Depuis la nuit des temps, l'Homme se pose une même question : sommes nous vraiment seul ?
Que ce soit sur terre ou bien ailleurs, dans l'au-delà, l'être humain à souvent chercher des réponses sans jamais en trouver. En quête d'une chose qui serait son égal, un être qui lui serait supérieur, un modèle, peut être, ou encore un ennemis, ses recherches, hélas, ont toujours étaient vaines.
Années après années, siècles après siècles, de nouvelles questions étaient soulevées, mais toutes restaient sans aucune réponses et ce malgré les incessantes recherches, les gigantesques et terribles inquisitions et les nombreuses battus. L'ignorance reignait.
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We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.
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MessageSujet: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptyDim 8 Nov - 23:45
We make these memories for ourselves.
L’hiver était une période incroyable de l’année. Ash adorait littéralement l’hiver. Elle le préférait mille fois à l’été. Quand on à froid, on peut rajouter un pull, se mettre au coin du feu avec une tasse de thé ou de chocolat – ceux ou on rajoute de la chantilly et des mini-chamallow – et on flemmarde devant un film ou un bon bouquin.
En été, c’était plus compliquer de faire baisser la température pour se sentir bien. On pouvait toujours trouver un peu de fraîcheur dans les vieilles bâtisses ou devant la climatisation, mais c’est toujours désagréable. Et la sueur qui colle à la peau. Non, définitivement, Ash préfère l’hiver.


Et puis, en hiver, il y a un truc magique c’est la patinoire sur la place de la mairie. UNE. PATINOIRE. C’est tellement bien les patinoires. J’adore ça ! Du coup ce matin, comme on était samedi et que je ne bossais pas, et bah j’ai pris un jogging et je me suis couverte de la tête aux pieds pour aller jusqu’à la place de la mairie. Là, j’ai loué des patins et je me suis laissée glissée sur la surface plane pendant deux heures. Deux heures au bout desquelles mon téléphone sonna. En décrochant, je tombais sur mon patron. Un document avait été laissé sur son ordinateur et comme il en avait besoin pour travailler,  j’étais mandatée pour aller le lui envoyé. Je sais, il aurait pu y aller de lui-même. Mais je n’avais pas envie d’être la tête de turc ou pire, de me faire virer. Et puis, je n’étais pas très loin.

Elle rendit ses patins et paya la location avant de reprendre sa mini et de conduire les cinq petites minutes qui la séparaient de son bureau. Elle grimpa les étages, alluma la machine et resta une grosse demi-heure dans les bureaux. Ca l’agaçait un peu de perdre une heure pour les bêtises de son supérieur alors qu’elle aurait pu aller se balader dans une librairie pour récupérer les quelques manga qui étaient sortis. Ou simplement aller regarder quelques épisodes de Supernatural. Elle termina sa tâche et décida de rentrer chez elle à pieds. Elle avait envie de marcher, de flâner. Et comme ça, elle se forcera à venir à pied le lendemain, c’était même une très bonne idée. Après s’être assurée d’être garée de façon à être en règle, elle s’avança dans les rues.

J’avais prévu de faire plein de choses mais très vite, un sentiment de malaise s’empara de moi. J’avais la folle sensation d’être épiée. Une main glissa dans mon sac pour agripper mon arme avec dextérité. J’étais rassurée de l’avoir quand la sensation d’être suivie s’ajouta à la première. Je me tournais régulièrement et n’arrivait pourtant pas à voir si c’était vraiment le cas. J’essayais de rationaliser, en vain. J’arrivais finalement en bas de mon immeuble et vit avec soulagement la possibilité d’être enfin dans mon cocon. J’ouvris les ports et grimpais le premier étage presque quatre à quatre. J’entendis la porte s'ouvrir de nouveau en bas.

Holy Shit.

Les mains tremblantes j’essayais en vain d’ouvrir ma porte. Finalement je m’accroupis devant elle pour me protéger.

— Fichez-moi la paix qu’est-ce que vous me voulez !
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Elséar Nillan
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[-] Peut demeurer prisonnier de la pierre s'il est brisé sévèrement
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MessageSujet: Re: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptyVen 20 Nov - 2:40

 

 
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C'est qu'elle marchait vite, la gamine. Elle aurait même pu être difficile à suivre, si son poursuivant avait été entièrement humain. Ah ah, il ne l'était même pas du tout. Dès lors que la petite curieuse avait commencé à jeter des regards nerveux derrière son dos, la silhouette, qui la suivait depuis un bon quart d'heure, s'était glissée contre un mur et y avait grimpé avec toute la souplesse d'un lézard. La gravité ? Il l'emmerdait profondément et ce, depuis près de deux millénaires et quelques poussières : beaucoup de poussières.

Se déplacer ainsi était toujours facile. Les griffes se plantaient avec toute la grâce d'un félin dans la surface rugueuse des immeubles. La poursuite se passait dans des angles que tout humain aurait jugé impossibles. Sa peau recouverte d'une épaisse couche de granit, l'individu se propulsait avec aise à la suite de la jeune fille. Les iris rouges scrutaient les alentours, prêtant attention au moindre passant, au moins observateur qui scrutait les fenêtres en entendant un léger son... Pour un peu, l'on aurait pu croire qu'un dragon de pierre se déplaçait dans les ombres des immeubles. C'était, en tout cas, l'apparence qu'il possédait. Le poursuivant redevenait aussi humain et naturel qu'il se devait, dès lors qu'un brin de foule permettait de le cacher un peu. Sa vitesse était vertigineuse, mais la petite avait de l'instinct : normal, direz-vous.

Désormais près de chez-elle, où il n'avait cessé de l'observer durant quelques jours aller et venir, le monstre sut qu'il n'était plus question d'être différent du commun des mortels. La cigarette était une belle invention humaine. Autrefois, rien n'était plus jouissif que fumer la pipe, mais là... Une main blasée se dirigea vers sa poche et en sortit clope et briquet. Peuh, avec ce temps de chien, ce froid, difficile d'allumer le machin. Il galéra un bon moment et continuait de galérer quand la gamine franchit le seuil de son immeuble. Il haussa un sourcil. Ouais, elle avait vraiment de l'instinct...

Tirant un peu de fumée et la laissant glisser dans ses poumons, Octavian lui emboita le pas. Pas question de la laisser rentrer chez-elle avant de lui avoir parlé. Pour la saison, il n'était pas spécialement chaudement habillé. Une chemise, un pantalon en toile décontracté... Son visage avoisinait la quarantaine, mais son regard était sans âge. Voilà quel était le contrecoup de vivre aussi longtemps, comparé à d'autres races. Chienne de vie...

- Ah bah... grommela le bonhomme en tournant ses iris rouges en direction des boites aux lettres. Si c'est pas mignon... le frangin et la sœur qui vivent dans le même immeuble. C'est à s'demander comment ils se sont trouvés.

Nillan. Un nom de famille familier. Il avait bien connu une demoiselle de ce nom-là. De la même espèce, quoi que d'une branche encore plus ancienne que lui : les dents pointues se faisaient rares de nos jours. Ça ne l'avait pas freiné pour la fréquenter un temps. Elséar, y'en avait pas deux cents sur terre. Elséar Nillan, encore moins, vous voyez ? La trogne du gamin lui laissait penser qu'il ne se trompait pas sur la personne. C'était fou ce qu'il pouvait lui ressembler d'ailleurs... Dommage qu'il se soit barré en apprenant que la donzelle portait sa progéniture : il aurait t'être pu faire quelque-chose de ce gosse, s'il avait eu la fibre paternelle.

"Je pars protéger les humains"
. Octavian avait trouvé sa vocation depuis longtemps, hein. Pas qu'il manquait à son devoir de gargouille non-plus. C'était pas une greluche qui aurait raison de sa liberté, il fallait bien l'avouer. C'était déjà une plaie de materner les Hommes, alors un marmot... Pis hey ! Le bouchon avait réussi à s'en sortir tout seul ! L'autre était un peu plus récente déjà : le fruit du genre, je drague une humaine et je me barre après avoir trouvé refuge un temps. Ça avait plutôt bien marché. La gamine était pas prévue au programme, mais c'était pas sa faute si ces femmes étaient folles de lui.
Ah ah, quel Don Juan il faisait !

- Relax, gamine, je ne viens pas pour t'agresser !
s'exclama-t-il en parvenant au niveau de la jeune femme.

Une fois de plus, son sourcil s'arqua, perplexe : on lui avait appris à se protéger comme ça ? Hé ben, ce n'était pas si mal qu'il ait quitté le QI d'huitre lui servant de mère... Son expression légèrement blasée n'était pas sans rappeler le visage d'un autre habitant de l'immeuble, qui, malheureusement, n'était pas encore rentré. Octavian n'avait pas l'intention d'aider Ash à se ramasser du sol : elle avait déjà été assez grande pour s'y coller. Ses prunelles écarlates se posèrent sur la porte voisine, alors que sa main s'égarait dans ses cheveux d'un roux étrange et s'en venait redresser ses lunettes. Un roux. Le même roux que son interlocutrice, d'ailleurs.

- Je viens juste discuter, poursuivit le bonhomme, sa cigarette au bec, je garde mes distances pour t'éviter de croire que je viens pour te faire je ne sais quoi...

On ne faisait pas un air plus je-m'en-foutiste que le sien. Les fesses posées contre la rambarde de l'escalier, la clope fumante à la main, propre sur lui, mais inapte à ressentir quelque-chose de particulier pour la jeune fille... Pourquoi l'aurait-il dû de toute façon ? Elle était comme tous : de passage dans sa vie. 'Fallait pas se leurrer sur la durée de vie d'une demi-monstre...

- Tu as bien quelques minutes à accorder à ton vieux père, non ?

Surpriiiise... Ah ah ! Poseur ! C'était nul, mais autant aborder le sujet rapidement : ça le fatiguait déjà de devoir se pointer comme ça à l'improviste.

 
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MessageSujet: Re: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptyJeu 10 Déc - 23:55
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Elle eut le temps de voir sa vie défiler devant ses yeux. Vivre dans ce quartier avait toujours été dangereux, tout le monde le lui avait dit. Tout le monde. Sa mère, son beau-père, sa demi-sœur, ses voisins. De Elséar à Adrian, ils avaient tous eu la même réaction lorsqu’elle s’était présentée. Elle aurait peut-être dû les écouter, tous, au lieu de faire la fière. Ou est-ce qu’elle se croyait, elle, avec ses armes à moitié factice contre des monstres qui n’existaient pas ? Elle allait se faire agresser par un homme assez discret pour qu’elle n’ait pas réussit à l’apercevoir avant d’être entré dans son immeuble. Il aurait très bien pu s’agir de son voisin. Peut-être Angie ou Vlad avaient-ils eu des horaires similaires aux siens. Peut-être ses amis se moqueraient-ils d’elle.

Pourtant, elle ne reconnaissait pas la présence qui était près d’elle. Les mains sur les oreilles, elle fermait les yeux très forts, comme si cette mimique pourrait tout éloigner. Tout chasser.Ca ne l’empêcha pas d’entendre les premiers mots de l’inconnu qui l’avait suivi. Il ne venait pas pour l’agresser ? Il se prenait dans un film ou quoi ? Il avait vraiment cru qu’elle goberait une chose pareille. Elle recula un peu et attrapa son sac pour le serrer contre elle. Elle finit par rouvrir les yeux, c’était plus facile pour agripper sa besace. Elle remit la main sur son arme et inspira longuement. Puis, finalement, son regard croisa celui de l’homme en question.

Elle resta bouche bée. Elle avait l’impression d’avoir son voisin, Elséar, sous le nez. Avec une vingtaine d’années en plus sur le visage, certes. Elle cligna des yeux et le fixa sans trop savoir quoi faire. S’est-elle rendue ridicule devant la famille de l’un de ses voisins ? C’est très fort possible. Elle le fixe pourtant, méfiante. Pourquoi l’aurait-il suivit s’il était de la famille d’un voisin ? Elle ne comprenait pas trop. Peut-être s’était-elle fait des idées, après tout ? Elle n’avait peut-être pas été suivie.

Elle haussa pourtant un sourcil sur la suite de son monologue. Il venait discuter… Avec elle ? De quel sujet ? S’il avait besoin d’avoir des détails sur la vie de son fils il n’avait qu’à lui demander en direct, elle n’irait pas balancer l’emploi du temps de son voisin comme ça. Elle n’avait rien à y gagner. Et puis elle aimait bien Elséar, même si c’était un râleur de première catégorie, elle le trouvait attachant.

Elle se redressa lentement et s’apprêtait à lui demander ce qu’il voulait quand il lâcha la bombe qu’il tenait entre ses doigts. Elle le fixa longuement. Pardon ? Son père ? Elle cligna des yeux et fronça les sourcils, à moitié agacée.

— Je ne sais pas à quoi vous jouer mais ça n’a rien de drôle. Laissez-moi en paix.

Elle avait cherché son père lorsqu’elle était au lycée. Elle avait demandé à sa mère. Mais cette dernière n’avait jamais voulu lui en parler. L’homme était un lâche qui l’avait abandonné, c’était tout ce qu’elle avait à savoir. Ash en avait pas mal souffert à l’époque mais c’était passé, tout allait mieux maintenant et elle était heureuse, c’est ce qui importait. Alors que cet homme débarque pour lui dire qu’il est son père ? Non. Elle n’acceptera pas ça.

Pourtant, au fond d’elle, elle veut y croire. Croire qu’elle a retrouvé la chair de sa chair. Croire que, finalement, il ne s’en fichait pas. Qu’il avait peut-être simplement peur. Croire en une utopie était si aisé, si facile. Elle voulait vraiment y parvenir.

— Vous… Êtes vraiment mon père ?
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MessageSujet: Re: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptySam 19 Déc - 23:50


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Ah, voilà : la position fœtale se calmait et la gamine daignait enfin se redresser sur ses deux jambes. Tant mieux ! C'était fatigant de devoir baisser les yeux pour la regarder pleurnicher. Sérieusement, ça n'aurait pas été plus facile de rentrer chez elle, ou bien de frapper chez l'un de ses voisins pour lui signifier qu'un type louche la suivait ? Elle tenait vraiment de lui, cette petite ? C'était pas gagné comme affaire et il aurait été prêt à parier qu'elle avait quand même pas mal pris de sa mère sur ce coup-là. La demoiselle n'avait jamais été très fut-fut non-plus... M'enfin, c'était du passé et mieux valait se concentrer sur l'instant présent : à savoir, la demoiselle qui avait cessé de balayer le sol avec ses fesses.

Ah, voilà le déni. Octavian roula des yeux au plafond en l'entendant lui demander de lui ficher la paix. Bah tiens, et dans deux minutes, elle lui demanderait si c'était bien vrai. Bingo... Aaaaah, décidément, comme sa mère. "Tu comptes partir, comme ça ?". Non, j'ai fait mon sac pour le plaisir de le poser devant la porte... Godasse, va... Existait-il seulement des humains avec une couleur de cheveux naturelle aussi louche que la leur ? Le bonhomme la dévisagea sans grande conviction, tel l'intellectuel pleurant sur la misère des simples d'esprit. Pauvre choupette, peut-être bien qu'il aurait dû rester finalement. Le fameux beau-père n'avait pas dû arranger son éducation comme il fallait. Si la situation n'était pas sérieuse, sans doute lui aurait-il ri au nez, tiens.

- Ça ne te paraît pas évident ? questionna-t-il en désigna sa queue de cheval, puis son visage, suite à sa question. J'aurais pourtant cru que si, mais il va sûrement te falloir d'autres preuves.

Poussant un soupir faussement amusé, la gargouille décida de retirer ses lunettes et les lentilles inutiles qui ornaient ses yeux. Premier détail : les iris rouges. Loin d'être le dernier des imbéciles, il se doutait bien que la demoiselle cachait honteusement cette particularité trop rare chez les humains pour l'arborer ouvertement. Il en était presque sûr et certain. Deuxième détail, hé bien ma foi, peut-être allait-il devoir discuter de leur ex-famille ? Bon sang, que c'était chiant... Que ne fallait-il pas faire lorsqu'on était au bord du gouffre. Enfin, façon de parler quand on n'avait plus un rond.

- Je sais que ça peut paraître déstabilisant, je peux le comprendre, ajouta-t-il en replaçant ses lunettes sur son nez, Natasha ne tenait pas à ce que je te rencontre, après notre séparation. Je me demande ce que Paul et elle ont bien pu te raconter... Hmmm... que je t'ai abandonnée sans doute ?

Les violons, Octav', les violons. Quoi de mieux pour amadouer un peu ? Attention, néanmoins, il ne fallait pas trop jouer sur les reproches vis-à-vis des parents de la gamine. Ne pas trop en faire.

- C'est malheureusement vrai, finit-il par avouer en adoptant son plus bel air désolé, ta mère n'a pas supporté que je m'en aille. L'humanitaire prend beaucoup de temps...

Très paradoxal qu'une gargouille méprisant la sottise et la simplicité des humains passe le plus clair de son temps à les aider, n'est-ce pas ? Pourtant, si Octavian était un connard à bien des égards envers les gens et d'autant plus avec les pauvres femmes qu'il avait lâchement abandonnées et dont il s'était lassé... hé bien, il fallait bien avouer qu'il ne lésinait pas sur son devoir. S'il cherchait des remerciements ? Pas vraiment non, traverser les siècles avait suffi à le blaser et lui faire comprendre que les humains étaient des ingrats envers les autres créatures.

Non, il faisait désormais ce qu'il faisait... parce que c'était ainsi que ses ancêtres lui avaient appris à faire : rien de plus, rien de moins. Pas de grandes convictions à pleurer d'ennui, pas de grande cause à défendre. Juste quelque-chose à faire pour éviter de sombrer dans la routine et de s'emmerder. C'était désormais ainsi que la gargouille concevait son devoir. Il avait passé bien trop de temps sur Terre et n'espérait plus y trouver d'amusement ou d'intérêt : pas même l'idée déconcertante de tout abandonner pour une famille. La routine était une chose qu'il n'aurait jamais supporté et ce concept en était porteur. Jamais, ô grand jamais il n'aurait pu s'y adonner, ni être un bon père. En revanche, il fallait bien vivre et la relève pouvait bien faire un effort pour lâcher cent balles, hein.

- Je comprendrais si tu ne désirais pas me parler en vérité, finit-il par lâcher avec un air coupable, j'ai enfin pris mon courage à deux mains pour te retrouver et venir vers toi mais, je peux concevoir que ce soit difficile à avaler et à encaisser.

Son pouce se dirigea vers la porte voisine et il ne put s'empêcher d'ajouter, légèrement perplexe :

- Je ne pensais que tu rencontrerais le fils de Maëly, vous avez quand même quelques années d'écart après tout ! C'est arrivé il y a longtemps ? Il est gentil au moins, ton grand-frère ?

Maëly Nillan. Les années qui séparaient la rouquine devant lui et le fils de la gargouille se comptaient probablement en siècles même. Peut-être lui en dirait-elle plus sur leur rencontre et sur le pourquoi du comment ? À moins que Maëly n'ait trouvé le moyen de les pousser à se trouver ? La dame gargouille avait peut-être tenté de le retrouver sur le vieux continent en emportant son fils avec elle ? Avait-elle pris contact avec Natasha pour lui demander des nouvelles ? Quelle naïve ! Espérer lui mettre la main dessus après tout ce temps... C'était mignon d'avoir collé son fils à côté de sa petite sœur chérie ! Parlant de petite sœur, il était temps que cette dernière lui en dise un peu plus, ne serait-ce que pour satisfaire sa curiosité.

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MessageSujet: Re: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptySam 23 Avr - 19:28
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Résumons brièvement la situation :
En rentrant d’heures supplémentaires non payées, je m’étais retrouvée traquée par un homme que je n’avais pas pu localiser avant d’être arrivée devant mon immeuble. J’étais rentrée et avait voulu rejoindre mon cocon bien douillet mais ce type m’avait arrêté avant. Il prétendait être mon père.

Je voulais bien être naïve et innocente mais, je ne mettrais pas les paroles de mes parents, ceux qui m’ont élevé et qui m’ont donné leur amour, en question. Avant toute chose, je téléphonerais à ma mère pour en parler avec elle. Elle avait toujours su m’aiguiller même quand je l’avais repoussée. Alors je n’allais pas croire les paroles de cet hurluberlu sans avoir demander confirmation à mes parents.

Et puis, elle en doutait toujours. Il ressemblait à Elséar, pas à elle. Même si elle devait avouer que le fait qu’Elséar et elle aient la même couleur de cheveux l’avait amusée. Mais le fait qu’il ait les yeux rouges fit vaciller un peu les certitudes d’Ash. Après tout, elle avait bien un père biologique, alors s’il affirmait que c’était lui, elle n’avait pas de raison de ne pas le croire. Elle sorti son téléphone et, en quelques secondes à peine, elle prit une photo de la trogne du soit disant « paternel » qu’elle s’était trouvé. Elle en profita pour l’envoyer à sa mère et demander confirmation. Elle n’allait pas laisser n’importe qui entrer chez elle… Quoi que.

— Essaie pas de me faire croire que ça a été si difficile que ça. T’en a rien à faire de moi. Qu’est-ce que tu veux ?

Pour qu’un père se pointe des années après, il devait vraiment y avoir une raison, et le voyage humanitaire n’en était pas une. 26 ans de voyage sans nouvelles ? La bonne blague. Elle le fixa d’un air plus que méfiant, la main toujours posée sur son arme dans le fond de son sac à main. S’il faisait le moindre mouvement brusque, elle pourrait sûrement se défendre avec ça.

Le voilà qui recommence à parler. Elle ne comprend pas de qui elle parle, elle ne connait pas de Maëly. Et, plus que tout, elle n’a pas de grand-frère.

— J’ai pas de frère, arrête d’essayer de m’embrouiller. Et puis qu’est-ce que tu veux d’abord ? Pourquoi t’es là hein ? Si t’es vraiment mon père et que t’étais vraiment plein de remord, pourquoi t’as mis vingt-six longues années avant de donner de tes nouvelles, hein ?

C’était cette impression, celle qui murmurait d’une petite voix dans le creux de son oreille que sa vie tranquille venait de voler en éclat. Que ses certitudes étaient sur le point de s’effondrer. Et sa mère qui ne répondait pas à son message, peut-être aurait-elle du l’envoyer à Paul, il était plus rapide à ce niveau-là.
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MessageSujet: Re: We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille.   We make these memories for ourselves. — Elséar & PapaGargouille. EmptyDim 5 Juin - 23:10


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Peut-être bien qu'il n'avait pas envie que ça parte de nouveau en vrille. Peut-être bien avait-il simplement besoin de se retrouver dans son appart' sans en sortir, une fois de plus. Les mains dans les poches, Elséar franchissait les derniers mètres qui le séparaient de son chez-lui. Le boulot n'avait pas vraiment été très concluant. Plus les jours avançaient et moins il se sentait d'attaque pour poursuivre. Il allait vraiment devoir dormir. Récupérer devenait un vrai calvaire. Immobile devant la porte de l'immeuble, la gargouille poussa un soupir et se passa une main sur le visage. Bon dieu, il était encore d'une humeur massacrante. Son seul souhait avant de rentrer ? Ne croiser personne et ne surtout pas engager la conversation avec qui que ce soit.

Très amusant, n'est-ce pas ? C'était sans compter sur les voix qui retentirent dans le couloir, dès lors qu'il eut passé la porte. Super... Elsé' esquissa une grimace. C'était qui cette fois ? Ash ? Oui, il aurait reconnu cette voix aiguë et agaçante entre mille autres... Si elle le voyait avec cette tronche, elle allait probablement lui poser tout un tas de questions. Attendre qu'elle rentre chez elle, dans ce cas ? C'était une possibilité... Par contre, camper sur le pallier du rez de chaussée serait carrément louche si quelqu'un arrivait. Misère...

- Je ne pensais pas que tu rencontrerais le fils de Maëly, vous avez quand même quelques années d'écart après tout ! C'est arrivé il y a longtemps ? Il est gentil au moins, ton grand-frère ?


Elséar sentit un frisson glacé lui parcourir la colonne vertébrale. Et ça, c'était qui ? La gargouille ne fit plus un geste et tendit l'oreille. Maëly... ? Il secoua la tête et tâcha de faire taire les battements de son coeur. Maëly... Qui était le type qui se permettait de prononcer le nom de sa mère ? C'était une coïncidence, pas vrai ? Le fils de Maëly ? Le grand-frère ? Un instant, qu'est-ce qui se passait là-haut ?

- J’ai pas de frère, arrête d’essayer de m’embrouiller. Et puis qu’est-ce que tu veux d’abord ? Pourquoi t’es là hein ? Si t’es vraiment mon père et que t’étais vraiment plein de remord, pourquoi t’as mis vingt-six longues années avant de donner de tes nouvelles, hein ?


La demoiselle prenait un ton qu'il ne lui avait jamais entendu jusqu'à présent. Intrigué, Elséar grimpa quelques marches pour avoir une meilleure vue sur la situation. Ce qu'il vit ne lui fit pas plaisir, quand bien même aurait-il pris la décision de ne pas s'en mêler. Un bonhomme qu'il ne connaissait pas faisait mine d'avancer vers Ash. Le gars souriait. Manque de bol pour lui, Elsé' avait vu ce sourire des centaines de fois sur des visages pas très nets. Malgré toute l'aversion qu'il pouvait avoir pour les humains, il ne put s'empêcher de gravir encore quelques marches. Outre le trouble qui commençait à le gagner vis à vis de ce type, Elsé' avait du mal à rester immobile en sachant que la jeune femme se faisait harceler...

- Tu vis à côté de lui et tu voudrais me faire croire que tu n'as pas de frère ? soupira l'inconnu avec un rictus moqueur. Soit, admettons que ce n'est pas le cas... tu pourrais au moins entendre que je ne suis pas là pour te faire le moindre mal. Je ne pense pas que ce soit un crime de vouloir connaître sa fille et... argh !

Octavian ne finirait jamais sa phrase. Une main venait de se refermer sur son col et une silhouette nouvellement arrivée l'avait plaqué contre le mur sans ménagement. Le souffle coupé, il ne put s'empêcher d'adresser un regard surpris en direction de celui qui venait littéralement de l'agresser. Le bruit sourd résonna dans tout le couloir, suivi d'un silence pesant.

Les yeux furieux d'Elséar étaient rivés en direction de l'individu. Bien qu'avec quelques traits différents, il avait la désagréable sensation de se regarder dans un miroir. S'apercevant de son hésitation, l'autre ne perdit pas une seconde pour se dégager et inverser la situation. Refermant sa main sur le type qui le maintenait désormais contre le mur, Elsé' eut toutes les peines du monde à essayer de s'extirper de sa poigne. Pas moyen de récupérer ses griffes en présence d'Ash...

- C'est quoi ces conneries ?! Qu'est-ce qui te permets de prononcer le nom de ma mère, enfoiré ?!

Le retenant fermement, Octav' ne put réprimer un sourire amusé et ajouta comme pour confirmer à Ash ce qu'il lui racontait précédemment :

- Hé bien, nous y voici : réunion de famille. L'agité là, tu continues à me dire que ce n'est pas ton frère ? Permets-moi d'affirmer le contraire, maintenant que je nous regarde de plus près.


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