He's a scientist and she's a creature. - Parov&Carolynn
La sonnerie libératrice venait de retentir comme la douce mélodie du bonheur aux oreilles de Carolynn qui sombrait lentement dans le désespoir de l'ennui en surveillant de jeunes adolescents en permanence. Elle en était même arrivé au point d'essayer de graver de petits traits fins sur le bord du bureau avec le bout des ongles. Les surveillants normaux jouaient à des jeux sur leurs téléphones portables mais il était hors de question qu'elle passe un pacte avec cet objet technologique de malheur. Et même si elle le voulait, ça ne marchait jamais avec elle et elle finissait par perdre patience. Du coup, pour éviter de casser quelque chose ou de piquer une crise de nerfs, elle restait là, sans pouvoir faire grand chose de plus que de s'entraîner à écrire comme le commun des mortels, entre autres vagues occupations ennuyeuses.
Quel boulot pourrit... Enfin elle ne le détestait pas vraiment puisqu'elle n'était, au moins, jamais seule et que son apprentissage de l'humanité était particulièrement aidé dans ce contexte. Mais elle se sentait comme dans sa tour, prisonnière, à regarder par un bout de fenêtre, les oiseaux batifoler joyeusement en profitant de leur liberté de tout leur saoul. De toutes leurs ailes.
En rassemblant ses affaires, Carolynn jeta un regard dédaigneux aux pauvres piafs sur le rebord de la fenêtre, puis elle les chassa d'un geste contrarié avant de balancer son sac sur son épaule et quitter la salle de classe. Elle traversait les couloirs, songeuse.
Ces ailes... C'était toute une histoire dans la tête du Jabberwocky depuis qu'il avait posé ses pattes, devenues pieds, sur le goudron des trottoirs de Détroit. Quel drame lorsque la créature les avait vu pour la première fois tomber en poussière au contact de l'air de la ville. Ces ailes, si grandes, si belles et terrifiantes... Elle les sentait aussi fragiles que celles d'un papillon. C'était un véritable cauchemar de ne plus pouvoir quitter la terre ferme parce que ce monde les lui détruisait. Carolynn était entrée dans une telle fureur à cette terrible découverte, que de rage elle avait déjà bien trop insisté pour les forcer à voler.
La chute avait été rude, du haut de quelques étages, mais moins pour son corps résistant que pour son ego de monstre.
Depuis ce jour cependant, elle n'était plus la seule à se soucier de la question.
Après cette tentative d'envol incontrôlé, et s'être lamentablement écrasée après quelques faibles battements d'ailes, elle avait dû se cacher des yeux d'un « commun » . Quelle poisse... C'était ce qu'elle avait pensé la première fois devant le regard de ce type. Elle avait finalement décidé, au prix d'une longue réflexion, qu'il n'était peut être pas inintéressant de se pencher sur le cas de cet humain trop curieux.
C'est la raison pour laquelle ses pas la menèrent tout droit vers l'entre de Parov Payne. Cet homme avait une énorme capacité qu'il ignorait peut être avoir... Occuper le Jabberwock, et ce n'était pas donner à tout le monde. Même si elle restait parfois silencieuse face à lui, elle appréciait de plus en plus sa compagnie. Un bon point pour lui... Et puis c'était pour l'instant l'un des seul avec qui elle pouvait évoquer des choses un peu étrange comme... des ailes. En fait, même si elle restait sur la défensive, elle appréciait cette curiosité envers les choses invraisemblables. La seule chose dont elle se méfiait vraiment, c'était de savoir ce que Parov pouvait bien faire des réponses qu'il trouvait.
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C'est moi !Elle n'avait ni frappé, ni annoncé sa présence par un quelconque appel. Si interphone il y avait, elle n'y avait pas touché, se faufilant derrière un habitant qui entrait ou sortait de l'immeuble. Elle ne prit pas non plus l’ascenseur, préférant marcher plutôt que de s'enfermer dans une grosse boite électrique. En fait, Carolynn entrait souvent comme chez elle, n'ayant jamais vraiment appris à annoncer sa présence. De toute façon, avant personne n'avait rien osé lui dire et puis en faisant les yeux doux à Parov, il éviterait peut être de l'engueuler pour l'intrusion inopinée.
Elle laisse tomber lourdement son sac sur le sol dans l'entrée pour observer la déco et passer ses doigts sur la tapisserie, mais ne se laisse pas deux secondes avant de marmonner.
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Paroooov.Elle feule presque, comme un animal agacé de manquer d'attention, ou tout du moins, d'occupation. Finalement, la patience n'étant pas vraiment son fort, elle tend l'oreille et se concentre, les sens en alerte et ouvre la première porte derrière laquelle elle sent sa présence, sans se soucier des conséquences. Bah... Il ne devait pas être entrain de faire quelque chose de très important.
Elle apparaît alors sur le pas de la porte, les cheveux remontés en chignon sauvage dont quelques mèches s'échappent pour encadrer son regard glacé, son jean un peu large lui tombe sur les hanches et son débardeur doit sûrement être trop petit pour elle mais étrangement dans l'ensemble général, on a juste l'impression que c'est fait exprès. Non, elle ne fait pas encore d'effort pour s'habiller. Pour parfaire la tenue, et parce que sa supérieure lui a fait remarqué un nombre incalculable qu'il fallait qu'elle cache son ventre, son gilet à rayures est noué autour de sa taille.
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Je dérange pas j'espère ?