dans 15 minutes. »
Nikita avait l'habitude d'entendre cette phrase grésillante dans les hauts parleurs du bâtiment, si bien que ses lèvres la murmurait machinalement alors qu'il griffonnait les dernières notes qu'il pouvait encore écrire en bas de page avant de se faire chasser par les surveillants et employés de ménage. Quand ses affaires retrouvèrent leur place dans sa sacoche en cuir usé, le jeune homme leva le nez vers la fenêtre la plus proche en quittant sa table pour constater que la nuit était tombée. L'idée ne l'enchantait pas mais il préférait travailler à l'université pour ne pas être tenté, comme un enfant, de trouver tout les moyens possibles et imaginables de se tenir occuper, loin de ses obligations étudiantes : la pâtisserie et le piratage informatique, ainsi que son chinchilla étaient ses plus grandes faiblesses malgré son sérieux. Le résultat était qu'il rentrait presque tout les soirs en pleine nuit, dans le froid, en espérant qu'aucun lampadaire ne s'éteigne sur son passage comme dans les films d'horreur. C'était un trouillard, il l'admettait volontiers quand il devait affronter les ruelles sombres, les gens, et avec tout ce qu'on voyait dans les journaux et sur internet, le jeune homme trouvait sa peur parfaitement légitime.

En saluant la dernière femme présente à l'accueille de la bibliothèque, Nikita enroula son épaisse écharpe à carreaux autour de son cou et tacha de fermer son manteau lourd et informe avant de passer les portes automatiques du grand hall. Le froid était fourbe une fois que le soleil avait disparu, caché de l'autre côté de la Terre, et il s'infiltrait partout, par la moindre petite faille, si on ne faisait pas attention.
D'ailleurs, à peine les portes s'étaient elles ouvertes qu'une brise légère mais glaciale vint piquer les mains et le visage du jeune étudiant, comme si une multitude de petites aiguilles cherchaient à s’infiltrer dans ses manches et son col. C'était désagréable et il regretta aussitôt de ne pas être rentré plus tôt chez lui alors qu'il tassait son cou entre ses épaules pour prendre d'un pas vif, dans l'espoir de se réchauffer rapidement, le chemin de son clapier.

Avec pour seule compagnie le bruit de ses pas sur le trottoir et le frottement de sa besace très vintage contre son flan, le petit nerd accéléra à l'approche du tunnel. Il détestait cet endroit mais c'était le chemin le plus court et quand le froid était à ses trousses, l'appel de sa couette chaude le rendait presque téméraire. Respirant un bon coup, une petite voix dans sa tête lui souffla qu'à cette heure ci il n'y avait jamais personne et que de toute façon, ça n'arrivait vraiment que dans les films, les zombies qui attendent le héro à la sortie. Une autre voix lui souffla aussi au passage qu'il n'avait absolument rien d'un héro et il se réconforta avec l'idée d'être tellement insignifiant que le sort ne perdrait pas son temps à mettre quelque chose au travers de sa route, ou quelqu'un…

Quelqu'un ?!
Non avec un peu de chance, c'était juste un buisson ou une poubelle, un carton tout en hauteur… Le mannequin qu'une boutique de fringues venait de bazarder ? Nikita n'était pas croyant mais il était capable de prier tout les dieux du monde et toutes époques confondues pour faire que la silhouette qu'il avait aperçu à travers la vapeur s'échappant de sa bouche, n'était qu'un vulgaire mannequin en plastique. Ça n'avait jamais marché, il en était tout à fait conscient.
Et aujourd'hui encore, les dieux ne daignèrent même pas lever le petit doigt pour sa pauvre petite carcasse de chinchilla inquiet. Remontant d'un geste nerveux ses lunettes, il allait tenter un écart pour contourner cette ombre mais la voix l'en empêcha. D'ailleurs à sa hauteur, il s'était figé sur place.

- Je… J'ai…

Vu la taille de l'individu, partir en courant aurait été une perte de temps. Avec des jambes pareilles, Nikita se voyait rattrapé en quelques foulées. Allons, il ne demandait que du feu, alors d'un geste lent et discret, il tâtonna dans ses poches. Il ne fumait pas mais finissait toujours par en récupérer un quelque part.
Pendant ce temps, il observe l'inconnu entre les ombres projetées par la lumière du réverbère, le cœur battant. Ses yeux vont de son visage à l'air fatigué, du moins de ce qu'il peut en voir, jusqu'à ses grandes mains araignées qui jouent avec la cigarette habillement. Quel courageux vraiment… C'est là qu'il remarqua.

- Je n'sais pas si j'ai un briquet sur moi…. Mais vous...Vous êtes trempé ! Vous allez mourir de froid !

C'était tout à fait innocent. Et c'est vrai, l'homme inconnu avait l'air de dégouliner comme s'il avait profiter de la température hivernale pour faire un agréable petit tour dans un lac ou une rivière histoire de se rafraîchir…

- Il faut vous abriter quelque part, et vous sécher...

Nikita ose approcher d'un pas. Au passage de ses doigts dans une poche, il lui semble avoir frôlé ce qui lui semble être un briquet alors autant le donner à cet étrange bonhomme et décamper aussi sec en le lui laissant comme cadeau.
Là, une odeur vint lui chatouiller le nez quand il fut plus proche, l'interrompant dans son geste alors qu'il allait sortir du sac l'objet convoité. C'est à peine s'il n'allait pas le renfoncer tout au fond de la dite poche.

- Est ce que tout va bien ? Vous sentez l'essence…

Peut être avait-il eut un accident ? La voiture était peut être plus loin...

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 19 Jan - 21:46

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Il aurait plus étudié les gestes de l'empoté en face de lui si son esprit n'avait pas été autant en désordre. L'envie d'aider l'humain à retourner toutes les poches de son manteau et de le soulever par les chevilles pour le secouer s'il le fallait devint irrésistible: si il avait commencé à chercher, c'était forcément qu'il en avait un, de briquet, et Giacomo n'avait jamais été connu pour sa patience -en tout cas pas du temps où il avait commencé à porter ce prénom, ni le précédent. Et surtout pas lorsque sa victime s'improvisait en Sherlock à la place de, oh, trouver du feu par exemple. « Si seulement. » marmonna-t-il entre ses mâchoires serrées en se mettant à trépigner légèrement. A ce rythme-là, bien sûr qu'il allait mourir de froid; raison de plus pour aller se réchauffer, et vite, vite, il insistait, vite. L'homme ouvrit sa paume vers le ciel, la cigarette encore entre ses doigts qu'il agitait nerveusement, le geste universel pour dire bouge toi les miches, mais jamais sans le sourire. Un sourire pincé qui retenait clairement une colère sur le point d'exploser, mais un sourire tout de même. Ses grelottements participaient tout aussi bien à ce tableau, avec un peu de chance Sherlock junior ici présent les interpréteraient comme des tremblements de colère et lui donnerait son briquet sans l'importuner plus longtemps. Lorsque l'intéressé reprit la parole, l'italien se contenta d'acquiescer vivement de la tête, histoire qu'il lâche enfin l'affaire. Oh oui, il irait s'abriter chez lui, prendre une douche bouillante et enfiler des vêtements secs, après sa pause clope qu'il était forcé de prendre dehors à cause de toutes ces nouvelles lois rabat-joie qui empêchaient de fumer à l'intérieur, ou d'une femme un peu chiante mais aimante qu'il s'inventerait.

Il y a quelques décennies, il n'aurait pas eu besoin de se l'inventer.

« J'irais mieux quand ma cigarette sera allumée. » Sa phrase coupa net la fin de la oh grande observation de l'humain. Lui aussi avait bon sens de l'observation, et après avoir jaugé une seconde fois son vis-à-vis, de ses cheveux de mouton à ses minables pompes, il était sûr de réussir à le casser en deux comme une brindille sans verser une goutte de sueur -garanti par la température ambiante qui l'obligeait à concentrer tout son self-control pour s'empêcher de claquer des dents. Autant dire qu'il n'en restait plus du tout pour contrôler ses impulsions: les poches chaudes du gamin lui fit oublier le manque de forme de son manteau et le fit souhaiter y cacher plus que ses mains glaciales, mais sitôt plongées, sitôt sorties, sans avoir même eu le temps d'absorber un peu de chaleur, et entre ses doigts rougis se trouvait sa cigarette toute pliée ET un briquet. « Ce n'était pas si difficile que ça. » La pauvre cigarette malmenée tomba sur le béton sans jamais être amorcée et l'homme repêcha le paquet de ses propres poches, retrouvant le froid et l'humidité qui le fit grimacer. Sherlock junior était le mieux loti des deux dans cette nuit d'hiver, et à des degrés qu'un mortel pouvait à peine imaginer.
La flamme du briquet chassa les ombres jetées sur son visage par le lampadaire, une seconde à peine, et il put enfin tirer à plein poumon sur son petit bâtonné aromatisé à la mort. Il était à peine surpris de ne pas avoir pris feu soudainement: depuis le temps qu'il attendait, en plus du temps qu'il avait fallu à son vis-à-vis pour sentir l'essence, les vapeurs devaient s'être bien dissipée. Pas dit que ça reste le cas lorsqu'il tirerait sa dernière bouffée, mais la mort pouvait attendre cinq petites minutes de plus, après toutes ces années. Il jeta la tête en arrière pour cracher les premières volutes de fumée, le tout premier sourire de contentement de la journée s'étirant sur ses lèvres, et laissa tomber le briquet au fond de sa poche. Ça, il le gardait. Giacomo se sentait presque la clémence de remercier son bienfaiteur, mais garda sa reconnaissance derrière ses lèvres, préférant lui tendre le reste du paquet -ou plutôt l'enfoncer dans ses mains de force, en compensation. Là où il allait, il n'en aurait plus besoin, et vu le prix du paquet…

Une dernière cigarette lui suffisait; à chaque fois que son index longiligne la frappait, les cendres incandescentes brillaient dans l'obscurité avant de mourir irrémédiablement, se contentant de flirter avec la mort sans jamais s'écraser sur son trench imbibé d'essence. « Un pétochard curieux, j'aurais vraiment tout vu. » Il laissa la fumée s'échapper avec ses paroles, sans même se permettre le plaisir de la cracher au visage de Sherlock. Pour être franc, totalement franc, les élans de sympathie sincère du genre avait beau l'horripiler, ça ne le laissait pas entièrement de marbre. Surtout pas dans ces moments, encore moins les rares fois où ils étaient pour lui. Ça lui donnait envie de rire, et de pleurer, et d'enfoncer la tête de ce gamin dans la neige, mais pas de l'enfumer. La cigarette se consumait gentiment, il décida d'arrêter de tirer dessus, momentanément; la conversation potentielle l'intéressait plus que ce qu'il ne voulait se l'admettre à lui-même -la bavardise italienne et l'ego qui voulait un dernier instant de gloire, sans aucun doute. « Vas-y. » Il leva les bras comme s'il allait enlacer le pauvre humain: heureusement, il les garda pour lui. « Poses-les, tes questions. »

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMer 20 Jan - 1:47

pity party - Giacomo & Nikita

Nikita n'était pas du genre contrariant, surtout quand il avait peur. Non vraiment, c'était quelque chose de plutôt pas mal quand on exigeait quelque chose de lui et que la fuite lui semblait impossible. Mais ce fabuleux effet de sa timidité s'annulait lorsque le jeune homme trouvait quelque chose pour le troubler, l'intriguer voir l'inquiéter, autre que l'apparence étrange, l'odeur et le comportement nerveux et effrayant de son vis à vis. C'était exactement dans ce dernier que quelque chose clochait : était ce le froid qui le faisait trembler de la sorte ? Oui probablement… Mais il avait l'air sacrément énervé… Remarque, n'importe qui le serait s'il se retrouvait dans cet état au beau milieu de la rue avec une odeur de fuel et en manque de nicotine. Le manque oui, ça ne pouvait être que ça. Rien qu'à voir ces pauvres camarades de promo se jeter dehors à la moindre pause pour s'en griller une, vu l'âge de l'inconnu en face de lui, il devait fumer et être devenu accro depuis bien plus longtemps que les étudiants que Nikita fréquentait.
Sa remarque lui faisant comprendre que le feu tardait à venir le conforta dans cet idée. Mais la suite le pris de court.

Le jeune américain laissa même échapper une petite exclamation de surprise – le genre d'inspiration qu'on a lorsque qu'on rate une marche en fait - quand l'imbibé plongea sans crier gare, ses grandes mains sûrement frigorifiées dans ses poches. Les siennes ! Celles de son manteau élimé au niveau de l'épaule sur laquelle il mettait toujours la hanse de sa besace.
Tout son corps s'était raidit et il n'avait pas esquissé un seul mouvement hormis un petit sursaut en inspirant à pleins poumons le reste des vapeurs d'essence qui n'avaient pas disparues dans l'air glacial. Le geste avait été bref car l'inconnu avait rapidement trouvé ce que Nikita avait finalement voulu caché en sentant cette odeur désagréable qui semblait envelopper tout le personnage. Aussi naïf soit il, Nikita était loin d'être stupide et quand les flammes jaillir du briquet, il tendit la main avec des yeux horrifiés.

- Attendez ! Vous ne devriez pas….

Mais finalement, l'inconnu ne faisait qu'allumer sa cigarette en ayant l'air particulièrement satisfait de pouvoir le faire. Sans oser bouger, et relativement bouche bée, Nikita observa la scène en scrutant avec une certaine panique dans les yeux, chaque petite cendre menaçant de lui offrir un feu de joie pour des marshmallows grillés. C'était affreux.
Et quand il se retrouva avec le paquet de cigarettes humide et légèrement puant dans les mains, il laissa retomber son bras le long de son corps sans savoir quoi dire, mais ça ne serait certainement pas un merci. Il aurait hautement préféré qu'il lui rende son briquet… Là, il n'avait plus la conscience tranquille.

- Écoutez… Vos... Vos cendres... sur le béton… Ça serait vraiment préférable !

Peut être interprétait-il mal les choses ? Honnêtement, il l'espérait de tout son petit cœur battant à tout rompre. Mais en frôlant le bord de ses poches, il avait bel et bien peur de sentir que ce n'était pas l'eau du lac qui formait deux légères traces sur le bord du tissu. Retenant une grimace, et totalement concentré sur le bout de la cigarette, il ne s'offusqua même pas du « pétochard », en plus c'était vrai. Seule son empathie l'empêchait de laisser cet homme au parfum « pot d'échappement percé » avec son briquet.
De nouveau, l'homme l'interpellait et Nikita cru réellement qu'il allait l'enlacer, aussi se tendit-il un peu plus avec un léger mouvement de recul, mais pas trop pour ne pas perdre de vue sa cible, le briquet.
Un mensonge, vite ! N'importe lequel. Un classique suffirait.

- Et… Il faudrait que vous me rendiez le briquet, il… n'est pas à moi ! S'il vous plait...

D'accord ce n'était pas une question, mais chaque chose en son temps. De toute façon, si la réponse à sa question était celle qu'il avait en tête, alors il avait la réponse bis : ce type était complètement taré. C'était mal de juger avant de savoir, mais il fallait quand même être totalement dingue pour envisager de se faire…
Non Nikita ne voulait pas y penser. Il en faisait des cauchemars simplement lorsque ce genre d'incidents était évoqué dans les films alors songer qu'il pourrait y assister ou en être le complice lui filait la nausée.

- Vous êtes couvert d'essence de la tête aux pieds… N'est ce pas ? Je sais pas… Ce que vous comptez faire… Enfin si, peut être mais... Je pense pas que ce soit une bonne idée.

Merci capitaine Obvious, tu veux pas passer la main dans ses cheveux pour vérifier ? Il allait lui rire au nez, cet homme impressionnant, planté devant lui avec cet air indéchiffrable pour le jeune étudiant. N'empêche que le Nikita avait l'air de vouloir défendre son bout de gras.
Remontant une nouvelle fois ses lunettes pour se redonner un peu d'assurance et de contenance, obliger ses mains à ne plus trembloter car ce n'était pas forcément à cause du froid, le jeune homme tendit une nouvelle fois la main pour faire comprendre avec douceur qu'il aimerait reprendre l'objet qui lui appartenait bel et bien, et qu'il serait plus rassuré d'avoir dans sa poche.
Des questions ? Il ne savait même pas par quoi commencer en fait… Outre celles qui ressemblaient à « Vous allez attendre que je m'en aille hein ? » et « Qu'est ce qui vous met dans un état pareil ? ». Toutes lui semblaient totalement déplacées. Mais si ça changeait les idées de cette personne...

- J'ai l'impression que n'importe quelle question serait malvenue… Mais qu'est ce qui pousse un homme à … jouer avec le feu comme ça…. ?

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMer 20 Jan - 20:39

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Malgré sa mauvaise fois, Giacomo se résigna à éloigner légèrement son bras lorsqu'il précipitait la cendre sur le béton, comme gentiment conseillé par le pétochard. Il ne voulait tout de même pas que le pauvre se fasse dessus. Humidité et air glacé ne faisait pas bon ménage, comme le suggérait les tremblements de sa main à chaque fois qu'elle s'éloignait de son corps pour se débarrasser de la cendre. Si son vis-à-vis avait réussi à le convaincre la première fois, son excuse ne lui fit qu'hausser les sourcils. Il coinça la cigarette entre ses lèvres pour pouvoir pêcher son portefeuille de ses poches humides, en sortit un billet d'un dollar détrempé et le lança sur le sol, entre eux deux. Voilà, il pouvait se prendre un pack de cinq briquet à la caisse de la supérette la plus proche et les offrir au propriétaire en compensation -et qu'on ne lui fasse pas gober que celui-ci, s'il existait réellement, tenait à un bête briquet en plastique comme un mafieux à son zippo familial. Le droit de baratinage était le sien, et le sien seul: que le gosse essai seulement de le baratiner, il le lui fera comprendre explicitement.

Le Sherlock en herbe préféra reprendre du service. Il n'y avait pas d'autre hypothèse qui expliquait l'odeur d'essence, à moins de porter une eau de Cologne carabinée, et Giacomo ne faisait pas partie des hommes qui se douchaient d'after-shave. Il acquiesça alors inconsciemment, tirant à petite bouffée sur sa cigarette pour la faire durer, au moins le temps que le gamin finisse sa phrase. Les gens mal assurés étaient d'un ennui pour les nerveux ! Même immergé de la tête au pied dans sa neurasthénie, l'italien se sentait plus énergisé que quatre yeux en face de lui, qui prenait une plombe à accoucher de sa phrase; mais lorsqu'il y arriva, Giacomo resta sans mot, le fixant avec de grand yeux pendant plusieurs secondes, avant d'éclater de rire, la tête à nouveau jetée en arrière. On du l'entendre jusqu'à l'autre bout du tunnel et au-delà. « Sans blague. » arriva-t-il à peine à souffler entre deux gloussements. A chaque fois qu'il était sur le point de se calmer, il recommençait à ricaner de plus belle, puis repartait dans l'éclat de rire, les cendres de sa cigarette sursautant avec ses épaules. Se mettre le feu, une mauvaise idée, qui l'eut cru ? Ce gosse était vraiment des plus perspicaces, un phénomène ! Il remarqua bien en retard la petite paume présentée devant lui, faisant miroir à son propre geste un peu plus tôt, et réussit enfin à se ressaisir, le fou rire encore imprimé sur ses lèvres.

Enfin, jusqu'à ce que Sherlock n'ouvre de nouveau la bouche, et ne le précipite dans la spirale infernale de l'hilarité, au point d'en avoir mal aux côtes et de devoir s'essuyer les yeux -dans son état, il n'aurait pas été étonné que ça ne soit pas le rire, mais il n'y pensait déjà plus après avoir séché ses larmes. « Jouer avec le feu ? » L'euphémisme fit trembler sa lèvre, mais l'italien réussit à s'empêcher de repartir pour un tour. « T'es un comique, toi. » Enfin, la question était là, et la cigarette continuait à se consumer, même en tirant sporadiquement dessus. Il prit une bouffée pour la route et cacha son menton dans son foulard détrempé, les yeux au sol. « Tu sais ce que ça fait d'être le dernier homme debout ? » Il releva le nez bien assez vite pour le questionner du regard. Bien sûr que non, il ne le savait pas, pas à son âge. Il fallait avoir vécu pour connaître ça, ou être né en pleine guerre. « C'est la troisième fois que ça arrive, troisième. Tous morts et enterrés. J'aurais pu-- J'aurais du être le premier, mais manque de bol, ma bonne étoile est une stronza. » Il pinça le mot entre ses doigts, agitant nerveusement le poing, puis il ajouta, plus bas, entre ses dents.  « Je l'aurais jamais fait si c'était pas pour ces figli di puttana- » Techniquement, si ses frères étaient des fils de pute, alors lui aussi en était un, et bien des gens à Détroit serait d'accord avec cette déclaration, mais ça ne traversa même pas l'esprit de Giacomo. Le gamin venait de débouchonner du ressentiment vieux des cent cinquante ans, et le ressentiment ne vieillissait pas comme le vin, il s'envenimait et tournoyait furieusement dans la tête. L'homme tira sur sa cigarette, trop fort pour qu'elle ne s'approche pas dangereusement de la fin, râla et la jeta loin, avant de présenter à nouveau sa paume au gamin. Il n'avait pas fini, et il avait besoin d'une autre cigarette pour fulminer extérieurement. Et vite. « Ils disent que se suicider, c'est pêcher. Que tu pêches une fois ou milles fois, tu pourriras en enfer- je suis déjà fiché gamin, et j'ai la ferme intention d'arriver là-bas en temps que légende. » Un semblant de ricanement s'échappa de ses lèvres alors ses doigts s'agitait pour presser son vis-à-vis, mais Giacomo n'était même pas proche de pouvoir se faire rire aussi bien que Sherlock junior. Tout ce qui lui restait, c'était un peu d'amertume croupie et la libération de pouvoir vider son sac sans se foutre de ce qui pouvait griller son immortalité, et ça lui suffisait.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMer 27 Jan - 0:50

pity party - Giacomo & Nikita

Nikita se mit à respirer avec une plus grande facilité lorsque l'inconnu consentit à écarter cette foutue cigarette de son corps gelé, mais apparemment plus pour longtemps. C'était une bonne nouvelle, vraiment. Au fond elle n'était pas si bonne que ça, et le jeune homme le savait bien mais il était ce genre de personnes sans grandes ambitions qui savaient se contenter de petites victoires en avançant pas à pas dans la vie. En l'occurrence, le simple fait que l'homme l'ait écouté pour éviter de se mettre le feu avec une centre portée par le vent était un bon point. Mais dans les faits, il fallait admettre qu'aujourd'hui, ça ne suffisait pas. Ce soir, il avait intérêt à avancer à plus grands pas pour éloigner la future torche humaine d'une mort certaine.
Bon sang, ça ne lui allait vraiment pas de jouer les héros ailleurs que dans les jeux vidéos. Impossible de remonter de le temps jusqu'au moment où il avait choisit de passer par ce tunnel expressément, ni même pour récupérer son foutu briquet qui ne valait rien, pas même un vieux billet tâché d'essence qui tombait mollement au sol, hormis la vie d'un homme à l'instant T, finalement.
Il ne ramassa même pas le billet. A quoi bon ?

De toute façon, le rire du suicidaire le glaça sur place, et avec l'écho du tunnel en plus, la sale impression d'être dans un film d'horreur le repris. La seule chose qui pouvait le rassurer, c'était son cerveau parfois trop cartésien qui pouvait s'empêcher d'imaginer des scénarios macabres où cet homme n'était qu'une apparition, une malédiction qui donnerait envie à quiconque le croiserait de s'immoler en plein milieu d'une route avec une cendre de cigarette. Les apparitions ça n'existaient pas. Donc pas de malédiction, et ça c'était bien.
Ce qu'il était moins du coup, c'est qu'une réelle personne veuille s'allumer devant ses yeux. A rire comme ça, la cendre allait finir par lui atterrir sur les pieds et pour la première fois, quelqu'un finirait par mourir de rire. C'était encore pire qu'affreux.
Et vint sa réponse.

- En fait...

Nikita ne pris pas la peine de continuer sa phrase car ce n'était visiblement pas le moment d'interrompre le bonhomme qui se livrait enfin, un peu, bien que cela soit, pour son jeune interlocuteur, complètement incompréhensible. Voilà, la réponse était là : Il était bien fou ! Un fou à lier qui parlait de gens morts, qu'il avait perdu mais quand, mystère… Amis ? Ennemis ? Famille ? Tous morts disait il mais de quoi et surtout quand et combien ? Si ça se trouve, c'était lui qui les avaient tous tuer. Sait on jamais… Ce n'était pas aussi facile à comprendre qu'il ne l'aurait souhaité et le jeune américain se contenta de cligner des yeux faute de pouvoir soutenir son regard avec une certaine contenance.
Nikita avait secoué la tête en signe de négation, en premier lieu, comme un poisson hors de l'eau mais il ne pouvait pas faire plus. Et puis il ne parlait absolument pas un mot d'italien, ne pouvant que supposer que ce langage, pourtant mélodieux, n'avait rien d'amical.

- Vous savez… Ce n'est pas un crime d'être toujours en vie. Personne ne peut reprocher à quelqu'un de survivre. Ce n'est pas votre faute. Et puis il n'y a pas de premier ou de dernier, ça ne marche pas comme ça.

Si on partait du principe, bien sûr, que vous n'êtes pas un tueur en série monsieur.
Se gardant bien de le rajouter et voyant la main tremblante et tordue vers lui, Nikita reprend le paquet entre ses doigts pour en sortir une cigarette et la tendre à l'inconnu. Même s'il est contre l'idée de fumer en étant imbibé d'essence, il se souvenait que dans tout film ou série, jeu ou livre parlant d'une tentative de suicide en « public », encourager la personne à parler était le meilleur moyen de le dissuader de passer à l'acte, encore fallait il trouver les bons mots… Quand on ne connaît rien de la dite personne c'était sûrement plus difficile mais il fallait tenter. Et si la cendre continuait à rester sagement à sa place, ils étaient peut être sur la bonne voie.

- D'ailleurs… Mourir n'a jamais fait revenir personne d'entre les morts, qu'on le fasse pour eux ou pour se soulager. Si c'est pour… Ces gens « enterrés » comme vous dites, ils préfèrent sûrement vous savoir vivants et pas entrain de geler tout en risquant de vous enflammer. Faites attention avec cette cigarette s'il vous plait...

Évidemment, Nikita ne se doutait pas d'être totalement à côté de la plaque. Enfin pour une partie de l'histoire en tout cas.
Et il se retenait de dire que les légendes naissaient rarement d'un suicide. D'un sacrifice héroïque à la limite.
De toute façon, il ne croyait pas à l'Enfer et toutes ces choses après la mort. Difficile d'imaginer cet homme y arriver en fanfare après s'être pris pour une sorcière de Salem.

- Je n'sais pas ce qui s'est passé mais… Vous ne méritez pas de mourir, encore moins comme ça.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyLun 1 Fév - 21:59

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Le jeune homme obéit, au plus grand ravissement de Giacomo -autant qu'il pouvait l'être avec les nuages sombres pesant sur ses pensées. A ce rythme-là, il finirait par apprécier la présence du gosse avant la fin de la seconde cigarette fraîchement acquise qu'il pinça à ses lèvres pour porter la flamme du briquet à son extrémité, sa paume humide la protégeant dangereusement du vent. Nouvelle bouffée, nouvelle volute se dissipant sous l'œil attentif du lampadaire, nouveau compte à rebours avant le grand feu d'artifice. Pas un crime, n'est-ce pas ? En plus d'être Sherlock, son bienfaiteur se trouvait être un expert en criminologie, quel bingo ! Et pour être resté si longtemps, il pouvait même être auréolé et officiellement canonisé. « Ils doivent se payer une bonne barre. »  Ce qui devait rester à tout prix de la conversation interne débordait allègrement hors de ses lèvres, et Giacomo ne cherchait plus à retenir les mots ou sauver sa face. A quoi bon ? Ce n'était pas comme s'il aurait une réputation à sauver après le départ de double-foyer ici présent. Se confier un peu plus ou un peu moins et risquer de se rendre trop humain pour le respect, qu'est-ce que ça changeait si tout allait partir en fumée dans cinq pauvres minutes ?
En plus, de ce qu'il en savait, ces gens enterrés -pour reprendre les mêmes mots de son vis-à-vis- avaient été les premiers a avoir envie de l'enterrer, et l'italien leur avait donné un coup de pouce pour finir ce que ses frères avaient commencé des années de cela. Et même après un tel service, ils avaient eu envie de l'immoler lorsque l'enterrement s'était révélé inutile, et Giacomo allait encore leur faire une fleur en finissant ce qu'ils avaient amorcé après sa résurrection. Tout au plus, 'ces gens' devaient être ravi par son suicide imminent.

Repenser à ces drames familiales aidait à l'enfoncer dans la déprime comme des clous sur son cercueil, mais imaginer donner satisfaction à ses raclures réveilla aussi une pointe de mauvaise-foi, un soupçon de rancœur qui l'agaçait. Effectivement, se tuer ne les ferait pas revenir d'entre les morts -pourtant, ça aurait été hilarant, vu leur grand amour des morts-vivants-, mais Giacomo réalisait aussi qu'il y avait tout aussi peu de chance qu'il ait la satisfaction d'enfoncer à nouveau ses dents acérées dans leur chaire après les avoir retrouvés dans l'au-delà -il les avaient déjà troqués contre des jolies quenottes bien carrées et humaines, en plus.

Mais est-ce que ça suffisait à invalider toutes les autres raisons de le faire ? Il en doutait.

La fumée s'échappant de sa cigarette traduisait parfaitement le fulminement intérieur qui se battait avec sa lassitude. Aussi oubliait-il totalement de faire tomber ses cendres à une distance raisonnable de son corps imbibé d'essence, même si le gamin continuait de le lui rappeler. Mais le petit saint réussit à l'arracher à son propre tumulte, lui faisant relever le nez vers lui et arquer un sourcil. « Ha ? »  Il croisa les bras, la main tenant la cigarette restant à portée de lèvre. Son visage tout entier se plissa, ne laissant de son sourire qu'une vague grimace illisible. « Tu en es sûr ? »  Il fit un pas en avant, se dépliant de toute sa longueur, la lumière du lampadaire derrière lui faisant grandir les ombres sur son visage à mesure qu'il se penchait sur le jeune homme, jusqu'à ce que le strigoï ne soit plus qu'une éclipse humanoïde. « Tu penses que j'allais m'autoproclamer légende en enfer avec seulement un pauvre suicide sur mon CV ? »  Il se tenait si proche que la braise de sa cigarette illumina leur visage à l'unisson lorsqu'il tira dessus. Le petit point orangé se refléta sur les lunettes et dans les yeux du gamin, un instant à peine, avant que Giacomo ne se redresse et que son sourire ne reprenne sa place sur son visage, à demi-caché derrière sa paume, comme si sa moquerie se faisait enfin pudique. En réalité, il avait senti autre chose que ses gloussements le prendre en traitre, ou peut-être même eu un élan de lucidité, vu une faille dans son invincibilité et reculé pour la préserver. Après tout, plus il se tenait proche, plus son seul témoin risquait de remarquer que l'hilarité n'était pas seule à secouer ses épaules. « Crétin. »  Le sourire grandissant sur ses lèvres ne changeait pas le goût de l'insulte, mais elle avait le mérite de faire passer sa précédente déclaration pour une vaste blague, et d'être suffisamment courte pour ne pas laisser passer une quelconque émotion traitre dans ses mots avant qu'il n'ait le temps de se reprendre. « Ce genre de confiance aveugle, ça te tuera. »  avisa l'italien tout essuyant ses joues du plat de sa main libre. Beni-soi l'obscurité et le puit d'humour qu'était Sherlock: après tout, il l'avait déjà fait pleurer de rire une fois avec ses conneries.

La cigarette tremblait malgré lui entre ses doigts, la cendre tressautant et rougissant  une fois encore, et franchement Giacomo ne savait plus comment l'expliquer. Ce gosse avait le don de le mettre dans tous ses états sans même avoir à faire autre chose qu'être stupidement naïf et apeuré. Et il se tenait encore là sur ses deux jambes, devant lui, sans avoir pris les maintes échappatoire que l'homme lui avait servi, ni s'inventer d'excuse pour se tirer. Un putain de samaritain qui voulait s'acheter sa place au paradis en empêchant un honnête citoyen de prendre son train pour l'enfer.
« Qu'est-ce que tu fais encore là ? »  Il tremblait encore dans ses vêtements détrempés, et même si l'agacement revenait tinter son ton, il était évident que  la faute retombait sur bien plus de forces que la colère et le froid seul. Ça avait été drôle le temps que ça avait duré, mais à présent l'italien voulait vraiment aller se réchauffer, et le binoclard devait probablement mourir -ha !- d'envie de rentrer chez lui oublier tout ça.  « Aller, ouste, fou-moi le camp. »  Vite, vite, avant que le doute ne s'insinue pour de bon, et qu'il commence à croire que son bienfaiteur n'avait pas d'autre motivation que l'envie de le sauver de lui-même, ou pire, qu'il ne se prenne à croire ses grands discours sur la valeur de la vie, au pouvoir de l'amitié et à l'idée qu'il était capable de supporter la vie une année de plus sans Umberto, ou Leona, ou cette foutue chanteuse dont le nom lui échappait même dans ses dernières heures. Ce gosse, plus qu'autre chose, était en train de le rendre misérable, et Giacomo ne se sentait pas l'envie de s'humilier en l'implorant à genoux de le laisser mourir une bonne fois pour toute.


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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptySam 6 Fév - 22:24

pity party - Giacomo & Nikita

« Ils »… Encore une fois, Nikita était loin de comprendre de quoi l'inconnu était entrain de parler. Il était probablement juste entrain de se rendre compte que si ces « gens morts » devaient être entrain de rire, alors du coup sa théorie et son argumentation tombaient à l'eau lamentablement. C'était d'ennemis dont il était question depuis tout à l'heure ? Zut…
Bon pour la défense du jeune homme, l'histoire était particulièrement loin d'être claire. Et avec ce risque hautement inflammable qu'il avait sous les yeux, il fallait être honnête avec soi même… Ce n'était pas le meilleur moment pour réfléchir. Contrairement à certaines personnes, Nikita faisait partie de celles qui ne réfléchissaient pas mieux sous pression. Au contraire, le calme l'aidait beaucoup plus et l'idée d'avoir un « timer » en la présence de cette cigarette qui se consumait n'était absolument pas une source de détente pour le jeune américain qui avait l'impression de marcher sur des œufs.

Malgré tout, le pauvre monsieur avait l'air de réfléchir.
Oui, avec la plus innocente des empathies, Nikita le contemplait et ses yeux voulaient dire « pauvre monsieur... ».
Et ce, malgré la frayeur qui recommençait à grimper en flèche pour tirer la sonnette d'alarme, et à faire battre le petit cœur du garçon quand l'inconnu bougea, se dépliant dans la lumière, le visage plongé dans l'ombre, d'un pas qui fit reculer en miroir ses jambes tremblotantes. Il eut l'air bien plus grand tout à coup, et bien plus inquiétant aussi avec ce faux sourire à peine visible, dos au lampadaire. Le corps raidit sans que le moindre instinct de fuite ne puisse se manifester, il hocha d'abord positivement la tête, oui il était sûr, puis la secoua négativement pour ne pas contrarié le pauvre monsieur contrarié, avant de préférer ne plus bouger du tout au cas où lorsque l'homme fut si près de leur visage que la cendre incandescente fut leur seule source de lumière.
Trop brève pour que Nikita puisse discerner une émotion sur ce visage grimacier et peu avenant.

Quand il recula d'ailleurs, le jeune homme pu reprendre son souffle et avaler difficilement sa salive sans le lâcher des yeux. Un pas sur le côté, ses jambes répondaient toujours mais il avait des yeux doux et curieux rivés sur ce qu'il interpréta comme de la détresse. Cet homme n'avait pas vraiment envie de mourir n'est ce pas ?
Même l'insulte ne le toucha pas. C'était comme un animal blessé qui vous mordez alors que vous essayez de l'aider.

- Peut être…, Même si en faisant le type rassuré, Nikita espérait ne pas mourir trop vite tout de même. En attendant, c'est cette cigarette qui va vous tuer si vous ne la tenez encore trop près.

Il n'en démordait pas.
Pauvre monsieur.
Non, il ne pouvait décemment pas le laisser tout seul. Et pourtant… L'invitation claire à foutre le camp, prononcée de vive voix par deux fois était véritablement tentante. Prendre les jambes à sont cou, marcher quelques mètres tranquillement pour rejoindre le coin d'une rue puis se mettre à courir pour mettre le plus de distance entre cet homme et lui, tant pis si c'était la mauvaise direction pour rentrer chez lui, il irait attraper un bus plus loin.
Pourquoi ne le faisait il pas alors ? C'était peut être la meilleure solution après tout… Plutôt que de se mêler des problèmes de quelqu'un qu'il ne connaissait pas, et qui n'avait pas envie d'être sauvé.

- Vous n'aiderez personne en vous laissant mourir ! Ni vous, ni d'autres, ni… le monde. Ceux qui vous aiment préfèrent sûrement vous voir en vie, et ceux qui vous détestent seraient trop content de vous voir mort. Dans tout les cas vous êtes perdant alors arrêtez ça.

C'était ça le hic, on a tous envie d'être sauvé, du moins c'est ce que croyait le jeune américain quand il était témoin d'un moment de solitude : un sdf dans la rue, un enfant perdu, un animal abandonné… Et ça, une future torche humaine voulant en finir avec la vie. Du coup, il avait un peu paniqué pour balancer son petit discours plus sévère que moralisateur, comme un adulte grondant un enfant capricieux.
En le réalisant, il y eu d'abord un mouvement de recul, comme si le jeune homme allait céder à la demande et partir. Mais non, il revint à sa place, comme un acteur à son marquage sur scène.

- Vous êtes gelé et… Perdu., Il osait oui, même si sa voix n'était pas très forte, ni très assurée. Je vais pas vous laisser comme ça en plein hiver. Dans cet état.

Autant mental que physique, songea le jeune homme en détaillant aussi discrètement que possible l'individu de haut en bas.
De toute façon il n'aurait jamais pu dormir s'il s'était enfuit. Jamais. Cette vision l'aurait hanté, et pour peu que cet abruti particulièrement effrayant se fasse véritablement cramer la tronche et fasse la une des journaux le lendemain, il s'en serait voulu pour toujours de ne pas avoir insisté pour l'emmener avec lui jusqu'à s'assurer qu'il ne puisse plus se prendre pour Jeanne d'Arc.

- Je m'appelle Nikita. S'il vous plaît, venez avec moi. Vous aurez moins froid et devant un café on réfléchit beaucoup mieux qu'au beau milieu de nul part dans des vêtements humides.

C'était le garçon qui suppliait presque cet homme qu'il le suive pour rester en vie.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyDim 7 Fév - 2:17

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Urgh, il allait devoir le faire, pas vrai ? S'humilier une dernière fois avant de faire le grand saut ne l'enchantait pas. Il pourrait le faire fuir, peut-être ? Lui foutre la pétoche de sa vie, au lieu de céder et de se remettre à pleurnicher. Giacomo n'était pas sûr d'avoir l'humeur ou l'énergie de faire un dernier effort avant le repos éternel. Cette vie qui continuait de s'étirer encore et toujours parce qu'il avait déjà voulu y couper court des décennies de cela l'avait trop usé. Tout ce qu'il voulait, c'était enfin partir d'ici. C'était si dur à comprendre pour un mortel ?

Le gamin recommença à pépier au moment où l'homme avait pris une grande bouffée de fumée, son discourt la clouant net à l'intérieur de son bec. Est-ce qu'il venait de flancher ? Est-ce qu'un pauvre humain avait réussi à faire courir un frisson le long de son échine ? Merde, repenser au passé ne lui réussissait pas. Un peu plus et il se prendrait à se présenter sous le nom de Vasile et à chercher désespérément les jupes de sa sœur pour se cacher du sermon qu'on lui servait.

Et il risquait d'avoir de la peine à les trouver.

Au moins, Sherlock avait enfin réussit à s'accorder à sa fréquence et à déduire quelque chose de juste: ses ennemis seraient définitivement trop heureux de le voir mort. Et alors ? Le regarder se torturer devait être encore plus divertissant ! Sur les deux options, mourir était la moins pénible et la moins humiliante. Il devrait presque remercier son compagnon d'infortune: à présent, il avait un doute en moins qui le retenait d'allumer la torche. Mieux encore, le binoclard semblait être prêt à le laisser méditer sur son beau discourt. L'italien libéra la fumée et inspira profondément l'air cru de la nuit, content (?) de pouvoir enfin contempler sa dernière bouffée se dissiper dans la lumière pâle du lampadaire avant de ressortir le briquet.

Mais non. Voilà que tête de mouton revenait se planter devant lui, à croire qu'il avait lui-aussi des envies suicidaires. Pourquoi pas ! Un compagnon, c'est ce qui lui manquait pour occuper le voyage jusqu'en enfer, et le gamin devait bien avoir un ou deux vices cachés qui lui permettrait de l'accompagner jusque-là. La seule chose qui le retenait de l'étrangler sur-le-champs était la curiosité de savoir ce qui sortirait de sa gorge avant qu'il ne l'entoure de ses doigts. Alors il croisa les bras, écoutant les dernières observations du Sherlock en herbe, hésitant à plutôt le finir d'un coup de dent bien senti dans la jugulaire histoire de goûter à la frénésie du sang une dernière fois: un bon vieux coup de speed, ça suffirait à taire les doutes restant, et ceux commençant encore à naître dans le peu de lucidité lui restant. Il fallait dire qu'à force de jérémiades, de grands discours et de grands yeux plein de peine, l'humain commençait à le faire sentir mal d'avoir harponné une âme si charitable. Ça aurait pu être un businessman n'ayant pas une minute de sa soirée à lui accorder qui lui aurait simplement lancé son briquet ou une godiche qui ne se serait jamais douté de ses intentions, mais non, ça avait du tomber sur le pétochard au grand-cœur. Blech ! Rien ne lui laissait plus un sale goût que la pitié. Mais celle-ci tirait sur le doux-amer. Surtout sur le doux, qui lui tirait sur ses cordes hypersensibles. Non non, si ce Nikita -un nom de l'est, en plus ? La nostalgie était décidément au rendez-vous- s'entêtait tant à ce qu'il reste en vie, c'était bien parce qu'il ne le connaissait pas, ou parce qu'il adorait être en horrible compagnie, ou qu'il était définitivement idiot. « La- »  Il leva le mégot de cigarette incandescent entre eux, toute trace de sourire semblant avoir enfin été effacé de son visage tendu. « - ferme. »  Le mégot trembla, le temps d'une hésitation, puis alla s'écraser entre eux. Ayant retrouvé ses deux paumes, Giacomo pu les passer sur son visage presque sec, soupirer profondément, les repasser dans le sens inverse pour lisser ses cheveux imbibés d'essence, puis les joindre sur sa nuque. Cette fois, il était sûr de trembler de colère et pas de froid, mais ça ne changeait pas le fait que la brise continuait de traverser son trench, et qu'il venait de renoncer à se réchauffer de manière radicale. Saloperie de binoclard. C'était de la manipulation, pure et simple ! De l'abus de faiblesse, même ! Est-ce que ce petit con savait simplement qu'il pouvait traîner son cul sur les bancs d'un tribunal pour ça ?  « Vas-y: ouvre le chemin. »  Les mots écorchèrent sa langue et sa fierté. Il avait envie de savoir pourquoi ce gosse tenait tant à ce qu'il reste en vie, mais une partie de lui n'avait pas envie de voir ses doutes confirmés, ni de trop y réfléchir. Il voulait se laisser manipuler un peu plus longtemps, aussi, mais ça, il ne se l'admettrait jamais.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 9 Fév - 1:11

pity party - Giacomo & Nikita

« La. Ferme. »
Et telle fut la volonté du suicidaire quand il prononça cette simple injonction alors que toute trace d'hilarité disparaissait de son visage. Nikita ne pipait mot et ses yeux, dans la dernière lueur de cigarette, reflétaient son inquiétude et son incertitude sur ce qui allait se passer ensuite. A l'instant T le jeune homme avait d'ailleurs du mal à imaginer que la situation puisse encore tourner dans le bon sens et à son avantage car vu la tête qu'affichait l'inconnu dans l'ombre projetée par sa haute stature, dos au lampadaire, il n'aurait pas été étonné de le voir s'embraser juste pour qu'il cesse de parler, juste pour le contredire. Une manière violente et efficace de lui dire d'aller se faire avoir avec sa main tendue et son idée de café. Cette idée résonnait dans sa tête et même s'il refusait de la trouver plausible, le jeune américain était malgré tout totalement tétanisé dans l'attente de voir les flammes lécher les vêtements puants.  
Par chance, ou par miracle si seulement Nikita croyait à ces choses là, rien ne vint et il pu suivre, en reprenant une nouvelle fois son souffle, la chute du mégot qui malgré sa légèreté sembla produire un bruit sourd au fond du crâne du garçon en touchant le sol. Relevant prudemment la tête vers l'homme toujours devant lui, attendant une réponse et malgré le fait qu'il soit toujours en possession de son briquet, le brun laissa l'optimiste et le soulagement le gagner. Un peu.

Muet comme une carpe et les yeux scrutant le moindre mouvement de son vis à vis comme un poisson hors de l'eau, Niki resta silencieux et immobile dans l'attente d'une réponse qui ne venait pas. Le danger était-il véritablement écarté maintenant que la cigarette et ses cendres mourraient lentement sous la brise mordante de l'hiver ?
L'inconnu tremblait… Pour l'étudiant, c'était à cause du froid, et il était bien loin de se douter de toute la colère qu'il avait pu insuffler dans une seule personne en si peu de temps, qui pourtant était d'une durée qui lui avait paru s'étaler sur plusieurs heures. Lui qui était persuadé d'avoir bien fait ! Cet homme n'allait pas se suicider, comment pouvait-il avoir mal fait, de toute façon ? C'était inconcevable dans sa petite tête.
Et puis la réponse tomba, tellement rassurante que le jeune homme ne put retenir un sourire doux et véritablement content de l'entendre. Dans sa petite tête de nerd, il avait même eu l'impression d'entendre la petite musique associée à l'obtention de trophées dans un jeu vidéo. Celui ci aurait pu porter les noms : « Vous avez eu chaud », « Meurt un autre jour », « Un héro est né », bien que pour le dernier, Nikita n'était pas prêt à s'attribuer le titre de héro… C'était trop.

- Suivez moi.

Machinalement, il lui montre d'une main tendue la direction qu'ils allaient emprunter pour rejoindre les habituations proches du centre ville. La première idée était de se rapprocher de la civilisation. Quelques instants après, il se mettait en route en vérifiant que sa bonne action lui emboîte le pas sans discuter. N'étant pas très serein malgré que la situation puisse sembler meilleure, il jetait régulièrement un œil à l'inconnu et au bout de quelques pas, il osa poser une question, car le manque d'information lui brûlait les lèvres et qu'il pensait que détourner l'attention sur ce qu'ils venaient de vivre tout les deux seraient une bonne chose histoire que tout le monde arrive à bon port.

- Comment vous vous appelez ?

C'était un bon début et Nikita avait pris son courage à deux mains pour entamer la discussion avec un type qui avait tenté de se suicider d'une manière qui lui donnait encore froid dans le dos. Il fallait bien avoir l'air sûr de soi après un sauvetage du genre. Bien qu'il doute faire illusion très longtemps, comme d'habitude, il essayait et c'était déjà pas mal à son goût.
Cependant, dans sa tête, c'était encore une fois la panique. Que faire de ce réservoir d'essence maintenant qu'il l'avait sur les talons comme un chien abandonné qu'on ramène ? Est ce que trouver un « diner » ouvert à cette heure ci pour un café dans un lieu public était vraiment approprié après la tentative d'un acte aussi grave ? Est ce que ce n'était pas un peu trop… impersonnel bien que partant d'une bonne volonté ?
Et le ramener chez soi n'était ce pas un peu présomptueux ? Ils n'étaient absolument pas proches et Nikita ne voulait pas que l'homme pense qu'il les voyait si familier, rapprochés sur une situation si dramatique. Oui, ça aussi c'était malvenu.
Et lui laisser le choix alors que ce pauvre monsieur avait l'air perdu, c'était une bonne idée ?
Non clairement, il ne se sentait pas l'âme d'un héro. Heureux d'avoir aidé, paniqué à l'idée de n'avoir aucun plan pour la suite.

- A cette heure ci, on peut peut-être trouver un restaurant encore ouvert pour le café, où si la foule ne vous tente pas, surtout dans cet état. … Je peux vous raccompagner chez vous. J'ai du café chez moi aussi bien sûr !

Il ne voulait pas qu'il croit qu'il le mettait dehors avant d'être arrivé !

- Et puis j'ai dis que je ne vous laisserai pas tout seul alors… Qu'est ce que vous préférez ?

Oui, c'était très à l'écoute ça, c'était bien. Respire Niki.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMer 10 Fév - 16:41

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Le pétochard lui souriait. Il lui souriait comme un con, comme s'il était fier de lui avoir mis des bâtons dans les roues, comme s'il se foutait de lui pour avoir renoncé à son suicide, comme si sa défaite était une victoire. Son souffle trembla, le besoin imminent de lui briser la nuque pour lui apprendre à se moquer de lui, ou lui faire exploser les deux rotules pour avoir seulement osé lui sourire engourdit ses mains. Mais rien qu'une bourrasque de vent, une malheureuse, suffit à lui refroidir les idées et à, heureusement, le ramener à un minimum de raison. Le gamin avait prouvé être un optimiste naïf, pas une vipère dans son genre; tout le monde n'en était pas une, et sûrement pas le type en face de lui. L'italien fourra ses mains dans ses poches moites et emboîta le pas dans la direction que lui indiquait le gamin, ne le lâchant pas du regard et plissant les yeux à chaque fois que le sien le rencontrait, avant de marmonner quelque chose d'inaudible dans son écharpe comme un vieil homme sénile. Au moins, le binoclard avait enfin décidé de se la fermer.

Ou pas.

Ses yeux roulèrent si loin au fond de sa tête qu'ils auraient pu y rester coincer. Pas besoin de produire un son pour laisser entendre l'enchantement que lui procurait l'idée d'avoir une conversation avec monsieur Sunshine and rainbow. Lui qui, une poignée de seconde auparavant, encourageait la discussion en croyant que ce se serait sa dernière occasion de parler avant de passer devant la cour infernale, abhorrait de laisser plus de mots s'échapper de ses lèvres. Le gosse en savait déjà beaucoup trop sur lui, et beaucoup plus que tout autre humain dans ce siècle-là. Et dans son état… Non, Giacomo ne se faisait pas confiance pour ne pas tomber dans une autre crise de confession aigue. « Dr. Bonavita. »   lâcha-t-il au bord de l'exaspération. Que le gamin ne se mette pas dans la tête de l'appeler autrement: ça n'était pas parce qu'il avait été témoin d'un élan de faiblesse -qui battait encore son plein à l'heure actuelle- qu'ils étaient magiquement devenu copain comme cochon, ou parce qu'il faisait preuve de gentillesse que monsieur allait lui rendre la pareille. Même si, il fallait l'avouer, celle-ci l'affectait de plus en plus, et le poussait à mettre un pied devant l'autre au lieu de prendre ses jambes à son coup pour revenir sur sa décision.

Oh et puis merde. L'italien pressa légèrement le pas, histoire de se retrouver à hauteur de son guide -il faisait trop froid pour se laisser traîner derrière, ou du moins il essayait de se convaincre que c'était ce qui le motivait à avaler la distance entre eux. En plus, le binoclard avait encore de la salive à gaspiller, et rester attentif était assez difficile sans se laisser mariner dans ses pensées derrière. « La foule, à cette heure ? »   Il le dévisagea, avant d'y réfléchir. Il était vrai que se montrer à plus de personne dans cet état ne le tentait pas vraiment, même si ce n'était que trois péquenaud dans un de ces infectes diner américain. D'un autre côté, il n'était pas sûr de ce qu'il serait capable de faire s'il se retrouvait à nouveau seul chez lui- Ach ! Ce gosse avait vraiment réussi à parasiter son cerveau avec ses conneries. Laisser ça s'immiscer encore plus loin jusqu'à son repère, hors de question ! Mais l'envie d'enfiler des vêtements secs devenaient plus alléchante à chaque courant d'air, et pas sûr que le binoclard puisse ou veuille seulement lui prêter quelque chose. Ils n'étaient définitivement pas si proche.
Il s'en prit la tête entre les mains, répétant les mêmes gestes qu'auparavant, lissant ses cheveux, soupirant, ses paumes finissant éternellement sur sa nuque. « Ça m'est égal- j'en sais rien. »   Urgh ça le rendait fou d'être incapable de prendre une décision aussi simple; il n'aurait pas à choisir s'il s'était foutu le feu. « 'ce que tu préfères. Je veux juste- »   oublier cette soirée, et ce Nikita, et cette humiliation qui tirait en longueur et s'envelopper dans ses draps et se laisser mourir jusqu'au petit matin. Que ce coup de blues passe, surtout. « Être au sec. Au diable la foule, on réfléchira au chaud. »   Et au diable a banquette sur laquelle il s'assiérait: il n'y avait pas moyen qu'il aligne deux pensées par ce froid. Il remonta le col de son manteau, sans même songer à ce qui resterait à 'réfléchir' après avoir indiscutablement fait son choix. Oh non, son cerveau était à des années lumières d'analyser tous les mots et sous-entendus qui lui passait par la tête, trop occupé à broyer du noir et à chercher pourquoi un inconnu s'entêtait à se point dans sa gentillesse. « Ça te prend souvent d'inviter des inconnus chez toi ? »    Aller, pour toute l'attention que lui accordait ce Nikita, il pouvait feindre un minimum d'intérêt, même s'il s'en foutait éperdument. Enfin, pas entièrement, peut-être même qu'il se demandait sincèrement si l'instinct de survie de ce gamin était aussi rouillé que le sien, mais il essayait au moins de paraître le plus détaché et ininteressé possible, histoire de se sauver la face.


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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptySam 13 Fév - 2:11

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Pauv'e monsieur…
Il avait l'air totalement perdu à ne pas savoir quoi faire de sa carcasse pleine d'essence et Nikita le regardait avec des yeux véritablement désolés. La détresse des autres lui serrait le cœur, autant dire qu'il était dans un état similaire devant celle de l'homme à ses côtés et il aurait vraiment aimé avoir plus d'assurance pour savoir quoi faire après l'avoir sauvé. L'amener aux urgences peut être ? Oui, au moins pour s'assurer qu'il n'avait pas avalé un peu de fuel avant qu'ils ne se rencontrent ? Mais se voyant mal tirer de force un homme fragile et ronchon – et toujours en possession de son briquet - jusqu'à un hôpital en lui assurant que c'était pour son bien, le jeune américain décida de changer d'idée presque immédiatement après l'avoir eu.
Malgré l'humeur particulière du suicidaire cependant, quelque chose avait émergé de cette grande panique et de la tension entre eux malgré leur statut de sauveur et sauvé : l'homme avait consentit à lui révéler son identité… Bon… Relativement résumée puisqu'il n'avait même pas pris la peine de lui dire son prénom mais quelques petites choses se précisaient pour Nikita : l'homme était docteur, et italien. Enfin il avait l'air vu son nom de famille. C'était une petite victoire, encore.
C'était déjà pas mal… ?

Et il semblait que le froid le pousse à se confier un peu plus sur ses désirs et ses états d'âme. Resté peu enclin à parler jusque là, Nikita l'avait bien vu lever les yeux au ciel à force de le zieuter du coin de l’œil, le Docteur Bonavita avait l'air de perdre patience et de geler sur place, et c'est ce qui activa un peu la petite tête du nerd, tout en ignorant royalement qu'il le contrariait au plus haut point.
Va pour la chaleur en premier.
En plus, pas une seule fois l'italien n'avait manifesté l'envie de rentrer seul chez soi. C'était bien que Nikita pouvait encore faire quelque chose pour lui.

- Alors, docteur… le premier diner fera l'affaire pour l'instant, vous pourrez même manger quelque chose. Il ne devrait plus être très loin.

Disons que c'était la plus grosse urgence : se réchauffer, car même Niki, sans s'être aspergé de tout et n'importe quoi, commençait à ne plus sentir ses orteils, son nez et le bout de ses doigts, même aux fonds de ses poches trouées par endroit. Et son ventre allait finir par se tordre… En temps normal il serait déjà logé au chaud sur son canapé, chinchilla sur le ventre devant un gros plat de pâtes et des rediffusions de jeux vidéos sur internet.
Reprenant leur marche, peut être un peu plus activement, la question du pauvre monsieur Bonavita fit rougir légèrement le visage du jeune homme, même si dans le froid et la nuit c'était probablement peu visible. Oh il n'avait vu aucun sous entendu dans le fait de parler de ramener des inconnus chez lui ! Il rougissait juste souvent quand on s'intéressait à sa petite vie tranquille.

- Euh… Non je… ramène plutôt des animaux abandonnés… d'habitude.

Il était loin de faire la comparaison volontairement, bien qu'il y ait déjà pensé quelques pas plus tôt juste parce que la situation était légèrement comparable. Mais pour le jeune américain, c'était quelque chose de tout à fait mignon, une bonne action comme il les aimait sans attendre quelque chose en retour.
Il était très loin aussi de remarquer l'inintérêt du docteur à son égard. Persuadé que parler lui faisait le plus grand bien.

- Mais si vous venez, vous aurez un vrai matelas, évidemment !
Oui… Merci pour la précision Niki.

De leur position, il peut apercevoir les néons du diner éclairer le coin d'une rue, ou en tout cas de quelques boutiques signifiant qu'ils approchaient des rues plus animées et d'un endroit susceptible de les réchauffer un peu. Cependant, ne pouvant chasser de son esprit les tremblements de son compagnon d'infortune et ses tentatives de se couper du froid – sans parler de ses cheveux luisants et humides - , le jeune homme se met à tripoter ses manches, et ses doigts, hésitant à poser une question, ça se voyait à des kilomètres. Finalement, il se tourne à demi vers le docteur et souffle avec une bonté d'âme et une innocence à fendre l'âme tout en entamant un geste pour dérouler la laine chaude et épaisse qui entourait son cou.

- Je peux vous prêter mon écharpe si vous avez froid… Le temps que vous… soyez sec.

Elle ne payait pas de mine et n'était certainement pas faite en cachemire. Mais elle avait l'air douce, moelleuse et encore chaude d'avoir été logée contre la gorge du jeune sauveur. Ce dernier la tendait d'ailleurs généreusement avec un sourire qui n'avait pour but que d'encourager son vis à vis à la prendre. De toute façon, une fois à l'intérieur il n'en aurait plus besoin et il en avait des tas. Elle ne lui manquerait pas.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptySam 13 Fév - 17:43

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Par moment, l'italien se prenait à louer les talents de déduction de son compagnon d'infortune: rien n'était plus agréable que de ne pas avoir à rappeler aux autres de le référer par son titre, et avoir le bon sens de le faire par-soi même réchauffait tendrement l'égo enfoui sous tous ses tourments. Le petit Nikita faisait bien de lui rappeler qui dominait cette rue sombre -on ne se douterait pas qu'il s'agissait du suicidaire sauvé de peu et pourtant, les apparence pouvaient être trompeuses. Il se contenta donc de répondre d'un sourire, ni gentil, ni adressé à qui que ce soit d'autre que sa propre satisfaction. S'il n'y croyait pas lui-même, personne n'y croirait, et c'était la toute première étape pour commencer à remonter la pente. A moins qu'il ne soit tombé trop bas pour y arriver

Heureusement, le binoclard restait fidèle à son poste, prêt à le tirer hors de ses pensées avant qu'il ne glisse trop loin. « Des animaux ? Dieu du ciel… »  répéta-t-il à la limite de la moquerie, comme si la comparaison avait pu lui échapper. Mon dieu, mais c'était bel et bien Mère Teresa revenue d'entre les morts qui venait de le sortir de sa mauvaise passe: à présent improvisée en femme à chat folle. Giacomo imaginait déjà la tanière du pétochard remplie à ras-bord de matous pelés hurlant à la mort en écorchant les murs. L'idée d'avoir failli accepter de se rendre là-bas aurait suffit à le faire rire en temps normal, mais son humeur n'était pas assez gaie pour lui tirer un seul gloussement. « Que je partagerais avec les autres animaux ? »  Question rhétorique, bien sûr, et le simple fait d'imaginer le tableau réussi à vaguement l'amuser, étirant à peine les commissures de ses lèvres -mais ça aurait pu n'être qu'une impression due à sa grimace. Cette fois, il avait la réponse à sa première question: l'instinct de survie du gamin était à peu près aussi rouillé que le sien. Est-ce qu'il considérait réellement l'option de le laisser crécher chez lui ? Allait-il devoir y rester toute la semaine histoire que le pétochard soit sûr que son petit élan suicidaire soit bien passé ?

Si ça se trouvait, l'inconscient de l'histoire, c'était lui, suivant le prochain Jeffrey Dahmer jusqu'à un soi-disant Diner à l'adresse inconnue, toujours plus loin dans l'obscurité. L'intéressé se tourna à demi vers lui: avec ses cheveux bouclés et ses lunettes, la ressemblance ne devenait plus si amusante que cela, même si ses grands yeux innocents criaient tout sauf 'je couche avec mes victimes avant de les démembrer et de les manger'. Il ne manquait plus qu'il vive au 213 pour compléter le tableau, mais le voir dérouler son écharpe et la lui tendre cassa quelque peu sa paranoïa dans son élan. Heh, si ce Nikita était bel et bien le serial killer de cette histoire, s'en était un très bon, et ce fut en ayant bien le doute en tête qu'il libéra sa propre gorge de son foulard humide pour y enrouler la laine gardée au chaud jusque là -et sèche, bon Dieu, sèche !-, soupirant de contentement bien malgré lui. Ça ne le dérangeait pas tant d'imaginer son nom noyé au milieu d'innombrables autre victime si c'était pour savourer l'illusion de chaleur avant qu'elle ne soit chassée par le froid.
Pas plus de gratitude ne fut exprimée: sans offense, en ressentir pour la personne qui avait interrompu son suicide, c'était un peu dur à son goût -ou du moins, dur d'accepter qu'il en ressentait. « Ravissant. »  Il ne grimaçait pas en parlant du geste, bien sûr: son regard, bien loin d'être encore posé sur le binoclard, toisait la devanture d'un de ces établissements que l'on appelait 'Diner', à défaut d'arriver de mériter le nom de restaurant, et dont le seul avantage était d'être ouvert à à peu près toute heure de la nuit, ce qui attirait son lot de tarés insomniaques et de tordu. C'était sans dire qu'avec ses habitudes nocturnes, Giacomo entrait parfaitement dans cette clientèle, et ne comptait plus le nombre de fois où il avait fait un crochet avec Sharpe après ses heures supplémentaires au labo, encore moins celle où il s'y était rendu après une pendaison infructueuse. Mais ça ne l'empêchait pas d'être toujours aussi débecté-mais-curieux que la toute première fois où un Diner s'était dressé sur son chemin. L'italien poussa la porte d'une main qu'il aurait préféré gantée et eut la gentillesse de la retenir pour son compagnon d'infortune -après tout,c 'était son écharpe qu'il portait autour du coup, aussi laide était-elle. L'atmosphère chaude et sec du Diner lui fit vite oublier l'odeur grasse des cuisines camouflées sous les effluves de café qui elles s'échinaient à masquer celle du fuel éventé. Une demi douzaine de clients étaient éparpillés au hasard à travers le prétendu restaurant, quelques-uns accoudés au bar, leur nez retombant assez vite au fond de leurs assiettes et tasses pour peu qu'ils aient accordé un coup d'œil à leur duo, froissant l'égo encore endormit de l'italien. En temps normal, il ne se serait pas gêné pour faire une entrée grandiloquente: poser ses fesses pleines d'essence sur une banquette, face à un gosse qui devait avoir moins de la moitié de son âge physique, dans un diner à une heure indue de la nuit, ça n'avait rien de normal, même dans sa vie. « Prend quelque-chose. »  Plus qu'une proposition, c'était un ordre qu'il venait de lancer de derrière la carte qu'il parcourait avec peu d'intérêt, se débarrassant de son trench d'une main - mais gardant l'écharpe autour de son cou, malgré la chaleur retrouvée. Le gamin n'allait pas simplement le regarder manger -s'il arrivait à avaler quoi que ce soit d'autre que de l'alcool- comme l'un de ses chats errants auquel il aurait donné un bol de lait. Et puis, après le briquet et l'écharpe, Giacomo pouvait se séparer de quelques autres billets imbibés d'essence en signe de gratitude. Ça, ça n'allait pas trop faire de mal à son égo; il lui tendit la carte et s'accouda à la table légèrement poisseuse, ses mains redessinant la courbe de son crâne pour la énième fois . « Et arrête de me fixer avec ces yeux, ça me file le cafard. »   Oui, ce petit air de 'oh pauvre monsieur malheureux' le caressait à rebrousse-poil -savoir que c'était tout ce qu'il inspirait à cet instant le mettait hors de lui, et le fait d'y être totalement impuissant empirait le sentiment ET son humeur. Alors si le petit binoclard pouvait prendre sa pitié et la cacher ailleurs que dans ses yeux, ce serait chic.


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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 16 Fév - 1:23

pity party - Giacomo & Nikita

C'était comme si quelqu'un avait pris la peine d'imperméabiliser le Nikita à toutes formes de sarcasmes, de piques, de moqueries ou de jugements avant sa rencontre avec le « bon » docteur. Et pourtant le jeune homme était plutôt du genre sensible par moments… Mais ce soir tout le mépris que le pauvre monsieur Bonavita semblait porter sur le monde et sur son pauvre petit sauveur glissait comme par magie sur la petite bulle de douceur qui semblait entourer le corps frêle et les cheveux en bataille de ce dernier. Ce n'était pas de l'ignorance volontaire, quoi qu'on pouvait se dire que le jeune homme comprenait qu'un fraîchement sauvé du suicide ne soit pas dans son assiette et que par conséquent, il mette cette mauvaise humeur et son ton fort peu agréable sur le dos de sa fatigue émotionnelle et du froid. D'où sa non-réaction à ce genre de comportement relativement indigne de quelqu'un qu'on a sauvé d'une mort affreuse. Et il y avait de ça c'était vrai… Mais la vérité c'est qu'il était capable d'en faire totalement abstraction avec comme simple contentement celui d'avoir été utile.
Aussi ne releva-t-il aucun ton moqueur, et ne s'en vexa pas une seule fois, se contentant de confirmer les animaux – c'est ce qu'il venait de dire… - , mais secoua vivement la tête pour infirmer la suite.

- Je… Partager avec… Oh non non bien sûr que non ! J'ai juste un chinchilla et il a sa propre cage alors il n'embête pas les invités.

C'était d'une innocence et d'une simplicité rare.
Et pas une seule fois Nikita ne songea qu'il aurait pu passer pour la folle aux chats – ni pour un dangereux psychopathe en passant - . C'est qu'il les aimait vraiment, les animaux… Et détestait la cruauté qu'on pouvait leur infliger. Sans être un fervent activiste, il luttait à son échelle pour la cause animale et prenait soins des âmes perdues avant de leur trouver un refuge ou un foyer. Bon, il n’appellerait pas la SPA pour le docteur Bonavita mais finalement ça fonctionnait un peu de la même façon.
Et ça le frappait d'autant plus quand il se vit tendre la main avec douceur pour lui faire accepter son écharpe. C'était, en quelque sorte, le même geste qu'il avait pour attirer les animaux blessés et sauvages avec quelque chose susceptible d'éveiller leur intérêt.
Ça marchait. Le docteur déroulait son foulard ruiné par l'essence pour le remplacer par l'écharpe moelleuse. C'était bien, ils avançaient pas par pas et ça faisait plaisir au jeune homme malgré le froid qui s'engouffra violemment autour de son cou, le faisant frissonner discrètement en lui soufflant à l'oreille qu'une angine le guettait au coin de la rue. Tant pis, c'était pour être gentil. Bon là par contre, un merci l'aurait un peu rassuré mais… Il ferait sans, supposa-t-il pendant qu'il se faufilait à l'intérieur alors qu'ils entraient et que le docteur lui tenait aimablement la porte, le tout accompagné d'un haussement d'épaules je-m'en-foutiste de Nikita pour répondre le dédain du suicidaire.

L'ambiance des Diners en elle même ne le gênait pas. Il n'était à l'aise nul part pour peu qu'il y ait du monde de toute façon. Et bien que son nez amateur de pâtisseries fines soit quelque peu agressé par la graisse et le café bon marché, il n'y trouvait rien de dérangeant, savourant lui aussi la chaleur des lieux alors que ses orteils commençaient à dire adieu à la vie par cryogénie, chacun sa méthode.
Comme à son habitude, il faisait une rapide analyse de la situation pour « évaluer le danger » - m'enfin il aurait peut être fallu commencer par éviter un strigoï… bref - , pour voir s'il pouvait trouver un coin tranquille autant pour lui que pour son camarade d'infortune et sa tenue pour le moins originale. Moins attentif ce soir cependant, se reposant sûrement sur le fait que le pauvre monsieur veuille être tranquille, Nikita se contenta de le suivre docilement. Si quelques regards se posèrent sur eux avec curiosité, c'est qu'ils formaient un drôle de duo comique il fallait l'admettre, le jeune homme ne les remarqua pas, marchant jusqu'à leur table en regardant le bout de ses baskets jusqu'à ce que la dite table l'empêche de les voir.

- En fait j'ai pas… Enfin… Bon… d'accord.

Ça le gênait presque de se faire inviter par un homme qui avait voulu mettre fin à ses jours en fait. Mais ce n'était qu'un petit quelque chose à grignoter certes… Et couplé au ton qu'avait employé le docteur Bonavita, Nikita avait ravalé sa langue et ses principes pour attraper la carte du bout des doigts, timidement.
De toute façon il avait faim, et il ne pourrait pas tenir une seule seconde sans rien manger en face de l'autre qui n'allait probablement pas se priver. Et il aurait eu raison de ne pas le faire.
Le jeune américain a cependant un mal fou à se concentrer sur le menu alors que l'homme en face de lui s'agite entre son trench et ses cheveux qu'il aplatit sur son crâne encore une fois. Il aurait été railleur, sa première remarque aurait été de lui dire qu'il ne pourrait pas les rendre plus plat que collé par de l'essence… Mais il ne l'était pas, suivait le mouvement des yeux par dessus le haut de la carte comme un petit animal qui en observe un autre pour savoir comment se comporter.

- Désolé, je voulais pas vous mettre mal à l'aise.

La carte remonte entre eux comme un paravent. Il ne lit pas le Nikita, il cache ses grands yeux verts doux et compatissants du champ de vision de son vis à vis. Pendant un temps en tout cas, si ça pouvait le détendre. Ça n'avait pas été son intention que de le regarder comme un phénomène de foire. Pauvre monsieur qui en avait déjà assez bavé pour la soirée.
Il ne repose le carton plastifié qu'au bout de quelques petites minutes sur le côté de la table.

- Je vais prendre des œufs brouillés avec du bacon et un café...Et vous ?

Choix assez peu aventureux, mais comment le blâmer dans un endroit pareil, de s'en tenir à ce qui ne pourrait pas trop laisser de mauvaises surprises dans leur assiette. Remuant sur son siège, Nikita n'a pas osé se pencher vers le docteur sur le ton de la confidence malgré le fait qu'il s'intéresse à son choix, d'ailleurs son regard est plus fuyant maintenant qu'il lui a fait la remarque sur sa manière de le regarder. Du coup, le jeune homme pose ses yeux sur les lampadaires qui éclairent la rue plutôt lugubre dehors.

- Vous êtes médecin alors ?

Bah, oui docteur…

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMer 17 Fév - 23:18

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Le pétochard alla direct se planquer derrière la carte, ce qui réveilla un brin de satisfaction directement insufflé à son égo. L'excuse bien méritée lui passa directement dans le sang, un coup de fouet pour son humeur rabougrie, juste de quoi le faire sourire. Décidément, le gamin savait faire plaisir lorsqu'il ne se mêlait pas de la mort des autres: il était tout pardonné, mais ça, Giacomo le garda derrière son sourire. Son menton dans sa paume, c'était à son tour d'observer son vis-à-vis, ou plutôt de le surveiller pour être sûr qu'il ne repose plus ses grands yeux plein de pitié gratuite sur lui. La lumière glauque des néons blancs chassait les traits trop similaire au cannibale de Milwaukee et ne laissait plus que la vérité, et la vérité seule: c'était véritablement un gamin qui se trouvait face à lui, les traits doux de l'adolescence en rien aidé avec les cheveux en batail encore bien ancré sur son visage. Il pourrait lui donner des leçons de style; il lui aurait suffit d'assez peu pour ressembler à un homme, un vrai -bien qu'il ne savait comment estimer son âge; 20 ans ? 18 ? L'âge devenait un concept fort abstrait après tant d'année de vie, encore plus dans ce siècle où l'on est plus considéré comme homme à 15 ans-. Un semblant de jalousie le priqua: une seconde à peine, il se lamenta de ne pas s'être suicidé plus tôt pour profiter de la jeunesse éternelle, au lieu d'attendre la dernière limite avant la péremption, mais ça ne devait être que la comptesse sanglante qui lui chuchotait à l'oreille, et il se rappela bien vite que son âge ne l'avait pas empêché de trouver bonne compagnie. Et puis, il était sûr qu'à l'âge du garçon -que ce soit 18, 20, ou autre chose-, son visage n'avait déjà plus rien d'enfantin -les traits durs des Vlașin-Drăgoi avait vite chassé toute rondeur angélique-.  « Mh. » marmonna-t-il en tournant le nez, faisant mine de s'intéresser au reste du diner pour éviter que son interlocuteur ne se croit trop intéressant, maintenant qu'il ne se cachait plus derrière le menu. Quoi qu'il prenne, ça ne ferait que faire des remous dans sa nostalgie et le faire haïr d'avantage l'Amérique et sa gastronomie infâme, mais son estomac se plaignait de ne pas avoir eu le droit à un repas depuis

Depuis combien de temps nageait-t-il dans sa neurasthénie ? Un jour ? Deux ? Il n'avait fait que boire ces derniers jours, plus encore après sa chute d'humeur. Aller, va pour le breakfast, all in, histoire de tuer son estomac et lui faire regretter de réclamer quelque chose de consistant. Et justement, une paire de hanche garnie d'un tablier décoloré venait d'apparaître devant leur table, carnet en main et regard aussi mort que le sien. Sans doute que la serveuse, elle-aussi, rêvait de s'arroser d'huile de friteuse pour se foutre le feu avec les gazinières, histoire d'emporter quelque régulier avec elle dans l'explosion. Mais pour le moment, la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était prendre leur commande en soupirant et maudire intérieurement les évènements qui l'avait condamnée à ce job pourri. Et lui répondait indirectement à la question du binoclard en commandant, d'une pierre deux coups, ajoutant à sa commande un grand café dilué, comme seul les américains réussissait à le faire.

Les cliquetis des talons rythmèrent le silence d'église qui régnait sur le diner, puis disparurent dans le bourdonnement des néons.  « J'ai un doctorat. » corrigea-t-il, reposant ses yeux sur le Sherlock qui s'essoufflait dans ses déductions. « -en Zoologie: alors non. J'ai une tête a être médecin ? » Avec son beau sourire avenant et ses airs absolument pas cadavérique ? Quelle idée, franchement. Lui, médecin ? Il préfèrerait encore devenir transformiste dans un cabaret français plutôt que d'aller sauver des vies et, urgh, mettre un pied dans ces lieux puants la mort; ce n'était pas parce qu'il était suicidaire qu'il appréciait sa compagnie. « Vu ta dégaine- »  Cracher le mot lui fit froncer le nez, et le mouvement de main qui l'accompagna en disait long sur son appréciation de la tenue de son vis-à-vis.  « -je suppose que tu chauffes encore les bancs d'école. » Les écoles avaient-elle encore des bancs ? Des pupitres ? Il n'avait plus mis les pieds dans un quelconque établissement scolaire depuis des lustres. Sharpe lui tenait dur comme fer qu'ils étaient en train de remplacer tout les tableaux blancs -qui avaient remplacé les bons vieux tableaux noirs- par des tablettes électroniques géante. Et puis quoi encore ? Pourquoi pas le prendre pour un con aussi ? Enfin, retour au mouton. A bien y réfléchir, le gosse aurait aussi très bien pu être chômeur, un de ces jeunes adultes qui se fait entretenir par leur parent à distance et passe leur vie à glander au lieu de mettre la main à la patte, mais il lui laissait le bénéfice du doute. La moindre, probablement.

La serveuse réapparut avec un pichet de café brûlant et deux tasses qu'elle remplit généreusement -avec le volume d'eau, ils pouvaient se le permettre- avant de disparaître à nouveau, comme un fantôme errant de par et d'autre du Diner. Les mains de l'italien enrobèrent immédiatement la porcelaine, ses doigts volant jalousement la chaleur au risque de se brûler. Mais quelle douleur exquise ! Même à l'intérieur et avec l'écharpe moelleuse du gamin, il frissonnait encore. « Futur véto ? » hasarda-t-il en repensant fugacement aux animaux mentionnés un peu plus tôt, même s'il ne pouvait imaginer ce gosse ouvrir une chienne pour la stériliser sans s'évanouir: même s'il était resté planté devant lui jusqu'à ce qu'il abandonne sa clope, il n'avait pas non plus ce qu'on pouvait appeler des nerfs d'acier. Sa curiosité n'était toujours pas plus piquée par les réponses potentielles, mais échanger de telle banalité avait quelque chose de réconfortant. Même s'il ne le faisait jamais d'ordinaire, à l'instant, ça lui donnait une impression de normalité qui tenait son accablante immortalité à distance.


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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyVen 19 Fév - 13:12

pity party - Giacomo & Nikita

La voix nasillarde de la serveuse sortit Nikita de ses pensées alors que le silence s'était réinstallé entre le sauveur et le sauvé. C'est sur elle qu'il posa ses yeux remplis de douceur et d'empathie, seulement au moins à elle, ils arrivèrent à lui arracher un demi sourire quand il commanda d'une voix qu'on entendait à peine, au point qu'à son petit « droite-gauche » pas vraiment discret, elle sera la première de l'histoire à se demander ce que cet adorable petit jeune homme pouvait bien faire avec le maussade mais classieux bonhomme à l'allure détrempée. Par chance, l'odeur de la cuisine grasse, de la friture et du café bon marché masquait le parfum très « urbain » du docteur et évitait toute question de sa part. De toute façon, dans ce genre d'endroits, elle devait en avoir vu passer des vertes et des pas mûres. D'ailleurs elle ne s'attarda pas plus pour juger l'étrange duo, pas même pour un regard compatissant au plus jeune qui avait reposé ses yeux sur la vitre en jouant avec le bord de la carte plastifiée comme de nombreux clients avant lui aux vues de son état.

Comme un petit animal prudent, le jeune américain n'observait plus qu'à la dérobée le « docteur » en l'écoutant attentivement lui faire ses révélations. Pas médecin ? Effectivement… Après quelques minutes de réflexion et même avec la meilleure volonté du monde Nikita dû admettre que monsieur Bonavita aurait fait peur à n'importe qui, et bien plus encore dans un cabinet remplis de seringues et autres objets qui, dans les mains d'un homme comme lui, ne mettraient absolument personne en confiance.
Il se voyait tout de même assez mal lui dire qu'à ce moment là, il avait surtout une tête à faire peur et se mordit la langue un peu plus fort. C'était mal de juger comme ça, la suite le détendit un peu plus cependant. Zoologie...

- Oh vous aimez les animaux alors !

Alors ça c'était une bonne nouvelle ! C'était un point commun, Nikita n'aurait jamais cru en trouvait un avec cet homme. D'ailleurs, l'information avait redonné le sourire au jeune homme qui en oublia la promesse intérieure qu'il avait faite à son vis à vis, à savoir ne plus le regarder avec ses grands yeux… Quoi qu'en ce moment, ils pétillaient un peu plus alors ça comptait pas, pas vrai ?
Et puis… D'accord à première vue le docteur Bonavita n'avait pas du tout une tête à aimer les bêtes mais il ne fallait pas juger sur l'apparence et puis le pauvre monsieur avait eu une soirée éprouvante, peut être que le reste du temps il était moins désagréable. C'est ça… Il fallait pardonner à un esprit affaiblit au bord du suicide la mauvaise humeur dont il pouvait faire preuve, Niki n'avait eu de cesse de constater qu'il était perdu. C'était probablement toujours le cas.
Et au jeune homme d'avoir l'idée folle de lui redonner le sourire avec son chinchilla qui l'attendait sagement à l'appartement.

Même le mépris sur sa propre apparence vestimentaire, presque crachée au milieu de la table n'empêcha pas l'étudiant d'éprouver un sentiment de ravissement naissant. Et même s'il voulait poser une tonne de questions sur le métier du docteur-pas-médecin, il songea tout de même à répondre aux… affirmations de son interlocuteur.

- Je suis à l'université. Oui.

De nouveau, Nikita fixait le pauvre monsieur avec ses grands yeux, remontant ses lunettes sur son nez d'un geste automatique alors que la serveuse posait devant eux les tasses fumantes. La lumière ne permettait pas de constater à quel point le café était dilué et il s'y attendait déjà un peu… Mais en bon lui même qu'il était, à savoir un assez pauvre amateur de café ne buvant ce genre de boisson que pour se tenir éveillé en période de révision, ce genre de détail ne lui portait pas peine et il porta rapidement la tasse à ses lèvres sans une seule grimace au goût pourtant probablement infâme de la toute petite gorgée qu'il avait prise pour éviter de se brûler.
Observant le doctorant derrière les volutes de fumée s'échappant du café, il sourit, amusé par la proposition. Un véto… Il aurait bien aimé mais les études étaient trop longue et il ne s'en était pas senti capable. Et puis l'informatique le passionné.

- Non je suis étudiant en informatique et technologie… C'est l'avenir ces choses là et c'est mon père qui m'a donné envie de… enfin qui m'a fait découvrir tout ça. C'est toute ma génération, enfin presque…

La vapeur du café avait embué ses lunettes d'un voile opaque, ou presque. Avec des gestes prudents, il reposa sa tasse plus loin des deux surfaces en verre pour les retirer de son nez et chercher quelque chose avec lesquels les nettoyer le temps que la condensation disparaisse.
Il eu alors un petit rire timide et nerveux, de se rendre compte qu'il parlait beaucoup tout d'un coup et que ce n'était pas dans ses habitudes en fait. Peut être un effort inconscient pour chasser les idées noires de l'homme assis en face de lui et qui avait accepté de le suivre plutôt que de s'enflammer ? Probablement… Et dans un geste un peu gêné, car comment doser entre intéresser et saouler quelqu'un qui avait manqué de se donner la mort mais qui tentait de parler tout en ayant l'air désabusé et ennuyé, Nikita passa une main dans ses boucles couleur chocolat, aux superbes reflets roses ou verts à cause des néons grésillants, moment furtif avant qu'il ne remette ses lunettes vierges de toute vapeur sur son nez, enfin.

Sa vision nette revenue, il reposa ses yeux sur le maussade. Décidément il fallait qu'on lui décerne une médaille tout de même, c'était de la performance, une figure de haute voltige que d'avoir l'air constamment mécontent. Mais ce n'était pas grave, ils discutaient, tout allait bien, hein ?

- J'aurai bien aimé faire vétérinaire mais… Euthanasier des animaux… les ouvrir… Enfin je pense pas que j'en aurai été capable…

On s'en serait pas douté tiens…

- Et votre… travail il consiste en quoi ?

Vous l'avez cherché la question, monsieur Bonavita. Mais par chance voilà un peu de répit puisque les œils brouillés et leur bonne odeur huileuse sur leur lit de bacon gras vous rejoignent à table. Le ventre de Nikita se met à ronronner et il a ce réflexe inutile mais humain d'appuyer dessus pour le faire taire…

- Bon appétit…

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyVen 11 Mar - 17:47

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

Vous aimez les animaux alors.

Giacomo le fixa, les yeux aussi rond que des billes, pas un seul détail excepté sa commissure grimaçante pour briser son masque de surprise. C'était de l'étonnement dans sa forme la plus pure, le genre à faire disparaître le monde pour n'en laisser que la cause, une grande phrase en néon rose et vert: 'Vous aimez les animaux alors'. Aimez-t-il les animaux ? Y avait-il seulement songé une seule fois avant de se lancer dans la voie de la Zoologie ? -après soldat allemand et bootlegger italien, pourquoi pas ? Un rire finit par faire éclater le masque, d'abord fort, avant de mourir doucement entre les paumes qui avaient quitté la porcelaine brûlante pour se poser contre son visage, étouffant les derniers gloussements qui secouaient doucement ses épaules. Il ferma ses mains devant son visage en soupirant, l'hilarité toujours accrochée à ses lèvres. Le Sherlock en herbe continuait d'être bon comédien avec sa naïveté écœurante. « Je ne serais pas à cette table si ce n'était pas le cas. »  La malice traversa le voile de neurasthénie qui s'accrochait à sa peau comme sa chemise trempée. Oh oui, plus que les phoques et les autres bestioles qui peuplaient l'antarctique, c'était bien les humains qu'il adorait observer, et probablement qu'en plus de pouvoir s'exiler gratuitement loin du 21e barbare, c'était ça qui avait fait penché la balance vers sa profession actuelle. Le business inattendus que la maladresse de ses congénères avaient fait naître était un bonus tout bienvenu. A moins que tout n'ait été qu'opportunité et hasard: sa mémoire lui faisait toujours défaut sur les détails ennuyeux, et cette conversation le devenait elle-aussi.

L'italien roula presque discrètement des yeux dès que l'étudiant poursuivi et porta enfin la tasse à ses lèvres, grimaçant comme prévu lorsque le 'café' toucha sa langue. C'était tout simplement révoltant pour son palais européen, mais la vague de chaleur qui le submergea le força à froncer les nez et à continuer. Tenir de le froid constant de la mort à distance était une quête désespérée, et tout ressuscité savait que ça demandait quelque sacrifice. Par contre, ça ne l'obligeait pas à cacher son dégoût: il avait le mérite de submerger son ennui évident. Un soulagement pour le binoclard, probablement, car dès que le mot  'informatique' fut lancé dans la conversation, Giacomo le considéra avec le même dégoût que son café. Mais ça, il était bien le seul à en être conscient. L'avenir. Pff, écoutez-les parler, ces mortels qui ne vivent pas assez longtemps pour comprendre le sens de ce mot. L'avenir ne tenait pas sur des tablettes électroniques à la place des tableaux noirs, pour sûr ! Heureusement, l'étudiant eut le bon sens d'arrêter de caqueter sur des sujets qu'il ne connaissait pas. L'italien restait partagé sur la nature de sa compagnie, à la foi exaspérante et parfaite dans son timing: assez pour garder ses fesses sur la banquettes et ne pas lui faire souhaiter de s'être foutu le feu. Pas que la rencontre lui fasse réévaluer sa décision de mourir ce soir: elle ne changeait en rien sa vie, et ne le motiverait probablement pas à ne pas passer le pas la prochaine fois. Mais pour le moment, le gosse était un spécimen intéressant à observer, avec ses manières pataudes et ses vêtements hideux.
A le regarder pendant qu'il nettoyait ses lunettes, Giacomo pouvait aisément imaginer ses boucles sculptées en une coupe digne de ce nom, une veste bien cintrée et une paire de chaussure qui en méritait le nom, mais si l'envie de simplement y plonger ses doigts telle quelle le démangeait et chassa l'autre image. Il le fit, presque, avant de sagement enrouler ses doigts glacés autour de sa tasse avant que le gamin ne remonte les yeux vers lui. « Dégueulasse ce café. » cracha-t-il en ignorant et la réponse, et la serveuse qui venait de ramener ses hanches devant leur table. Il ne leva même pas les yeux vers elle, s'adossant à la banquette pour laisser place à son assiette. Il tira sur l'écharpe, l'enroulant plus étroitement autour de sa gorge pour y ramener un peu de chaleur, mais elle avait perdu toute celle du vivant face à lui. Il ne lui restait que le contenu huileux de son assiette. Son estomac fuit à l'instant même où il lui accorda un regard, et le docteur savait déjà qu'il ne ferait que trifouiller sa nourriture avec sa fourchette pour le reste de la nuit. « La voie paternelle ne te fait plus de l'œil ? »  Pourquoi lui poser des questions dans le cas contraire ? Giacomo ne pouvait pas lui en vouloir: lui aussi pensait que se lancer dans l'informatique, c'était se fourvoyer sur toute la ligne. « Tu n'aurais pas à ouvrir des animaux -la plupart du temps. »  Le froid polaire ne lui manquait pas, mais le calme incontesté de l'antarctique, oui. Le sol délicieusement glacial de la cuisine, le ciel nocturne inégalable -les phoques, aussi. Peut-être bien que Giacomo Bonavita aimait les animaux, en fin de compte.  « Mais les observer… »  Sa mâchoire était venue se poser dans sa paume, ses yeux perdus quelque part sur les paysages enneigés et impitoyables du continent blanc. Sa main libre cessa d'émietter son bacon du bout de sa fourchette. Il ferma les paupières et pouvait les voir, presque les toucher: les rares fois où il avait pu, cédant à l'envie irrésistible de plonger ses doigts gantés dans la fourrure immaculée, il avait imprimé la moindre sensation dans sa mémoire, mais le souvenir s'effaçait inévitablement, remplacé par d'autre, moins agréable. Sa chambre, exiguë, solitaire, le froid jeté à la moindre de ses entrées au milieu de ses collègues, le malaise de Sharpe dont il se délectait habituellement, toutes ces tentatives et cette occasion ratée de se confier, cette nuit-là où l'on s'était réellement, une seconde, inquiété pour lui.

Il ouvrit les yeux, de retour dans le diner, l'odeur du fuel et du café se mélangeant avec ses œufs brouillés gras au possible. Ils tombèrent presque immédiatement sur l'adolescent, et l'italien eut beau sourire, l'on pouvait sans doute y déceler une pointe de tristesse bien réelle. « Ça vaut mille fois un écran. »  conclut-il rapidement, tuant cette conversation dans l'œuf et tout ce qui s'y rapportait avant de réalimenter sa dépression. Il n'était pas en antarctique, et il n'y avait rien pour lui là-bas. Ni ici. Ni dans ce siècle. Rien, sauf un pétochard qui l'avait assez pris en pitié pour le faire s'asseoir dans un Diner et lui faire boire du café dégueulasse. « Ma collègue a des clichés- je te montrerais, à l'occasion. »  Il rinça la proposition d'une gorgée de café qui lui laissa un goût tout aussi amer sur la langue. Le strigoi venait d'admettre se sentir assez seul pour considérer de revoir ce sale gosse, et s'il était le seul à réussir à lire entre les lignes, ça ne l'agaçait pas moins. Ce Nikita n'avait pas la moitié de la trempe des gens qui avaient constitué son entourage dans le temps. Passer du temps avec lui ne servait qu'à occuper ses pensées le temps que la tempête ne passe. Et là, tout de suite, plus que jamais, il avait envie de mourir sur place, qu'un fou entre dans le diner et tire dans les bombonnes de propane pour faire valser tous les occupants. Et encore, si près de la fenêtre, il aurait été sûr de survivre: son vis-à-vis, pas tant. Peut-être s'en sortirait-il avec un côté brûlé, un destin presque pire que la mort à son âge, mais qui ne l'empêcherait pas de trifouiller des ordinateurs pour le reste de sa courte vie.

Non, ce gosse ne méritait pas ça.

Le silence polaire s'invita sur leur table, la faute à la nourriture que l'italien n'avait toujours pas touché -ou trop touché plutôt. Les tranchées huileuses qu'il avait creusé auraient fait pâlir les champs de bataille de la première guerre, et son estomac restait aussi vide que celui des soldats qui pourraient s'y abriter. Avec l'expérience d'une anorexique aguerrie, il aurait pu donner l'impression d'avoir vidé un peu son assiette, mais il était clair qu'il n'en avait pas avalé une seule bouchée. L'assiette avait été poussée pour laisser de la place à ses coudes, et il ne la regardait plus depuis longtemps. Il avait laissé sa tasse tranquille après avoir avalé la dernière gorgée d'eau caféinée: sans surprise, contrairement à ce que voulait la tradition américaine, la serveuse n'était pas revenue la remplir une seule fois, et la porcelaine était devenue aussi glaciale que ses propres mains. Au moins, ses vêtements ne lui collaient plus autant à la peau, et la gazoline se faisait aisément oublier. S'il essayait de craquer une allumette à présent, il aurait de la peine à se transformer en feu de joie.
L'occasionnelle voiture, avec ses feux rougeoyant, captivait son regard éteint une seconde avant de disparaître dans l'obscurité. Ses paupières finirent par abandonner d'elle-même, mais le sommeil ne s'offrit pas à lui. Trop transi de froid, trop préoccupé. « Tu perds ton temps. »  maugréa-t-il. A lui. Au gosse. Au monde. Mais s'il ne bouffait pas ses œufs, il bouffait ses mots, et un bâillement les emporta avec lui. Il s'étira, puis daigna de soulever une paupière pour jeter un coup d'œil à l'horloge du Diner, l'heure le faisant soupirer lourdement. Il cacha son visage dans l'écharpe, prêt à piquer un somme à l'intérieur de son nid douillé, mais finit par aussi accorder un regard au gamin et à son assiette. Il le méritait. Probablement. « Fini ? »  Les billets imbibés d'essence trônaient sur la table depuis que la nourriture avait été apportée, toujours pas récoltés par la serveuse qui continuait de ne pas trop s'approcher de leur table, les observant derrière le comptoir, ce malgré le mouton auquel elle faisait les yeux doux. Mais Giacomo se fichait qu'elle lui donne son change ou glisse son numéro dans la main de Sherlock, du moment qu'il puisse en finir, que ce soit en faisant un crochet par la station essence ou en se laissant mourir au fond de son lit.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 22 Mar - 1:00

pity party - Giacomo & Nikita

Un point pour Nikita. Pourquoi ? Oh c'était subtile en fait, et le jeune homme était probablement le seul à des kilomètres à la ronde, à les compter de cette façon. N'importe qui aurait noté la moquerie à tendance malicieuse dans la voix du doctorant quand celui ci précisa que s'il n'ait pas aimé les animaux, il ne serait pas assis sur cette banquette aux couleurs défraîchies en face d'un jeune étudiant plein de bonne volonté. Mais ce dernier refusait de la voir en totalité car même s'il venait de se faire comparer à un animal de laboratoire à observer sous toute les coutures, il n'avait évidemment pas toute les informations pour relever la subtilité de la remarque, son vis à vis avait rit. Et même si c'était à ses dépends et bien… Nikita restait persuadait que rire pouvait rallonger la durer de vie, une étude l'avait dit, et pour un suicidaire franchement, ça pouvait pas tomber aussi bien.

Il commençait à paraître évident que le jeune américain savait faire preuve d'une capacité au pardon relativement incroyable pour peu qu'on ait tenté de se foutre le feu en plein milieu de la rue par un froid glacial. Car même le fait de se sentir observé, chose qui l'aurait mis dans tout ses états en d'autres circonstances, semblait passer quand il s'agissait de monsieur Bonavita dont il avait cru sentir le regard comme un laser sur le haut de son crâne. Mais il se faisait peut être une idée puisque ce monsieur semblait en fait concentré sur le goût du café.
C'est vrai après tout, pourquoi Nikita aurait il été le centre de son attention, même pendant une fraction de seconde. C'était difficilement imaginable.
Alors, secouant ses boucles épaisses, désordonnées mais soyeuses, il entreprit d'attraper sa fourchette pour triturer quelques morceaux de bacon en remerciant la serveuse d'un regard. Mieux valait nourrir son estomac que d'imaginer avec stupidité le regard d'un être totalement opposé à soi même sur sa propre personne. Non ?
Malgré le fait que cet homme semble finalement s'intéresser un peu plus à lui, du moins à son projet professionnel ?

- Si… Bien sûr que si, ça me plaît toujours mais c'est pas la seule chose que j'aime dans la vie…

Il y avait évidemment les animaux mais aussi la pâtisserie, domaine dans lequel il était très doué, vraiment et qui le faisait parfois rêver en imaginant pouvoir y travailler vraiment. C'était une ambition secrète qu'il n'oserait probablement jamais concrétiser pour la simple et bonne raison, idiote certes mais qui le bloquait beaucoup, que le jeune homme ne se voyait pas entrepreneur. Certains lui ont déjà dit que c'était bien dommage mais le manque de confiance en soi ne s'achète pas comme un petit gâteau gourmand.
D'ailleurs, ce rêve étant de l'ordre du véritable fantasme pour Nikita, il ne savait même pas si le citer en exemple dans la conversation pouvait avoir un quelconque intérêt à part celui de le faire passer pour un grand rêveur. A la place, il préféra écouter.
En fait, même s'il avait vraiment voulu rebondir sur cette histoire de vétérinaire, la suite l'avait fait se taire et reniant la promesse de ne plus observer monsieur Bonavita directement s'envola dès le moment où Nikita l'avait vu fermé les yeux. On avait l'impression, enfin, que son expression changeait un peu et qu'il était parti très loin, laissant un sourire glisser sur le visage du jeune homme qui ne pouvait pas trouver un meilleur moment pour se féliciter intérieurement de l'avoir sauvé.
Et quand le docteur reposa ses yeux sur lui, le jeune homme en oublia de les détourner avant de se faire surprendre à le regarder rêver. Et ce fut productif à la fois puisqu'il y décela cette pointe de tristesse inattendue qui le surprit autant qu'elle l'interpella.

Sur le coup, la créature joua très bien les cartes qu'elle avait en main. En une phrase, elle empêcha l'étudiant de poser toutes les questions qui venaient défiler devant ses yeux brillants de curiosité : qu'est ce qui valait mieux qu'un écran ? Quand leur conversation s'était interrompue, ils en étaient à parler d'un vétérinaire que Nikita avait tout de suite imaginé dans une clinique de banlieue à soigner  le chat de la grand-père du quartier et le chien familial en surpoids. Qu'est ce que le doctorant avait bien pu voir derrière ses paupières closes ?
La pente était devenue très vite glissante alors, jusqu'à ce que le pauvre monsieur sous-entende d'un coup, d'un seul et sans prévenir que le jeune homme et lui serait amené à se revoir pour lui montrer, en vrai, ce qu'il avait eu dans la tête et qui avait provoqué cette lueur nostalgique. C'était tout aussi surprenant mais le sourire de Nikita s'était étiré d'une oreille à l'autre et il répondit avec discrétion dans un contentement parfaitement mesuré :

- Ça serait avec plaisir, j'aimerai beaucoup voir ça.

Pas de doute pour Nikita, cet homme qui, quelques heures avant, avait voulu en finir avec la vie cherchait une main tendue et de la compagnie pour rester à la surface et le jeune étudiant ne pouvait pas refuser un tel appel au secours.
Et sans en faire des tonnes pour ne pas gêner plus que ça le pauvre monsieur, Nikita s'était contenté en silence d'avaler une bonne partie du contenu de son assiette dans le but de faire taire son estomac que l'odeur du graillon n'avait pas fait tordu. Après tout avec un salaire et une vie d'étudiant, on avait l'habitude de manger un peu tout et n'importe quoi en se persuadant que l'huile donnait du goût et permettait de passer l'hiver.
Il fallait bien, ensuite, occupé le silence entre les deux, qui ne fut couper, pendant un long moment, que par les bruits du métal de la fourchette contre la porcelaine simpliste et blanche de l'assiette du jeune homme, alors qu'il la vidait avec application dans une attitude placide et neutre qui ne disait ni que la nourriture était affligeante, ni qu'elle était acceptable. Il se contentait de manger ce que l'autre lui  avait gentiment payé à leur entrée dans le Diner tout en respectant presque religieusement le court des pensées de son vis à vis. Il l'entendit même à peine maugréer et ne s'en mêla pas, comprenant pour une fois qu'il ne lui parlait pas vraiment à lui et qu'une question curieuse à ce sujet ne serait pas forcément bien reçue.

Bien, le moment était fatidique à présent car l'assiette était vide et l'envie de quitter ce lieu sordide, plutôt palpable du côté du docteur Bonavita. Un sourire doux avait accompagné la réponse de Nikita quand il avait vu cet homme froid se blottir un peu plus dans son écharpe informe mais tellement douce, et oui il avait fini. D'ailleurs en avisant les billets tâchés sur la table, il avait attrapé son manteau pour l'enfiler afin de pouvoir affronter le froid dont il se serait bien passé. Mais il ne pouvait décemment pas rester ici et il lui fallait encore un peu de courage pour atteindre son lit qu'il avait tant envie de retrouver.
Avec une mine plus sérieuse, et se levant pour suivre les mouvements de son compagnon d'infortune, il était prêt à lui emboîter le pas à peu près n'importe tout, alors que sa mine affichait une moue sérieuse car une question revenait.

- Ma proposition tient toujours… Si vous avez besoin d'un endroit chaud où dormir et où vous ne serez pas seul. J'ai juste un chinchilla en ce moment et il dort dans sa cage.

Et il désignait une direction pour lui laisser le choix de la prendre. En marchant sans trop traîner, ils y seraient rapidement. La rue était sombre mais le Nikita était à des lieux de penser qu'il aurait pu y croiser un monstre. C'était ironique d'ailleurs. Et ils n'avaient que quelques instants à marcher pour retrouver un quartier moins miteux. Ce n'était pas les belles résidences et les appartements de luxe, mais ça faisait bien son travail. Inutile cependant de préciser qu'il n'avait pas d’ascenseur et qu'ils allaient mériter de se retrouver au chaud sous une couette, et dans un futon pour le jeune américain car il était prévoyait et avait déjà songé à laisser son lit à l'invité… Quoi que… C'était seulement après une douche.
Pour la précision des animaux, il ne voulait juste pas que son invité pense qu'il serait étouffé par des poils par millier en pleine nuit.

- Mais je vous raccompagne chez vous si vous préférez… Sachez cependant que je désapprouve l'idée de vous laissez seul.

Et ça serait bien une première tiens, que Nikita raccompagne quelqu'un chez lui… Et il fallait que ce soit après l'avoir empêché de jouer à l'un des 4 fantastiques évidement, il ne pouvait rien faire comme tout le monde.
Ah… Avait il sous-entendu que le docteur avait l'air de n'avoir personne qui l'attendait chez lui ? … Oui apparemment.
Et il s'inquiétait un peu aussi… Le docteur n'avait rien mangé.

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Giacomo Bonavita
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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyDim 24 Avr - 23:14

I'm gonna get on my knees; would you kick me in the face, please ?

La lueur d'enthousiasme dans le regard du pétochard ne lui avait pas échappée, et peut-être bien qu'elle continua de tourner en rond au milieu de ses pensées sombres. Une toute petite étincelle pour réchauffer un peu son cœur de cynique. Comme quoi, tous les jeunes gens de ce siècle n'étaient pas tous bon pour la poubelle -comme quoi, aussi, la perspective d'être revu pouvait encore faire sourire quelqu'un, mais ça, il préféra le balayer loin avant de se sentir redevenir sentimental. S'il s'était permis de trop y penser, il aurait laissé une brèche pour le doute, et la peur de décevoir qu'il pensait morte et enterrée avec Vasile avait déjà réussi à s'échapper pour motiver le marmonnement.

Ha ! Pourquoi s'en faire ! Le résultat de sa petite introspection silencieuse n'était même pas parvenue aux oreilles de Sherlock, trop occupée à s'empiffrer comme un affamé et à ne pas garder ses yeux pour lui: s'il croyait qu'il ne les avait pas remarqué tout à l'heure, à profiter de son court moment d'égarement pour le reluquer, il se foutait le doigt dans l'œil -et très franchement, Giacomo le ferait volontier pour lui, histoire de lui apprendre définitivement à fixer les gens: entre ça, et sa tendance à empêcher les autres de se suicider, le gosse cumulait les défauts impardonnables. Enfin, au moins, il avait la qualité rédemptrice de se plier à ses autres volontés et de ne pas trop traîner pour vider son assiette, des atouts majeurs pour être presque supportable et ne pas subir l'entièreté de son mépris. Giacomo ouvrit la marche à peine leurs manteaux furent-ils enfilés, quittant le Diner sans un merci ni un au revoir, au grand soulagement de la bécasse qui leur avait servie de serveuse. Mais un pas à l'extérieur, à peine, suffit à lui redonner envie de la tourmenter plus longtemps, le froid glacial lui rappelant une fois de trop l'état de ses vêtements et de sa vie.

Alors, station essence, ou appartement ?

Le binoclard avait un tout autre plan en tête pour la suite de leur soirée, à croire que cet élan d'héroïsme n'était qu'une excuse pour le coller le plus longtemps possible. S'il tenait à ce point à ce qu'il le suive chez lui, il pouvait simplement l'inviter à boire un verre, au lieu de faire des circonvolutions. A croire que des deux, c'était l'étudiant qui était en mal de compagnie. « En ce moment ? » répéta-t-il en grimaçant. Dieu, l'appartement de son compagnon d'infortune était donc réellement une ménagerie ? Il pensait que le coup des animaux n'étaient qu'une vaste blague, mais apparemment, il se trouvait bel et bien en face du fondateur de la SPA. Encore heureux qu'il prit le temps de préciser que la boule de poile avait son propre lit, sans quoi Giacomo l'aurait jugé du regard avec encore plus de gravité. S'il était allergique aux poils d'animaux -le comble pour un zoologue-, la proposition aurait presque été intéressante: pas sûr qu'un étudiant ait de quoi le sortir d'une bonne crise aiguë. Mais il se trouvait que non, aux dernières nouvelles, et après plus de deux siècles d'existence, il n'avait jamais rencontré une quelconque allergie, et elles n'allaient pas s'inviter pour le tuer ce soir. Ce n'était pas la seule proposition, mais l'autre eut le malheur de faire bouillir son sang glacé. « Je n'ai pas besoin de l'approbation d'un enfant. » Sa réponse fut aussi sèche et glaciale que la bise qui étreignait son corps. Pour qui il se prenait, ce gosse ? Sa nounou ? Son infirmière personnelle ? Il y avait des limites à ne pas franchir, des limites qu'un bête coup de blues n'allait pas effacer si facilement. Si ce n'était pas grâce au coup de pouce de sa grimace, probablement qu'il n'aurait pas réussi à garder son sourire et à tourner le tout à la moquerie. Difficile à croire, mais le docteur cherchait à garder son calme -une première- et à rationaliser la situation -comme si il y avait quelque chose à rationaliser dans le manque flagrant de respect-: le mioche était simplement inquiet, comme toujours. Il ne pouvait pas entièrement lui en vouloir après tout, il se baladait avec une bombe à retardement depuis le début de la soirée, ça épuiserait les nerfs et ferait oublier ses manières à n'importe qui. Il pouvait, en revanche, continuer à être désagréablement silencieux et tourner les talons en direction de son appartement sans lui accorder un regard, et ce même si il gardait l'oreille tendue pour s'assurer que les pas de l'étudiant restaient à portée d'oreille.

Heureusement, ces quartiers glauques -comme tous les quartier de Détroit, à ses yeux, ce qui n'était pas forcément un défaut- ne se trouvait pas très loin de la périphérie, et bien que l'italien prit quelques détours dispensables en essayant de retrouver le chemin qui menait jusqu'à chez lui, ils finirent par arriver à bon port sans qu'il ne perde la face, ni que le mouton n'abandonne et ne décide de le laisser enfin seul.

Une bonne chose car, maintenant qu'ils se trouvaient au point de se séparer, Giacomo trouvait la perspective de retrouver son appartement vide incroyablement déprimante. L'idée de se retrouver seul avec ses fantômes ne l'enchantait pas: celle d'admettre vouloir changer d'avis de vive voix encore moins, le poussant à enfin daigner de poser son regard sur l'humain qui l'avait accompagné du début, jusqu'à la fin; et pas celle qu'il imaginait à cette journée. « Têtu comme un mule, hm ? » Plus qu'il ne le laissait paraître derrière ses grosses montures, pour sûr. Il devait bien admettre que celui-ci était plus stupidement courageux que les autres. Ce serait trop bête que ça finisse par le tuer, mais ça n'était pas son problème, pas plus que son suicide avait été le sien, et toute cette bonne volonté l'avait épuisé -et l'angoisse, et la colère, et toutes ces choses qui l'attendaient sagement à la maison, contrairement à ce que le gamin semblait penser. Ces choses là seront toujours là pour veiller sur lui: le binoclard pouvait rebrousser chemin en sachant qu'il ne le laissait pas seul. « Tu comptes camper ici pour t'assurer que je n'ai pas un autre jerrican au chaud ? Aller, ouste, l'heure du couvre-feu est passée depuis longtemps. » Pas question de le laisser monter chez lui: il en avait déjà trop dit et la familiarité de son appartement -et une bouteille que son estomac se fantasmait de consommer avant de s'auto-digérer- risquerait de continuer à délier sa langue. C'était l'heure des au revoir, ou des adieux, dépend de si le binoclard le voyait toujours comme un taré suicidaire capable d'aller se pendre à peine aurait-il eu le dos tourné. « -et j'ai un appel à passer à ma collègue, pour peu que ces clichés t'intéressent réellement. »  Remettre ça sur le tas devrait suffire à apaiser la conscience de son vis-à-vis et le faire fuir une bonne fois pour toute -et peut-être à ancrer son propre esprit sur une perspective un petit peu plus réjouissante que continuer à ruminer sous sa couette. Peut-être. « Bonne nuit, Nikita, pour ce qu'il en reste. » Pas question de s'écorcher la langue d'un merci: un petit tapotement sur la tête suffirait très bien, après l'avoir suivi comme un petit chien, ça lui semblait tout à fait adéquat. Et puis, il mourrait d'envie de toucher ses bouclettes depuis beaucoup trop longtemps pour aller se coucher sans le faire.

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MessageSujet: Re: pity party | Nikita A. Cowen   pity party | Nikita A. Cowen EmptyMar 19 Juil - 20:50

pity party - Giacomo & Nikita

Pas de réponse. Nikita savait qu'il n'était pas la peine de faire remarquer au docteur Bonavita qu'il était loin d'être un enfant, surtout après le sauvetage d'un homme particulièrement déterminé à mourir. D'abord parce qu'il n'en avait pas franchement l'énergie, ni le courage et ensuite parce que même si cet exploi avait eu lieu contre toute attente de la part du jeune homme, ce dernier n'avait absolument aucune envie de revenir sur ce moment plus que désagréable, sans vouloir offenser l'homme qui l'avait accompagné durant son repas au Diner. Et puis il n'était pas non plus du genre à se faire mousser sur une quelconque victoire quand bien même se soit le fait d'avoir sauver une vie en plein milieu de la nuit. Trop modeste avec ça, et surtout pas si sûr de lui dans toute cette histoire. Rien ne garantissait une victoire totale finalement. Mais ça c'était une histoire à laquelle il ne participerait probablement jamais une fois qu'ils se seraient séparés.
Le jeune américain avait donc accepté la sécheresse de son vis à vis sans broncher, l'animal se débattait encore, voilà tout. Et puis à force, Nikita avait bien fini par noter ce petit côté sanguin voir théâtrale chez l'individu. À côté de ça par contre, il ne remarqua même pas que ce dernier essayait de garder son calme.

Et puis de nouveau, le silence. Finalement, malgré le peu de temps qu'ils avaient finis par passer ensemble sans le vouloir, et qui s'était d'ailleurs rallongé sans qu'il ne voit le temps défiler, le jeune homme commençait à ne plus trop se surprendre de ces silences, que ceux ci viennent du suicidaire ou de lui même. Que ceux ci balancent entre le réel mépris, l'agacement, la contrariété ou même une acceptation qu'on se refusait à laisser échapper de ses lèvres.
Pour cette fois, Nikita respecta ce silence et quand l'italien d'adoption, bien qu'il n'en sache rien, se mit en route dans une direction sans prendre la peine de préciser leur destination, le jeune homme lui emboîta le pas déjà suffisamment cavalièrement pour en plus de ça, ne pas continuer à ouvrir la bouche. Puisqu'ils n'allaient pas se terrer dans son clapier d'étudiant, et que sa bonne action avait l'air de plus ou moins savoir où il allait, avec un peu de chance, dans quelques heures, ils serraient chacun en sécurité dans leur lit pour oublier cette mésaventure.

Cet heureux dénouement était plus proche que jamais quand ils arrivèrent enfin alors que Nikita commença à se demander si le docteur savait vraiment où il allait. Mais apparemment tout rentrait dans l'ordre quand ils s'arrêtèrent devant une porte derrière laquelle seules les ténèbres avaient l'air d'attendre le pauvre monsieur.
Cette constatation serra le cœur du jeune américain mais se gardant bien de faire partager sa peine, il se contenta de lever des yeux plus rassurés derrière ses verres de lunette sur l'homme et haussa les épaules. Têtu ? Pas vraiment, juste carrément terrorisé par une perspective malheureuse et un peu trop empathique aussi finalement.
Et puis, le docteur réussis ce tour de force que de le rassurer grandement en parlant des photos. Oui, cette étrange invitation à laquelle il avait eu droit lorsqu'ils avaient parlés du métier du suicidaire et à laquelle, il fallait l'admettre, Nikita ne s'était pas attendu une seule seconde.
Il ne s'était pas attendu non plus à ce qu'il mette ça sur le tapis maintenant.

- Ça me plairait toujours beaucoup de les voir.

Sa sincérité transpirait dans cette réponse pleine d'espoir de le revoir en vie et sur une note bien plus joyeuse qu'une tentative de suicide avortée. D'ailleurs il lui a tendu un numéro gribouillé comme une manière de lui dire qu'il ne pourra pas échapper ça… Ou que quelqu'un était là pour l'écouter si jamais, mais sans lui balancer ça cash. Finalement c'était un ravissement de finir cette discussion sur la proposition du docteur.
Le chinchilla timide en oublis même de reculer quand il sent la main du docteur se poser dans ses boucles épaisses, malgré la surprise que ce geste provoque chez lui, tout en étant plutôt content de savoir que le suicidaire avait séché depuis leur rencontre et qu'il n'était pas entrain d'étaler de l'huile inflammable sur sa tignasse brune.
Lentement, il a reculé d'un pas, laissant sa main glisser de ses cheveux comme une espèce de caresse brève et éphémère toujours aussi perturbante.

- Bonne nuit docteur Bonavita.

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