▌Description du caractère :

Morphée est un éternel adulescent. Il ne vieillit pas, seule la couleur de ses cheveux a changé durant toutes ses années d'existence. Et ce qui vaut pour son apparence vaut aussi pour son tempérament. S'il sort riche de certaines expériences et continue d'évoluer, son âge véritable ne lui confère pas la sagesse typique de ceux qui ont connu une longue vie. Morphée est impulsif, alterne des phases de désillusion totale et d'enthousiasme naïf, d'alanguissement et de frénésie. Il garde une certaine part d'innocence. Il est par bien des côtés un gamin qui voudrait se trouver une famille et enfin se poser pour se construire, mais il est trop impatient et incapable de tenir en place. N'allez pas comprendre par là qu'il est hyperactif – en général, il donne plutôt l'impression de sortir tout juste de son lit, pas coiffé et les yeux ensommeillés.

Sans avoir vraiment eu d'enfance, Morphée se comporte par certains aspects comme un ancien enfant roi. Il n'y a qu'à voir son titre autoproclamé de « Prince des rêves ». Il supporte mal la frustration et la contrainte. Il souhaite faire les choses à son rythme et n'a aucun scrupule à entraver celui des autres, alors qu'il s'énerve lorsqu'on manque un rendez-vous qu'il a fixé. Tant pis si lui-même vous pose un lapin parce qu'il a décidé de partir faire un tour en Italie et ne revient que trois mois plus tard. Hein ? Je t'avais pas dit ? Ah bah... Voilà. Non, pas pardon. Sa grande capacité d'adaptation, développée au cours de ses années d'errance à travers le monde, n'a jamais été jusqu'à étouffer son sale caractère. Pour un œil peu avisé, il pourrait apparaître comme un simple merdeux égocentrique. Il est surtout perdu entre deux réalités : d'une part sa réalité humaine, d'autre part celle d'une divinité déchue. Il voudrait bien vous y voir, vous. Il ne manque pas d'empathie ou de compassion, il manque de pratique ! Morphée est aussi un peu de mauvaise foi.

Et puis Morphée est un drogué, dépendant de la même drogue qu'il vend aux humains : les rêves. Plus qu'un pouvoir, une fonction, c'est sa nature, et il mourrait comme un bonsaï dans le désert si on lui prenait ses rêves. Il n'est donc pas étonnant qu'il ait l'air aussi déconnecté de la réalité. Morphée est dans la lune, rêveur même lorsqu'il ne fait pas usage de ses pouvoirs. Il est souvent en décalage avec son entourage, dit ce qui lui passe par la tête quitte à être brutalement honnête ou impudique, ou oublie au contraire de répondre quand on s'adresse à lui. Cela vient aussi de ses troubles du sommeil qui nuisent à sa capacité de concentration.

S'il sait un minimum dissimuler sa vraie nature, il n'est pas bon menteur pour le reste – et quand il essaie, ses mensonges sont à dormir debout, parce qu'il déborde d'imagination mais n'a pas encore assimilé la notion de plausibilité. Le contraste entre ses histoires hallucinantes et son visage impassible lorsqu'il les raconte lui permet parfois de s'en tirer sur le coup.

Morphée aime être entouré. Il est indépendant, renouvelle facilement ses fréquentations, il a besoin de ses moments de solitude ne serait-ce que pour ses excursions dans le monde des rêves, mais dans l'ensemble il aime sentir une présence pas trop loin de lui. C'est pour cela qu'il ne vit pas seul dans sa maison délabrée, qu'il la laisse être quasiment squattée par des amis voire des connaissances pas trop douteuses. Mais bon, attention, c'est quand même chez lui. Il fait des colères si on boit son jus de tomate.

Morphée est assez chiant.


▌Aimez vous votre condition de monstre ? Un monstre, vraiment ? Il aime sa condition et a peur de la perdre. Il ne sait pas comment la désigner mais ne se trouve pas monstrueux. Il n'aimerait pas être un simple humain, il le devient de plus en plus et se rend bien compte de ce qu'il y perd. Sa nature, ses pouvoirs, c'est son identité.

▌Que pensez-vous des humains ? Certains valent mieux que d'autres. Tous ne méritent pas de vivre, à son avis, mais il en est de même pour les « monstres ». Il fut un temps où il n'aurait pas levé le petit doigt pour le moindre humain, il fut même un temps où il en poussa du bord du précipice, mais il les côtoie assez maintenant pour savoir que certains d'entre eux valent la peine. Ils sont devenus sa réalité et on sait bien que la réalité est toujours complexe. Il les découvre encore, se surprend régulièrement, surtout lorsqu'il se met à les considérer comme ses égaux. Il s'était toujours placé tellement plus haut que ces êtres aux vies si insignifiantes... mais précieuses.

▌Êtes-vous bien intégré à la société ? Si oui, avez-vous un métier ? Morphée se considère bien intégré à la société, autant qu'il peut l'être en tout cas. Ses visites dans les rêves des habitants de Détroit lui permettent de connaître les humains et de mieux les appréhender, même s'il n'arrive pas exactement à se fondre dans la masse.
Il se dit marchand de rêves, les humains qui forment sa clientèle le prennent pour un banal dealer de poudre, mais d'une poudre extraordinaire.
Devenu trop réel, trop consistant, trop humain avec les années, Morphée en a été réduit à devoir vendre son pouvoir pour subvenir à ses besoins matériels.
Contre une certaine somme, vous pouvez passer commande, : « Je voudrais être dresseur de dragon pendant une heure et demi ». Il vous donne de la poudre dorée et réalise vos rêves. Pour une heure et demi. Il raconte à ses clients que ce n'est que de la science, une question de dosage, leur propre état d'esprit, rien de magique là-dedans, bien entendu. Tous ne sont pas dupes, mais la plupart s'en moquent. En vérité, la drogue qu'il vend n'est pas moins dangereuse et addictive que la vulgaire poudre blanche qui tache les costards des businessmen. Il le sait, mais il faut bien vivre, et puis... Il ne vous a forcé à rien.

Souhaitez-vous dévoiler votre véritable nature au reste du monde ? Non, il aurait bien trop de travail, sans parler de ceux qui le traqueraient. S'il mourait, les humains continueraient-ils à rêver ? Oui, sans doute, mais uniquement de choses matérielles, futiles, ennuyeuses. D'argent, de travail, de yaourts. C'est ce qu'il pense, en tout cas. Il ne fait pas assez confiance aux hommes pour faire les bons choix alors, pour leur propre bien aussi, il préfère rester discret. S'il existe une poignée d'individus auxquels il peut se dévoiler, il faut que sa confiance en eux soit totale, ou qu'ils soient sur leur lit de mort. Un dernier rêve, pour la route ? Pour cette fois, c'est gratuit.

Décrivez l'endroit où vous passez le plus de temps (une pièce chez vous, au travail, un endroit à l'extérieur, etc). Sûrement sa maison, située à la limite d'un quartier fantôme. Il s'agit de l'une de ces maisons abandonnées, délabrées, vendues pour une bouchée de pain pour encourager les acheteurs et aider à redynamiser la ville. Elle comporte trop de pièces pour lui seul, toutes meublées sommairement. Mais il y est rarement seul. Des clients squattent parfois un moment l'une des chambres où il les endort ; ses quelques amis, humains ou monstres, y sont toujours bienvenus. Morphée contrôle à peine les entrées et sorties, du moment qu'on ne vide pas son frigo.

Quel est le bien auquel vous tenez le plus ? Pourquoi lui accordez-vous tant de valeur ? Son sac de sable, bien entendu. C'est un sachet noir, de la taille d'un paquet de mouchoirs, qu'il porte toujours accroché autour de son cou ou à sa ceinture. Son contenu ne s'épuise jamais. Morphée peut le localiser s'il le perd ou si on lui dérobe, mais il n'empêche qu'il se sent mutilé lorsqu'il ne l'a pas sur lui, et que le récupérer peut parfois s'avérer compliqué si le voleur sait ce qu'il détient.

Qu'est-ce qui vous met le plus en colère ? Voir les êtres humains oublier leur place dans le monde, s'imaginer au-dessus de tout, maîtres de tout, même des éléments, même des dieux. Les voir détruire leur planète et l'épuiser de toutes ses ressources, les voir épuiser leur propre moyen de survie. Et par-dessus tout, sa propre impuissance face à tout ça. Morphée était encore plein d'espoir des années 1960 à 1980 et essayait d'informer et d'influencer les rêveurs pour qu'ils prennent conscience de la catastrophe vers laquelle ils couraient, mais il n'a plus la force aujourd'hui de le faire avec autant d'acharnement.

Quelle est votre plus grande peur ? Disparaître. Se perdre définitivement dans un rêve ou devenir humain au point d'en oublier sa nature, au point de devenir mortel.

Que faites-vous pour pallier au stress ? Il fume, écoute de la musique très fort, ou roule beaucoup trop vite sur les routes beaucoup trop longues des États-Unis.

Quelle est la routine d'un jour normal pour vous ? Comment vous sentez-vous si cette routine est rompue ? Morphée ne pourrait pas vraiment avoir de routine même s'il le souhaitait, son sommeil étant complètement aléatoire. De toute façon, il s'ennuierait. Il considère toujours n'être que de passage. Un jour, il quittera Détroit et sa routine deviendra toute autre.
Pour l'heure, il reçoit chez lui les clients qui le trouvent éveillé, manque des rendez-vous quand le sommeil le prend au mauvais moment, réserve grosso modo ses journées aux expériences humaines et ses nuits aux expériences oniriques. Fabriquer un rêve contre de l'argent est quelque chose de tout à fait alimentaire, donc plus humain, alors qu'explorer et tester l'inconscient des humains, c'est délivrer sa vraie nature.

Vous aimez-vous ? (question d'amour propre) Dans l'idée, oui, mais il lutte par rapport à ses défaillances nouvelles (entendez par là : depuis au moins un siècle). Il est un être parfait tombé en décrépitude. Il se blâme de ne pas réussir à corriger sa trajectoire.

Quelque chose à rajouter ?
• Il est allergique aux chats et intolérant au lactose.
• Il est végétarien.
• Il est un peu myope mais ne porte ses lunettes que quand il n'a pas le choix. Le prince des rêves, myope, franchement.
• Comme il ne peut plus voler, il se déplace à moto – une Harley-Davidson qui fut son premier achat américain.
• Il est très créatif et joue de plusieurs instruments de musique. Il aime surtout le rock et l'électro.
• Il parle couramment plusieurs langues.

▌Physionomie :
La seule chose qui pourrait trahir son âge véritable, ce sont ses cheveux. Argentés lorsqu'il est en forme, banal gris le reste du temps. Ses ailes rétractées, il a tout de même deux petites excroissances à vif sur les omoplates. Pour le reste, Morphée a l'apparence d'un jeune homme normal, humain. On lui donne entre dix-sept et vingt-deux ans, l'âge qu'il se donne pour entrer où il souhaite. Il mesure pas loin d'un mètre quatre-vingt, est un peu osseux, ne dégage pas une impression générale de bonne santé. Sa tendance à s'habiller avec ce qui lui tombe sous la main lui donne l'air d'un grand adolescent débraillé.

Morphée n'a pas toujours été un monstre, mais il n'était pas non plus humain. À vrai dire, Morphée n'a jamais été aussi humain qu'aujourd'hui. Il croit se souvenir d'une époque où il n'était pas seulement immortel, mais intemporel. Il se souvient de rêves, jamais les siens, de dieux oubliés – étaient-ils réels ou des créations de l'inconscient humain ? –, de sa propre famille si nombreuse. Il vivait dans un lieu spirituel, invisible pour les yeux, en dehors du temps et du monde physique, auquel les humains n'accédaient que les yeux fermés, en rêve, en transe, en prière. Lui et les siens étaient bien au-dessus de l'insignifiance des hommes, tout en donnant leurs sens à leurs vies. Ils étaient nécessaires et dépendants les uns des autres. Aujourd'hui, Morphée ne sait plus ce qui relève de la réalité ou du fantasme. Cela n'aurait eu aucune importance s'il n'était pas devenu si matériel, concret, humain, mais les choses ont changé.

Morphée s'en souvient comme on se souvient d'un rêve qui, plus on essaie de le retrouver, plus il échappe à sa mémoire et sa compréhension. Lorsqu'il recherche une cohérence à ces bribes de souvenirs fumeux, comme un homme qui cherche à reconstituer son histoire, à comprendre son passé, il se perd immanquablement. Parce que Morphée n'avait pas de passé, pas de présent, pas de futur. Et maintenant, il ne parvient plus à se concevoir hors du temps, il a dégringolé dans le monde et la temporalité humaine. C'est arrivé le jour où il a pris conscience de sa propre existence, le jour où il est devenu un monstre.


La rêveuse était une petite fille. Elle n'était pas comme les autres. Elle était comme suspendue entre la vie et la mort, perdue entre rêve et délire, plongée dans le coma suite au déraillement d'un train qui avait tué sa famille. Un instant elle semblait en avoir conscience, puis elle oubliait. Morphée prenait parfois la forme de ses parents pour la rassurer, mais le plus souvent celle de son grand frère. C'était pour lui qu'elle s'accrochait à la vie, et pour ne pas le perdre qu'elle refusait de se réveiller, parce qu'il n'existait plus que dans ses rêves.

Sans le moindre réveil, des jours et des semaines passèrent sans qu'aucun d'eux ne le réalise. Morphée n'avait jamais été si proche d'un rêveur. Elle n'était pas sa première comateuse, mais elle fut la première à lui faire éprouver quoique ce fût, des émotions humaines qu'il avait toujours pensées négligeables et qui tout à coup le submergeaient. Qu'elle en ait été la cause ou simplement le rouage d'un engrenage déjà en mouvement, elle le fit naître au monde des hommes.

Pas seulement elle. Lui. Le frère qu'elle ne voulait pas quitter. Elle avait tant projeté son image sur Morphée que, pour la première fois, le prince des rêves s'oubliait lui-même derrière son masque.  Il devenait grand frère, il voulait voir sa petite sœur se réveiller et se remettre à vivre. Et puis il y vait cette partie de lui, plus obscure, qui aurait voulu qu'elle reste endormie pour l'éternité pour qu'ils puissent continuer à rêver à deux. Mais lorsque la petite fille n'eût plus le choix, lorsque son cerveau l'abandonna pour de bon et qu'elle disparut, Morphée vécut le premier deuil de sa vie et le premier jour de sa vie. Il se découvrit un corps, une existence terrestre, et des larmes. Des larmes sèches, des larmes de sable.



C'était là le mythe personnel de sa naissance, le seul qui soit vrai pour lui, mais il aurait menti s'il avait dit qu'il était certain de sa véracité. Et si tout ça n'avait été qu'un rêve ? Pas celui d'une petite fille, mais le sien ? Ce qui était certain, c'est qu'il n'avait aucun souvenir antérieur à celui-ci qui soit aussi palpable, aussi humain. S'il avait déjà erré parmi les hommes avant ce jour, il n'en gardait pas le moindre souvenir. Sa vie, c'était un brouillard onirique, puis une naissance douloureuse.


Morphée avait vécu des années en fuite. Pas loin d'un siècle, à vrai dire. Il avait voulu fuir son propre visage, parce que son propre visage était celui du frère de la petite comateuse. Il souffrait tant de penser à elle, il souffrait tant de l'avoir tuée. C'était son sentiment. Il ne l'avait pas aidée à regagner le monde avant qu'il ne soit trop tard, il ne l'avait pas non plus retenue pour l'éternité. Alors il avait fui. Il s'était promené de pays en continent, il avait survolé les océans et fouillé le globe terrestre en espérant peut-être y trouver sa place, mais elle ne l'attendait nulle part. Il s'était établi quelques fois, fatigué par sa course, mais l'impatience l'avait toujours rattrapé et il était reparti.

Il avait vu la foi des hommes s'amenuiser, se distordre, se consacrer aux mauvaises divinités, leurs priorités de plus en plus mal placées. Il les avait vus oublier qu'ils étaient mortels, oublier qu'ils étaient dépendants d'une planète harmonieuse qu'ils dénaturaient à un rythme en constante accélération. Il les avait vus accumuler plutôt que vivre, avoir plutôt qu'être. Il les avait vus s'entre-tuer pour survivre, sans s'arrêter même lorsqu'ils réalisaient que c'était une aberration. Il les avait tant haïs, tant méprisés, qu'il en était parfois lui-même devenu mauvais. Morphée s'était amusé à bousiller les rêves et les rythmes de sommeil comme les hommes se bousillaient eux-mêmes. Il s'était vengé pour sa propre existence non désirée, il avait vengé les vrais dieux, il avait vengé l'équilibre cosmique. Il avait poussé au suicide des hommes qu'il trouvait abjects et ne s'en était pas immédiatement voulu : la Terre tournait plus rond sans eux. Mais ceux-là se reproduisaient comme des hydres. Coupez-leur la tête, il leur en repousse deux. Et puis il avait dû s'arrêter, devenu humain, trop humain, et sa morale l'avait frappé comme un ouragan. Il n'était plus un dieu, il était un assassin.

Il vécut sa seconde déchéance, perdit l'usage de ses ailes, et de nouvelles années dans une spirale infernale suivirent. Drogué à ses propres rêves et à ceux des autres, Morphée avait commencé à expérimenter les pouvoirs qui deviendraient son gagne-pain, sans s'en douter encore. Et puis, un jour, peu après le début du vingt-et-unième siècle, il avait entendu parler de Détroit.

Pseudo : Kenny
Age : Grand !
Comment vous êtes vous retrouvé sur DM ? J'ai trébuché sur votre icône chez un de vos partenaires. (GG je les quitte pour vous. Tant d'honneur hein ?)
Personnage sur l'avatar : Gokudera Hayato • Katekyo Hitman Reborn!
Un mot de la fin, une suggestion ? Bravo pour votre forum, je le trouve vraiment très joli et super accueillant Et puis ces smileys gèrent tellement.