Elséar Nillan
▌Espèce : La Gargouille de Rouen
[+] Transformation en Gargouille
[+] Détection des créatures maléfiques
[-] Peut demeurer prisonnier de la pierre s'il est brisé sévèrement
[-] Ne peut pas se transformer s'il est entravé/enfermé
[-] Déstabilisé par un sifflement intense lorsqu'il est proche d'une créature maléfique. ▌Messages : 358 ▌Double(s) Compte(s) : Flynn Norwood
| Sujet: Elséar Nillan | You'd better watch your back...you don't want to get bitten. Sam 14 Fév - 3:57 |
Elséar Nillan 1404 ans - Franco-Américain - Serveur – La Gargouille de Rouen – Wanna Fight?
Pouvoirs : Transformation en gargouille : Elséar possède la capacité innée de se changer en statue, prenant la forme d’une espèce de dragon de pierre. Cette apparence est sa seconde apparence naturelle et il est capable de demeurer sous cette forme durant un temps relativement long (allant jusqu’à plusieurs siècles). C’est un peu une phase de sommeil en ce qui le concerne, bien qu’il puisse tout à fait être conscient lorsqu’il s’y trouve : il perçoit le monde qui l’entoure comme s’il était sous l’eau, vision trouble et sons amoindris. Il peut tout aussi bien adopter une transformation partielle, transformant habituellement ses mains et ses pieds afin de parvenir à grimper sur les façades d’églises et autres bâtiments au-dessus desquels il apprécie se réfugier.
Radar à Méchants Monstres : Le but des gargouilles dans la vie et en général est de préserver les lieux saints, comme les églises, de toute intrusion maléfique, voire diabolique. Ce n’est pas dû au hasard, messieurs dames, car il s’avère que nos amis de pierre peuvent aisément sentir la présence d’une créature maléfique à proximité. Elséar ne fait pas exception à la règle et possède donc cette capacité.
Faiblesses : Tant va la gargouille sur les toits que parfois elle se brise : Malheureusement, le fait d’être en pierre n’aide pas toujours à avancer et Elséar l’a appris à ses dépends. Bien qu’il ne soit pas sujet à une mort soudaine lorsque cela arrive, il peut lui arriver d’être malencontreusement… cassé. Oui, cassé. Autant dire que ce n’est pas drôle car, s’il ne meurt pas, il peut en être conscient et est obligé d’attendre qu’une âme charitable daigne le réparer pour pouvoir reprendre forme humaine et ainsi réinitialiser sa forme de statue. C’est vexant et affligeant, mais il n’y peut rien. Evidemment, c’est valable pour une cassure importante, les petits grains de poussières et autres morceaux de pierre n’ont pas grande incidence. Il est évident également que si sa tête est brisée, il tombera aussitôt en poussière et sera voué à la mort.
Entrave : Lorsqu’il se retrouve entravé par quoi que ce soit, ou bien encore s’il est enfermé dans une surface trop étroite, Elséar est incapable de se métamorphoser totalement en gargouille. Il peut user d’une transformation partielle, mais c’est bien tout.
J’ai les oreilles qui sifflent : Lorsque Elséar sent la présence d’une créature maléfique, ses oreilles et son esprit sont victimes de sifflements très désagréables et plus ou moins intenses : leur intensité dépend essentiellement des intentions d’une créature. Si une créature désignée comme maléfique n’a pas pour but de faire le Mal, les sifflements finissent par perdre en intensité et l’aura devient plus agréable à supporter. En revanche, en cas de créature définitivement animée par de mauvaises intentions, les sifflements se font intenses, allant jusqu’à attiser une agressivité involontaire chez Elséar. En cas de créature hautement maléfique, la douleur peut devenir insupportable pour lui et le pousser jusqu’à perdre connaissance.
Miroir de l'âme ▌Description du caractère : Fier/Détaché/Patient (sauf avec la technologie)/Blasé/Sociable, mais pas trop/Ne s’attache pas aux gens/Dynamique/Un brin feignasse aussi quand il n’a pas envie/Méfiant/Pas forcément désagréable, ni agressif dès le premier abord/Connard sur les bords quand il s’y met/Pas foncièrement mauvais/Pas spécialement gentil non-plus/Déteste les humains et n’a aucun respect pour eux/Indépendant, voire solitaire à ses heures/Apprécie sa tranquillité/Peureux lorsqu’une situation lui échappe/Irritable par moments/A du mal avec la technologie/Sympathique lorsqu’on le connaît bien/ N’accorde que difficilement sa confiance/Têtu/Sait se montrer violent si on le cherche d’un peu trop près/Prudent/Calculateur/Rancunier/Se mêle généralement de ses affaires/Un brin égoïste/Sait être méprisant/Préfère les aventures écourtées/A du mal à comprendre le romantisme/Fan de télévision et de cinéma/Aime la musique/Tendance à prendre beaucoup sur lui/Moqueur et-ou provocateur/Ironique. ▌Aimez vous votre condition de monstre ? J’ai toujours été un monstre : pourquoi devrais-je renier ma condition ? Ah oui, le truc à la mode là : s’intégrer aux humains, avoir une superbe vie comme la leur, tout ça ? Comme je les envie… ou pas. On est obligé d’avoir ce genre de vie pour être tranquille : super, hein ? Franchement, je ne vois pas pour quelle obscure raison je devrais détester ce que je suis. Je suis né ainsi, j’ai vécu ainsi et je n’envie pas les humains pour leur petite vie grise. Ma condition me va très bien et elle apporte des avantages… bon d’accord, parfois on se sent un peu seul. ▌Que pensez-vous des humains ? On ne peut pas leur faire confiance. Un peu de gentillesse et hop : ils vous poignardent dans le dos sans le moindre remord, ni la moindre pitié ! Ils servent à rien, ils sont minables et se croient supérieurs. Ce sont des êtres ridicules qui passent leur temps à rejeter ce qui ne leur convient pas et ce qu’ils jugent différent. Si ça a changé en un millénaire ? Pas de mon point de vue, c’est juste que, désormais, ils se cachent derrière de faux semblants hypocrites qui donneraient même la gerbe à une chimère. Je ne crois pas en la bonne foi des humains et je ne les crois pas capables d’être agréables. Je les tolère, je me contente de les éloigner de moi, mais je vous jure, le premier qui me cherche me trouvera. Terminée l’époque du gentil monstre et ce depuis longtemps. Si on pouvait tous les exterminer, cette planète ne s’en porterait que mieux tiens ! Si je les tue ? Je mâchouille seulement ceux qui m’emmerdent d’un peu trop près : nuance ! ▌Êtes-vous bien intégré à la société ? Si oui, avez-vous un métier ? Et si vous êtes étudiant, qu'étudiez-vous ? Si vous ne faites rien de cela, que faites-vous ? Je n’irai pas jusqu’à dire que je suis super bien intégré à la société, mais si je veux y vivre j’ai besoin d’un boulot et d’être un brin malin, comme tout bon monstre voulant être tranquille. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs boulots jusque là. Le dernier en date : serveur. Je vois beaucoup - trop - d’humains là-dedans. Malheureusement, il faut bien faire avec… Gagner sa vie, tout ça… Autre souci d’ailleurs, j’ai pour habitude de me faire virer de mes jobs régulièrement ou de les quitter parce que ça me saoule, alors je me dis que ce n’est qu’un mauvais moment à passer… Je l’avoue, c’est pas facile de prendre sur soi quand on a envie de leur pourrir la vie. Généralement, je leur fait « coucou » à la sortie et ils ne reviennent pas : on se demande pourquoi. À croire qu’ils n’ont jamais vu de gargouille les poursuivre dans le noir… Wait… Souhaitez-vous dévoiler votre véritable nature au reste du monde ? La dernière fois que cela m’est arrivé, j’ai failli le payer très cher. Je me contente d’apparaître dans l’obscurité pour faire peur à ces petits cochons d’humains, histoire de leur faire passer l’envie de se remontrer dehors. Les griffes de pierre et les crocs font toujours leur petit effet. Si les monstres devaient prendre leur revanche, je pense que je n’hésiterai pas à faire savoir que je suis des leurs, mais pour l’instant, c’est profil bas pour sauvegarder ma sécurité. On peut très bien jouer les trouble-fêtes d’une autre façon : comme se servir de leur propre technologie contre eux, si vous voyez ce que je veux dire. C’est déjà une brillante étape. Puis hé, sérieusement, vous croyez que ça m’avancerait à quoi de révéler mon identité ? C’est pas comme si je pourrais marcher tranquillement dans la rue après ça… Quelles sont vos activités favorites ? Avez vous une passion ? Mes activités favorites ? La grimpette, ça vous parle ? Laissez-moi vous dire qu’il n’y a pas meilleure sensation que celle de pouvoir se déplacer à loisir sur les murs et les toits d’une ville ! Si, à part peut-être celle de voler, mais je ne serai jamais apte à savoir cela, autant s’occuper avec ce que l’on a. Mes griffes de pierre me permettent des prouesses qui feraient pâlir de frayeur les moins téméraires. Je suis agile et j’entends bien profiter de ce don pour m’élever au-dessus de cet environnement à la fois curieux et déplaisant. Celui qui tenterait de m’arrêter serait bien mal avisé d’essayer : ce serait aussi stupide que vouloir arrêter un chat avec un trop plein d’énergie... Je suis chez-moi là-haut. Je suis un gros fan de télévision et de cinéma. Autant vous dire que les films, les sitcoms et les séries télés ne m’échappent pas souvent, même si j’ai plutôt tendance à préférer le fantastique et la science-fiction. Je cèderai cela aux humains : ils sont plutôt doués pour représenter la communauté des monstres qu’ils ne comprendraient pas forcément, s’ils devaient y être confrontés. C’est quand même couillon qu’ils nous considèrent régulièrement comme des ennemis bons à abattre. Heureusement qu’il y a des exceptions. C’est abrutissant, mais bon sang, que cette invention est addictive ! J’ai l’un de ces espèces de vieux écrans hyper larges même en étant de petite taille : il déconne un peu, mais qu’est-ce qu’il tient le coup, le bougre ! Je ne rechigne jamais contre une bonne soirée ou journée télé avec de la bouffe et des bières à proximité. À côté de la télé, j’aime aussi beaucoup la musique. Ca ne date pas d’hier, mais je trouve que les tubes un peu rétro et autres rock ont quelque-chose que les bardes n’avaient pas à une époque. Allez savoir… J’aime quand ça bouge en général, ne venez juste pas me parler de rap. Je couple généralement mon port de casque audio obligatoire avec du jogging, un autre de mes passe-temps favoris. J’aime courir le matin très tôt, après une nuit de boulot par exemple, ou encore au coucher du soleil quand je suis libre. Ca me détend, ça me défoule et je ne croise que peu de monde : c’est soit au parc, soit en forêt : le plein air s’il vous plaît. Décrivez l'endroit où vous passez le plus de temps (une pièce chez vous, au travail, un endroit à l'extérieur, etc). Ma vie est rythmée par deux types d’endroits en particulier. Tout d’abord chez-moi. Enfin, dans ce que je considère comme un chez-moi. Un petit une pièce miteux, qui sent le moisi et parfois l’encens, quand je pense à en acheter. J’aime bien l’encens, ça m’apaise un peu. Mon petit coin mini cuisine et mini réfrigérateur, mon petit lit, mon petit coffre pour les fringues, ma petite douche et son rideau orange nullissime… Ca fait beaucoup de petites choses, mais elles me conviennent. Je n’ai jamais vécu dans le luxe et je n’ai pas spécialement besoin de vivre sous un toit pour m’en sortir, cependant je dois bien reconnaître que ce n’est pas si mal. D’ailleurs, je ne vis pas seulement sous un toit, je vis également sur les toits. Lorsque j’ai besoin de faire le point, j’ai tendance à m’y isoler et à m’y allonger, un peu loin du brouhaha de la ville. Le quartier est craignos, mais pas là-haut. Je peux me déplacer dans les endroits que je souhaite, pas besoin de faire bonne figure dans les quartiers plus agréables. Autant dire que tout est une merveille là-haut. Les étoiles, l’immensité du ciel bleu ou les nuages sont bien plus calmes que les êtres qui arpentent le sol. L’air frais fait toujours du bien. Ma nature reprend toujours un peu le dessus dans ces moments-là. Mes griffes s’accrochent vivement aux murs, aux toits, à toute autre surface accessible et l’escalade me propulse comme s’il ne s’agissait que d’une broutille. Je m’allonge alors où bon me semble et me repose sans plus me soucier de rien : chacun son petit coin de Paradis, non ? Qu'est-ce qui vous met le plus en colère ? Vous voulez dire en dehors du fait que les humains se promènent tranquillement dans la rue et respirent le même air que moi ? Leur foutue technologie… Si vous saviez la misère que cela peut-être de manipuler ces machins. Ma plus grosse vision d’horreur a été de tomber sur un téléphone tactile. Ces crétins de gosses se fichent littéralement de moi en disant que j’écris dessus comme une grand-mère ! Avec l’index et tout ! Je n’y arrive pas, tout simplement pas ! Le moindre petit appui sur ce fichu écran peut orchestrer la pire des catastrophes. Une fois j’ai retrouvé cette sombre merde en japonais… je crois que c’était ça… ou du chinois, j’en sais rien, c’était rempli de symboles bizarres, je vous dis ! Peut-être du russe même… Il a fallu que je l’amène dans un magasin pour qu’ils me remettent la bonne langue. Je ne vous parle même pas des ordinateurs. J’ai un vieux machin tout pourri, mais ça suffit amplement… Dès que je touche un clavier, vous pouvez être sûr que tout se mette à planter rapidement. D’ailleurs, à peu près tout ce que je touche de technologique finit toujours par planter… oui, même les commandes rapides chez Macdo’… Du coup j’ai tendance à péter un câble pour ça. On m’a dit que taper dessus ne réglait rien, mais c’est très bien pour mes nerfs… Quelle est votre plus grande peur ? Ce type. C’est malheureux, mais malgré les siècles s’étant écoulés, j’ai toujours la trouille de le revoir débarquer dans ma vie. Je n’ai pas oublié. Je n’ai rien oublié, même si je l’aurais voulu. Quand je me ballade seul, j’ai toujours la sensation d’avoir son regard en permanence dans le dos. Je déteste ça. Je déteste avoir peur d’un simple fantôme. Je suppose qu’il doit être mort depuis longtemps. Même dans l’autre cas, il est loin, là-bas, en Europe. Non, ce n’était qu’un humain… Il est mort et c’est tout. Que faites-vous pour pallier au stress ? Je vais courir, je grimpe, n’importe quoi pourvu que je bouge et que je ne pense plus à rien que l’exercice physique. Comme je l’ai déjà dit, ça me détend. Je n’aime pas être stressé et ça m’arrive rarement. Je me mets en colère parfois, certes, mais je ne suis pas un gars foncièrement nerveux. Alors quand ça arrive, je préfère évacuer avant que ça me bouffe. Parce que si ça me bouffe, je peux cogiter longtemps : très longtemps. Quelle est la routine d'un jour normal pour vous ? Comment vous sentez-vous si cette routine est rompue ? Entre 9h et 17h, je bosse au café. 18h : je file me coucher pour me lever une heure après. Puis, je bois mon café et je sors courir, je rentre, je file prendre ma douche, je mange devant la télé. 20h30 : je vais bosser jusqu’à 4h du matin environ. Je rentre aux environs de 4h30. En général je file me coucher après et ça repart. Ca ne me dérange pas que ma routine change, au contraire, avoir du temps libre ou avoir quelques imprévus casse un peu le rythme. Comment ne pas apprécier ? Autant vous dire tout de même que mes journées sont crevantes… il faut bien faire avec. Vous aimez-vous ? (question d'amour propre) Cette question… J’ai ma petite fierté, oui. J’irai pas jusqu’à mentionner du narcissisme non-plus. Je n’ai pas de raisons de me détester. Je veux dire : je suis un monstre d’accord, mais je ne me sens pas coupable de ça. Comme si j’allais faire le coup du pauvre petit monstre qui voudrait devenir humain et se sent mal d’être ce qu’il est. Si je devais détester quelque-chose chez-moi de ce point de vue là c’est surtout le fait de parfois être encore trop gentil avec les gens et d’avoir du mal à accorder ma confiance. C’est pratique sur beaucoup de points, mais dans un sens, c’est parfois dur à gérer. Listez trois choses dans lesquelles vous vous considérez bon, et trois choses dans lesquelles vous ne l’êtes pas. Il paraît que je suis bon danseur, on me le dit souvent : il faut dire qu’à force de traverser les époques, j’ai eu l’occasion de m’entraîner. Puis, il faut bien avouer que j’adore ça aussi. Je suis mauvais pour m’exprimer avec sincérité ou pour toute vraie relation sociale (celles qui incombent d’être sincère, où je me planque pas dans mes petits jeux habituels), en général je bégaye, je fais n’importe quoi, je peux rester sans voix et même ne pas arriver à placer la moindre phrase cohérente : pour y pallier je me contente souvent d’articuler comme un gros con pour qu’on me comprenne… Comme je l’ai déjà dit, je suis nul pour faire usage de tout ce qui concerne les nouvelles technologies, à la place, je cogne dessus quand je fais tout planter. Je suis bon en endurance en général et je ne me fatigue pas facilement. Autant dire que je fais du sport dès que j’en ai l’occasion, du footing quoi, ne serait-ce que pour décompresser un peu. Je ne me débrouille pas trop mal en combat rapproché. Je n’aime pas que l’on m’enquiquine, alors j’ai appris à me débarrasser des enquiquineurs et de tous ceux qui auraient dans l’idée de me chercher. Je suis calme, mais il faudrait voir à ne pas en profiter. Il m’arrive parfois d’avoir des bugs entre le langage familier, voire grossier et le langage soutenu. On zappe des transitions lorsqu’on passe des années à dormir sur le toit d’une église, alors forcément, des fois on se retrouve avec des expressions bizarres… J’essaie encore de m’adapter, voyez-vous… Quelque chose à rajouter ? Je n’accorde pas facilement ma confiance aux gens. Généralement je suis du genre détaché et méfiant, même envers les autres monstres. Pas forcément agressif, hein, plutôt le genre qui juge du regard et qui prête de l’attention sans vraiment en donner. C’est pas gentil… Hélas, c’est dans mes habitudes, je n’y peux pas grand-chose et j’avoue ne pas avoir envie de faire un gros travail sur moi-même pour y remédier. Je pars du principe que cette méfiance peut me sauver la peau et tant pis si elle ne plaît pas. En revanche, quand j’accorde ma confiance, je suis quelqu’un de plutôt loyal. N’oubliez pas une chose aussi : je suis rancunier et je ne pardonne pas facilement. Je ne supporte pas la trahison. Il n’y a rien qui puisse me faire davantage de peine que ça. Je ne suis pas particulièrement un mauvais bougre, sachez-le : le tout est de ne pas me chercher. Non, être un connard avec les humains, ça ne compte pas ! ▌Physionomie : 1m83, peau blanche, musculature sèche et développée sans être imposante (c’est pas une armoire à glaces non-plus), allure décontractée en général, vêtements en fonction de l’humeur même si ça reste dans un style plutôt classique sans fantaisie particulière. Visage aux traits plutôt fins, des cheveux châtain clair-rouge irisé (c’est c’qu’ils disent sur les nuanciers, hein) coupés courts, pas toujours supers bien arrangés vu qu’il bouge beaucoup, des mèches encadrant le visage. Iris rouges, qu’il cache souvent derrière des lentilles marron pour ne pas se faire trop remarquer. En tant que membre d’une branche de la famille préférant largement la viande, il a hérité des dents pointues de ses ancêtres, ce qui constitue quelque-chose de délicat à dissimuler aux autres. Pour se cacher, il met cela sur le compte d’un délire personnel. Autre détail, il conserve depuis très longtemps une cicatrice en forme de croix dans le dos, sur le côté droit, d’environ une vingtaine de centimètres de long. Autre apparence : Sa forme de gargouille est, quant à elle, beaucoup plus imposante puisque mesurant pas loin des 2m20 debout (environ 1m60 accroupi et sans compter les ailes). Ca c’est de la bonne gargouille, messieurs dames et qui a tendance à faire légèrement flipper aussi puisqu’elle présente une forte musculature. S’il peut prendre la pose qu’il souhaite selon les moments, Elséar adopte le plus souvent une forme accroupie, présentant des pattes griffues, une tête mi-humaine, mi-draconique et une paire d’ailes de pierre, constituant la partie la plus imposante de son corps de pierre. Il est évident qu’il ne peut pas se mouvoir sous cette forme, bien entendu : c’est bel et bien une statue. - La bayte:
Histoire ▌Quand et où êtes-vous né (précisez quelle époque si elle n’est pas ‘actuelle’) ? Je suis né en l’an 611, durant l’époque que vous appelez le « Haut Moyen Âge », ou bien « Antiquité tardive » pour ceux ayant eu la chance de vivre sur les abords de la Méditerranée. En clair et pour faire simple sans s’attarder sur les anciens noms : en France, en Normandie, à la lisière de la forêt du Rouvray, près de Rouen. C’était durant une période de transition entre la chute d’un grand Empire et l’expansion du Christianisme, l’un chassant l’autre et détruisant ou remplaçant habilement toute forme de symbolique dite « païenne ». Des invasions, des dépeuplements, de nouvelles dynasties, de nouveaux Empires. Tout un petit monde dont je ne vais pas vous faire le résumé, hein ? ▌Quelle est la situation sociale de la famille dans laquelle vous avez grandi ? A-t-elle changé pour vous ? Nous vivions dans une petite maison de bois, au bord de la Seine, près de Rouen et notre situation était très pauvre, comme beaucoup d’autres. La vie n’était pas simple et ma mère peinait à ramener de quoi manger sans nous faire remarquer. Il faut dire que le bétail était une denrée indispensable pour les humains à ce moment-là… Ma situation n’a pas vraiment changé par la suite et encore moins aujourd’hui mais, en tant que gargouilles, nous pouvons très bien survivre sans avoir besoin de beaucoup. Comment vous entend(i)ez-vous avez vos parents ? Avez-vous des frères et sœurs ? Aujourd’hui je n’ai plus beaucoup de souvenirs de ma mère. C’est tout juste si je parviens à me rappeler son visage. Cela fait si longtemps… Je m’entendais avec elle, oui. Son but était de me nourrir et d’apprendre à le faire par moi-même en suite, mais ce n’était pas que cela. Bien sûr, nous avons développé une certaine complicité puisque nous n’avions que nous deux. Je n’ai jamais connu mon père, disparu lorsque je n’étais qu’un nourrisson. Je n’ai ni frère, ni sœur. Si vous êtes allé à l’école, comment votre scolarité s'est-elle déroulée et quel genre d’élève étiez-vous ? Comment vous entendiez-vous avec vos camarades ? Sinon, quel genre d’éducation avez-vous reçu ? Ce que j’ai appris étant enfant, je le dois uniquement à ma mère : la chasse par exemple, ou encore comment se transformer, même si je n’étais pas très doué au début. Je n’ai pas fréquenté d’école, jamais. À l’époque de mon enfance, l’on se débrouillait comme on le pouvait, vous savez. Je n’ai appris à lire que bien plus tard dans ma vie, mais pas durant le Moyen-Âge où je passais plus de temps à me cacher qu’à réellement vouloir m’intégrer. Lire, compter, écrire… tout cela n’est venu que quelques siècles plus tard. Surplomber les toits des églises pouvait s’avérer utile. Plus jeune (enfant, adolescent), quelles étaient vos activités favorites ? Si vous avez une passion, quand l’avez-vous découverte et comment ? J’étais un gamin plutôt joueur. Combien de fois n’ai-je pas failli tomber du toit de notre maison ? Cette passion pour l’escalade à grands renforts de griffes est venue assez tôt. Sinon, apprendre à chasser aussi. Je n’ai jamais été très discret pour ça au départ : ce n’était pas très facile de courser des moutons en proie à la panique… Pour ce qui est de mes autres passions, j’admets qu’elles proviennent principalement du monde moderne que je fréquente depuis quelques temps. D’ailleurs, la chasse n’est plus très utile aujourd’hui… Quels ont été vos premiers amours ? Y a-t-il eu des litiges avec vos tuteurs ou avec d'autres personnes à ce propos ? Et en ce moment, où en êtes-vous ? Mes premiers amours ont été plutôt doux si l’on compare avec la suite. J’étais encore jeune lorsque ma mère disparut, alors elle n’a guère pu me reprocher quoi que ce soit sur mes amours. Mon premier amour s’appelait Mathilde, une humaine… étrange, hein ? Je n’ai jamais connu femme plus douce et plus généreuse qu’elle. C’était au début du 11ème siècle… Malheureusement, cette histoire aurait pu être très belle, si elle n’avait été promise à un autre, beaucoup plus puissant que je ne l’étais, moi, un simple monstre. Elle est peut-être le seul humain pour qui mon cœur se sortit de sa méfiance. Elle n’était pas comme les autres… Elle savait écouter, elle a su gagner mon cœur comme personne avant elle. Elle avait écouté mon histoire sans me chasser de sa vie… J’étais un jeunot amoureux. Hélas, dans ma colère de la voir choisir son duc plutôt que moi, je lui fis savoir que nous ne nous reverrions plus et j’ai tourné la page. En dehors d’elle, aucun, ni aucune de mes partenaires ne compta plus. Je n’ai pas vraiment de préférences sur le sujet, je l’avoue, je m’adapte du moment que c’est moi qui gère la situation. Le but est qu’on passe un bon moment et je me tire tout de suite après sans chercher à aller plus loin. Qu’importe les personnes avec qui je couchaille par ci ou par là, elles ne représentent rien de plus qu’un passe-temps. C’est beaucoup mieux ainsi et ça m’évite de me poser trop de questions sur le sujet… surtout lorsque ce sont des humains en face. Certains ont attendu plus de ma part, évidemment : comment leur dire que je m’en fous de leur tronche et que je veux juste me les taper ? Du moment qu’ils sont consentants, hein… Aviez-vous, ou avez-vous encore une personne que vous considérez comme un modèle à suivre ? Ma mère étant morte et n’éprouvant que difficilement de la fascination pour quelqu’un… non, je n’ai pas de modèle à suivre, je suis plutôt du genre à suivre mon propre chemin sans m’attarder sur ce que font les autres, tant que ça ne me touche pas personnellement. Je n’ai pas eu beaucoup de compagnie à certains moments et m’en suis éloigné. J’ai traversé certains siècles sous ma forme de gargouille sans m’éveiller aussi... Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous soit arrivée ? Franchement ? Me poser sur une petite église de village… dont le toit s’est effondré… Je pensais que c’était plus solide que ça et je voulais m’y endormir durant quelques années, histoire d’être tranquille. Hé bien, on peut dire que j’ai été servi. L’effondrement m’a brisé en trois morceaux… En un sens, j’ai eu de la chance, mais si vous saviez ce que c’est embarrassant de se retrouver comme ça, de se faire ramasser et laisser à l’abandon durant des années. Des ANNEES, oui ! Dix ans ! Dix ans avant qu’une âme charitable daigne me remettre d’aplomb avec son fichu ciment ! Vous ne pouvez pas savoir le soulagement que ça a été de pouvoir reprendre forme humanoïde et de constater que tout allait bien. Cela m’était arrivé auparavant, mais toujours des petits bouts très vite réparés quoi… Là, en… trois… foutus… morceaux ! Ce que j’avais l’air con à être bloqué ainsi ! Quel est votre plus grand regret ? Avoir été impuissant face au type qui a bousculé les choses dans ma vie, il y a très longtemps maintenant. J’aurais voulu avoir mon tempérament actuel et peut-être n’aurais-je pas été aussi faible face à lui. Je lui aurais sans doute fait la peau sans autre forme de procès, quitte à être bien amoché aussi. Lui et son foutu complice… Au moins, on m’aurait accusé de quelque-chose de vrai ! J’aurais voulu être plus fort contre les humains de l’Inquisition et avoir assez de courage pour affronter la réalité au lieu de me cacher toutes ces années sous ma forme de pierre. ▌Il nous est tous arrivé des événements marquants. De grandes peurs, d’immenses surprises ou des joies qui font ce que nous sommes à présent. Quant à vous, quel genre d’événement vous a vraiment marqué ? - Spoiler:
C’était durant l’hiver de l’an 627. Les gelées s’étaient emparées de la vallée ce matin-là. Maman avait décidé de sortir assez tôt pour chercher de quoi manger. La ville était encore endormie et l’aube se levait à peine, derrière les arbres. Pour ma part, j’étais endormi. J’allais rarement chasser en sa compagnie en cette saison. Elle préférait me savoir à la maison et non dehors à affronter le froid et l’humidité. Pour ne rien cacher, je dormais à poings fermés.
Je n’aurais jamais dû ouvrir la porte. Elle m’avait toujours dit qu’il fallait faire attention à ceux que l’on pouvait rencontrer dehors. Nous cachions notre profil de gargouille aux habitants de la ville et vivions reclus pour n’indisposer personne. C’était un mal nécessaire et nous n’avions pas véritablement besoin de biens matériels. Notre petite maison nous suffisait déjà amplement, même s’il me faudrait un jour apprendre à me débrouiller avec ma propre condition. Les humains ne devaient pas découvrir qui était à l’origine de la disparition de quelques bêtes. Ma mère n’en faisait jamais trop. Généreuse, son but était de nous nourrir sans vraiment poser d’ennuis aux humains. Jadis, elle avait été l’un de leurs farouches protecteurs. De ceux qui écartaient avec vigueur les forces maléfiques qui pouvaient les persécuter.
Lorsque mon père avait disparu dans la nature, elle avait alors cessé de s’occuper des humains pour se consacrer à moi. Naïvement et malgré ses avertissements contre les êtres malintentionnés, je ne pus m’empêcher de me dire que ces humains-là étaient sans doute perdus. Allez savoir, peut-être bien serait-elle heureuse d’apprendre que j’avais déjà franchi le cap d’un premier acte de protection ? Qu’est-ce qu’on peut être bête à cette âge-là, hein ?
J’ai ouvert la porte lorsque le premier homme toqua. Je venais de me réveiller, la brume était descendue dans la vallée. Je me souviens du froid qui avait frappé lorsque je m’étais présenté pour savoir ce qu’ils désiraient. Mon interlocuteur était un homme assez grand, une barbe mal rasée, des vêtements de pauvre facture, une trace encore visible de liens autour des poignets et des chevilles, un air patibulaire qui m’avait d’abord fait reculer. Le second, je le voyais mal : il se tenait derrière cet espèce de géant. Des traits tirés, un léger sourire que je crus tout d’abord bienveillant, de beaux vêtements, une étole violette... un sifflement étrange dans mes oreilles… Même pour un gamin dans mon genre, ce n’était pas difficile de deviner la différence sociale de ces deux là.
Je leur ai demandé s’ils avaient besoin d’aide et s’ils voulaient bien attendre que ma mère soit rentrée, que je n’avais pas le droit de les faire entrer sans permission. Si le colosse a paru surpris par mes paroles, le deuxième homme s’est contenté de secouer la tête. Le premier s’est retourné pour interroger son complice du regard, lequel avait fini par faire un signe du menton approbateur. Il m’a alors dit que ma mère ne rentrerait plus, que sa vie s’était terminée dans le fleuve. Le géant a tendu soudain sa main vers moi : pas assez vite, j’ai refermé la porte.
La panique. Je ne savais plus quoi faire. Premier réflexe : pousser quelque-chose devant la porte pour les empêcher d’entrer. Je ne parvenais pas à réfléchir : ça allait vite, beaucoup trop vite. Que faire ? Me battre ? Mais je ne savais pas ! Fuir ? Par où ? La fenêtre, vite ! Pourquoi ont-ils dit que maman ne reviendrait plus ? Je n’avais pas le temps. L’on donnait des coups dans la porte : elle ne tarderait pas à céder. Ce n’était qu’une petite porte de bois. J’ai ouvert la fenêtre et j’ai bondi aussi lestement que possible. Près de l’eau, le corps de ma mère. Un hurlement, des tremblements. Je n’ai plus bougé, je n’y arrivais tout simplement plus.
Les deux hommes ont fait le tour de la maison en m’entendant. Mes griffes ont arraché la peau de l’avant-bras du colosse. J’étais en colère, je ne voulais pas qu’ils posent leurs mains sur moi. Il m’a attrapé, la gifle m’a à moitié assommé. Une créature du Diable ? Que racontait l’autre ? Ce n’était pas ça du tout ! En ville ? Pourquoi voulaient-ils m’y emmener ? Je me suis débattu. Hélas, le complice de celui qui s’avérait être un évêque était bien plus fort que moi. Comment avait-il su que nous vivions ici, nous qui avions toujours été prudents ? Pourquoi venait-il aujourd’hui s’en prendre à nous ? Je connaissais son nom : il était célèbre pour avoir fait tomber une forteresse soi-disant habitée par des démons. Ces gens étaient simplement adeptes de cultes différents, mais ils n’avaient rien de monstres… Nouveau hurlement. La pointe d’un couteau dessinait le symbole d’une croix dans mon dos. La morsure de la lame et la brûlure engendrée étaient intenses. Ces gens-là avaient-ils vraiment le pouvoir de faire cela ?
Soudainement étranglé par l’étole que l’évêque portait, ce fut son complice qui fut chargé de me trainer jusqu’en ville. Le but était de ravir la populace, de leur donner l’intime conviction que ce messager divin qu’il était, serait leur seule source de salut. De la gloire ? De la renommée ? Leur fallait-il arracher des vies rien que pour cela ? Un spectateur banal aurait aperçu deux bourreaux trainant un gamin derrière eux comme un vulgaire animal. La suite dissuada les esprits les plus perplexes de faire obstacle au jugement qui avait lieu. À leurs yeux, j’étais une sorte de serpent, de monstre de la Seine, se cachant sous une apparence innocente pour les duper. J’étais le responsable des crues qui ravageaient la vallée régulièrement durant les sombres périodes de l’hiver, j’étais le monstre qui tuait les bêtes alentours. J’étais la créature qui déchirait la chair des Hommes de ses dents pour les dévorer.
Je n’oublierai jamais leurs regards dégoûtés et apeurés en me voyant fendre la foule derrière ce condamné à mort que l’on allait gracier pour son acte. Ce qui m’attendait ? Un bûcher. J’ai demandé grâce, ça oui. J’ai été mis à genoux, je les ai suppliés… Sans doute pas assez fort. Ma voix ne portait plus suffisamment pour cela. J’avais déjà pleuré ma mère, j’avais lutté pour fuir : c’était un cauchemar. Ce fut l’ancien prisonnier qui m’attacha, une ultime fois. Des excuses… ? Je n’en voulais pas de ses excuses. Il essayait de retarder le moment fatidique où son comparse tendrait la torche vers le tas de paille en dessous de moi ? Sur l’instant, je n’ai pas fait attention aux liens qui n’étaient pas suffisamment serrés pour me retenir vraiment. Je pleurais, j’avais peur. Que faire d’autre dans un moment pareil ? À la vue du brasier qui s’intensifiait, j’ai essayé à nouveau de me débattre. J’ai disparu derrière un mur de flammes lorsque les cordes ont soudainement glissé de mes bras. Alors j’ai fait ce que je n’aurais pas cru possible : j’ai perdu contact avec la réalité et suis revenu à l’état de statue. Je m’étais si peu transformé à cette époque.
Je ne sais combien de temps ça a duré dès l’instant où j’ai fermé les yeux. Tout ce que je savais, c’était que je ne voulais plus rien avoir à faire avec le monde extérieur. Lorsque je suis enfin sorti de ma torpeur, on m’avait installé dans une remise, en compagnie d’autres statues que l’on destinait à la cathédrale. J’ai décidé de m’en aller le plus vite et le plus loin possible de cet endroit. Apprenant ma disparition, mon geôlier me traqua sans relâche par la suite, allant jusqu’à détruire entièrement un temple de Vénus, où je m’étais réfugié. Je ne me souviens pas bien à quel moment j’ai enfin pu avoir la paix. Je me suis installé dans diverses villes, tâchant de passer inaperçu autant que possible. Je pense que c’est vraiment lorsque je suis allé jusqu’à Paris que ce type m’a enfin lâché. Je suis resté caché près de l’ancien lieu de culte païen dédié à Jupiter qui y résidait. Un endroit aujourd’hui devenu symbolique. Autant vous dire, très honnêtement, que j’ai roulé ma bosse à l’emplacement de Notre-Dame de Paris durant très longtemps et même bien avant que sa construction ne soit entamée.
- Spoiler:
Administrativement ça a été très compliqué et ça l’est encore. Je suppose que c’est toujours comme ça… ? Difficile d’émerger dans la civilisation quand on a passé le plus clair de son temps à s’éveiller durant quelques mois, puis à s’endormir durant des années et des années. Difficile de s’adapter aux changements radicaux qui opèrent. Ces imbéciles d’humains évoluent plus vite que je ne l’aurais cru. Hier encore, je surplombais des villes médiévales, j’assistais aux hideux procès de l’inquisition et contemplait avec amusement l’avènement des éminents châteaux qui sont aujourd’hui des pièges à touristes.
Le pont du bateau vient d’être nettoyé. Une vieille odeur de produit désagréable flotte dans l’air. Il faut croire qu’en troisième classe, mieux vaut se contenter du peu que l’on a. Je fume, oui : c’est à la mode ces derniers temps. Certains commencent à peine à parler de dépendance à ce genre de bêtises. Sitôt qu’on accostera je laisserai tomber l’idée : de toute façon, ces machins sont dégueulasses et ça pue. Je ne ressens rien de spécial : je me donne un genre.
Mes cheveux de couleur inhabituelle ne sont plus l’objet des accusations ecclésiastiques, mais celui d’une vive curiosité. Les femmes de ces années sont curieuses et amusantes, les hommes sont moroses mais heureux : la guerre est finie depuis peu. Deux guerres mondiales se sont succédées et ont bouleversé leur petit monde… ils n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai : on leur reparle des croisades ? La liste est longue sur leur tableau.
Le monde moderne semble encore plus étrange que je n’y pensais. On peut dire aisément que je profite du retour au calme pour m’éclipser pour de bon. Les bombardements de Paris ont été rudes et je n’en garde pas du tout un bon souvenir… Je préfère tourner la page et aller voir ailleurs si j’y suis. Je pense m’installer à New York pour commencer, puis j’irai progressivement vers l’ouest. Il me faudra trouver un endroit tranquille où je pourrai enfin vivre au grand jour sans risquer de finir sur un bûcher. Ce serait l’idéal… Quoi qu’il me semble que l’inquisition est finie… Il serait vraiment temps que je m’adapte au monde pour de bon. Je suis fatigué de me cacher et de me couper de la réalité. ▌Êtes vous né monstre ? Si oui, comment cela se passait-il chez vous ? Et en compagnie des humains ? Si non, qu’est-il arrivé ? Je suis né monstre, oui ! Je suis une gargouille à cent pour cent, même si je n’ai pas vraiment débuté ma carrière au sommet d’un édifice religieux comme beaucoup de collègues. Certaines gargouilles à côté desquelles je me suis placé n’ont jamais donné signe de vie et pourtant la vie palpitait bel et bien en elles. Je me demande ce qui leur est arrivé et si, en fin de compte, on ne s’est pas tout simplement raté durant nos phases de réveil. C’est quand même dommage… Du côté de chez-moi, cela se passait très bien : comme je l’ai déjà dit, ma mère et moi vivions heureux avec ce que nous avions et ce, même si nous avions parfois très peu. Quant à mon père, hélas, ma mère l’a perdu de vue et je ne l’ai jamais connu : allez savoir, peut-être est-il toujours quelque-part… En compagnie des humains, je ne peux pas dire que cela se passait mal au début : nous vivions suffisamment reclus pour ne pas avoir à les côtoyer. Seule l’arrivée de l’évêque a vraiment bouleversé mon existence et a commencé à me faire fléchir vers une pente négative à propos des humains.
Et vous êtes ? Pseudo Elsé’ ♥
Age 28 ans
Comment vous êtes vous retrouvé sur DM ? Grâce à Valentin !
Personnage sur l'avatar : Rin Matsuoka (Free!)
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