▌Description du caractère : Alec, c'est un type discret. Sans même avoir besoin de changer de visage, il sait se fondre dans la foule comme une ombre, devenir ce quidam que personne ne remarque, une silhouette volatile dans le métro. De manière générale, il s'en arrange. Alec n'aime pas beaucoup qu'on lui porte de l'attention. Sa malédiction, il la traîne depuis aussi longtemps que sa mémoire fonctionne. Au départ, c'était un enfer: son visage qui disparaît d'un coup, en plein milieu d'un magasin ou dans une rue bondée, puis, des semaines à devoir attendre que les choses rentrent dans l'ordre, que son nez se remette en place, que ses yeux décident enfin à fonctionner. Si il arrive à présent à limiter les dégâts, le sans-visage n'en est devenu que plus acariâtre. Il gère avec un calme faux les situations, se fait croire à lui-même d'être en maîtrise totale de son corps. "Faut bien faire avec", comme il dit. Le mensonge ne le réconforte qu'à moitié. Alec, aussi flegmatique qu'il puisse se l'imaginer, est une véritable catastrophe. Tout semble toujours se liguer contre lui: ses voisins, les impôts, le sale temps... On peut appeler ça de la poisse, ou même le destin mais tout ce qui lui importe, c'est de ne pas trop se faire remarquer. Quasiment toujours seul, le Noppera-bô passe beaucoup plus de temps à dormir qu'à vivre la grande vie. Après tout, son appartement est le seul lieu dans lequel le stress de perdre œil ne risque pas de l'atteindre.  

De sa nature de Nopera-bõ, Alec en a retenu le principal. Mentir, se cacher, disparaître. Si sa condition de sans-visage n'a pas toujours été idéale, certains aspects de ses pouvoirs arrangent plutôt bien l'esprit. Dans la vie de tous les jours, Alec s'amuse  souvent à subtiliser les traits d'étrangers pour gagner de l'argent plus facilement ou fuir certaines situations écrasantes. Bien qu'il préfère généralement mener une vie tranquille, il a fini par prendre goûts aux jeux d'imitations et aux arnaques. Ce n'est pas vraiment méchant, il fait ça pour gagner sa vie, une sorte de solution de facilité. Néanmoins, il lui est souvent arrivé de se retrouver dans des histoires folles à force de jouer avec le feu. En bref, poissard, encore et toujours.

▌Aimez vous votre condition de monstre ? Alec aurait évidemment préféré ne pas avoir une gueule de monstre. Cela étant dit, personne ne lui a demandé son avis. Même si la vie n'est pas toujours facile, l'esprit sait pertinemment que se plaindre de sa condition n'arrangera absolument pas les choses. Cela ne l'empêche pas de traverser quelques crises existentielles de temps à autre, mais bon, comme n'importe quel être vivant après tout...  

▌Que pensez-vous des humains ? Humain ou monstre, c'est un peu la même chose. Alec a du mal à tracer la frontière entre les deux mondes. En réalité,  tout ce qui lui importe, c'est qu'on lui fiche la paix. Et, de temps à autre, qu'on gobe ses bobards. Ça tombe bien, les humains sont plutôt crédules. Il ne va pas chercher plus loin, même si la compagnie des monstres le rassure bien plus que la constante peur qu'un humain découvre ce qu'il est.

▌Êtes-vous bien intégré à la société ? Si oui, avez-vous un métier ? Et si vous êtes étudiant, qu'étudiez-vous ? Si vous ne faites rien de cela, que faites-vous ? S'intégrer? Alec en est complètement incapable. Ce n'est pourtant pas faute d'efforts. Il a tenté plusieurs jobs, acceptant tout ce qui  lui passait sous la main et qui n'impliquait pas trop de contact humain. Au départ, ça semble plutôt facile. Puis, il se passait toujours des incidents mineurs. Il ratait des jours, faisait peur à un collègue... Rien de bien important, mais assez pour que les gens commence à le soupçonner. De quoi? Il n'en savait rien, mais préférait ne pas tenter le diable. Finalement, après quelques temps d'acharnement, il a quelque peu abandonné l'idée d'avoir un travail convenable.
Les études, c'est nettement plus simple. Quand la motivation lui prend, il suit des cours en auditeur libre ou en mimant le visage d'un élève absent. C'est comme ça qu'il a aquis la plupart de ses connaissances: Art, Science, Sociologie, Anthropologie... Il n'est pas brillant, mais il s'y connait un peu. Cela étant dit, il n'a jamais vraiment pu suivre un cursus complet. Il fait avec les quelques bribes qu'il grapille de temps à autres, et complète son savoir en parcourant des livres dans diverses bibliothèques.
Hormis cela, son temps-libre est organisé de manière très méthodique. Il vit des nombreuses arnaques et des petites fraudes que lui permettent ses transformations. Après tout, quitte à être sans visage, autant profiter des avantages. Il ne gagne peut- être pas une fortune, mais assez pour payer son loyer et manger à sa faim. Quant au reste du temps, il s'occupe comme il peut. Il lui arrive même parfois de sortir. Il apprécie particulièrement les ballades nocturnes, quand les rues sont vide. Rien de bien palpitant, mais au moins, il est tranquille.

Souhaitez-vous dévoiler votre véritable nature au reste du monde ? Absolument pas. C'est même sa hantise. L'idée qu'on sache qui il est, qu'il soit au centre de la scène ne serait-ce qu'une seconde. Non, ce n'est pas fait pour lui. Alec garde le secret depuis bien trop longtemps pour briser sa couverture. En plus, de quoi vivrait-il? Il n'a pas d'autres choix que de garder le mystère pour lui. A la limite, si on l'y oblige, il révélera son identité à un de ses confrères monstres. Sinon, même pas la peine d'y penser.

Quelles sont vos activités favorites ? Avez vous une passion ? Les passions, ce n'est pas ce qu'il lui manque. A force d'isolement, Alec a développé de nombreux hobbies allant du simple gribouillage à la marche à pied. A cause (ou grâce) à son anonymat forcé,  l'esprit passe énormément de temps sur internet, dans des salles de cinéma et, de temps à autre, dans les bibliothèques. Même si il n'est pas particulièrement intellectuel, Alec a vite compris que rares étaient les activités permettant de s'amuser en restant caché. Ne cherchant pas plus loin, il s'est donc plongé dans la culture et dans le développement de ses talents personnels.

Décrivez l'endroit où vous passez le plus de temps (une pièce chez vous, au travail, un endroit à l'extérieur, etc). Alec vit quasiment dans le noir total. Que ça soit en journée ou en pleine de nuit, son appart' ressemble à une caverne obscure où s'étalent en vrac magazines, bouquins et autres bouts de papiers. Au sol, des piles de vieux articles et des montagnes de linges se font bataille pour gagner du terrain. Les étagères sont pleines, débordent de tonnes d'objets inutiles: manuels d'utilisations, plantes vertes agonisantes et outils en tout genre. Alec ne prête pas attention à l'état de son  appartement. Éclairé seulement par de petites diodes et quelques écrans, il n’aperçoit même pas l'ampleur de la catastrophe.  Il lui arrive de remettre de l'ordre sur un coup de tête. Cela ne dure que quelques jours, semaines tout plus, et le désordre ne tarde pas remettre ses pieds dans le studio.

Quel est le bien auquel vous tenez le plus ? Pourquoi lui accordez-vous tant de valeur ? Pour un esprit, Alec est quelqu'un de très matériel. Il cache toujours dans une de ses poches une vieille pièce, un petit bout de nickel rayé par le temps et usé d'une patine noire. Techniquement, ça ne vaut rien. Mais pour le sans-visage, ces quelques centimes désuets le ramène à sa première prise de conscience du monde. Peut-être existait-il avant, mais cette pièce, c'est la première chose qui lui ait appartenu sous cette forme. C'est ce qui lui permet de se sentir rattaché au monde, d'exister concrètement.  A force de l'avoir dans les mains, ce bout de métal rouillé est quasiment devenu un porte bonheur. Alec a d'ailleurs l'habitude de toujours le chercher avant de tenter quoique ce soit d'imbécile. Ce qui lui arrive plutôt souvent.

Quelle est votre plus grande peur ? Perdre son visage, il en a l'habitude. Ce qui lui fait nettement plus peur, c'est de ne pas pouvoir le retrouver. Bien sûr, il serait facile de changer complètement d'apparence, de se créer une autre identité en copiant une vieille photo ou en s'emparant des traits d'un inconnu... Mais Alec ne se fait pas à l'idée. Changer son apparence "habituelle" pour devenir quelqu'un d'autre ne peut pas -ne doit pas- être définitif. Lorsque sa forme de sans-visage reprend le dessus, c'est une véritable torture. Et si il n'arrivait pas à se souvenir de sa tête? Et si ses yeux ne revenaient jamais? Une semaine de stress intense, d'alcool et de questions. Même avec le temps, cela n'a jamais cessé de le tourmenter.  

Quelle est la routine d'un jour normal pour vous ? Comment vous sentez-vous si cette routine est rompue ? La routine? Et bien c'est comme pour tout le monde. Alec se réveille la tête dans le brouillard, boit un café trop chaud, s'habille, tombe ses clefs quatre fois avant de sortir de chez lui et part au boulot. Comme tout le monde, c'est bien ça. A la différence légère que son job se résume à jouer des tours aux banquiers en se faisant passer pour Mr.Leclientparfait. Néanmoins, il faut préciser qu'Alec suit un plan très précis et organisé de sa journée. Quand la routine est rompue, c'est la panique. Et quand c'est la panique, c'est son visage qui s'en va. C'est entre autre pour ça qu'il fait tout ce qu'il peut pour planifier à la seconde près ses sorties.

Vous aimez-vous ? (question d'amour propre) Oui et non. Alec n'a  pas beaucoup d'estime pour sa personne. Il sait qu'il joue petit en arnaquant les humains et qu'il pourrait se destiner à faire le bien au lieu de passer son temps à procrastiner et à éviter toutes responsabilités. Mais au final, il sait très bien qu'il ne supporterait pas d'être quelqu'un d'autre. Il tient à sa personnalité, aussi gangrenée soit-elle.

▌Physionomie : Il est quelque peu difficile de décrire la physionomie d'un sans-visage. Alec, néanmoins, s'est toujours évertué à retourner à son apparence d'origine. Dans la vie de tous les jours, il n'est pas forcément remarquable. De taille moyenne, blond, banal, il est le genre de type à qui on ne fait pas attention dans la rue. Du moins, ça serait le cas si il ne portait pas en permanence des cicatrices, bleus et autres pansements sur son visage. A chaque transformation, de nouvelles traces font leurs apparitions, remplaçant les vieilles plaies et coquards laissés par sa dernière reconstitution. De ce fait, Alec a toujours l'air de s'être battu la veille. L'esprit sait pertinemment qu'il pourrait changer d'apparence, paraître moins fatigué et en meilleure santé, mais il préfère ne pas se dépenser à être toujours au top et garder son aspect bagarreur. D'autant plus qu'il cache souvent son visage sous une capuche et une écharpe. La plupart du temps, il est habillé de façon simple. T-shirt, Jeans, Basket. Il met quasiment toujours quelque chose sur la tête quand il est de sorti, par pure précaution. De même, que ça soit l'hiver ou l'été, il garde une écharpe dans son sac. Il porte le plus souvent des couleurs sombre ou sobre, violet foncé, bruns, noir ou blanc. Comme il aime se le faire remarquer: "C'est complètement assorti à mes cernes."

Autre apparence : Son apparence secondaire est nettement plus terrifiante. Quand Alec ne porte ni son visage, ni celui d'un autre, ses traits disparaissent pour laisser une surface lisse et plane là ou devrait se trouver sa face. Plus de nez, plus d'yeux, plus de bouches, comme si la surface de son crâne n'était qu'une sphère aplatie. Expérience traumatisante pour lui, l'esprit se retrouve dans l'incapacité totale de parler et de voir.
Il arrive à Alec de ne perdre qu'une partie de son visage. Quand il regagne un certain contrôle sur son pouvoir, il peut limiter les dégâts en stoppant la disparition et en épargnant un œil ou deux. C'est pour l'instant le seul moyen qu'il ait trouvé pour pouvoir vite réagir et fuir en cas de problèmes.  

▌Quand et où êtes-vous né (précisez quelle époque si elle n’est pas ‘actuelle’) ? Naître est un bien grand mot. Alec lui, il est "apparu". Pas comme une sorte de divinité ou de messie, non. Il était juste là, à un moment donné, sans aucune mémoire de son passé. La première fois qu'il se rappelle d'avoir ouvert les yeux, il se trouvait dans une ruelle sans nom à Chicago. Il avait l'impression d'avoir une gueule de bois monumentale et n'arrivait pas à se rappeler de ce qu'il faisait là. En fait, il ne pouvait même pas se souvenir de sa propre identité. Il savait parler, se mouvoir, comprendre, mais c'était tout. Il s'était empressé d'en tirer des conclusions hâtives: "J'suis mort. Un fantôme". Mais encore, il n'était absolument pas sûr d'avoir existé un jour.
Ce n'est qu'après qu'il prit conscience de sa condition. Le Chicago des années 50 n'était vraiment pas une belle place pour se perdre. Paumé en ville, il fallut un certain temps à Alec pour comprendre ce qu'il était devenu. Il avait des flashs parfois, se souvenait de quelques images. Et surtout, il s'était mis à perdre son visage de temps à autres. Malgré son amnésie, Alec réussit à reconstituer quelques bribes de sa mémoire de vieil esprit. Par contre, avait-il été humain un jour? Il l'ignorait. Son seul réconfort venait du fait qu'il n'était pas le seul esprit à traîner au Michigan. Peut-être était-ce là l'unique espoir de se souvenir de sa véritable naissance. Si il y en avait une.

▌Quelle est la situation sociale de la famille dans laquelle vous avez grandi ? A-t-elle changé pour vous ? Pas de famille donc. Du moins, pas dans le sens traditionnel. Bien qu'étant devenu très vite un loup solitaire, les premières années d'Alec furent construites sur une base d'entraide et de support. A Chicago, le jeune esprit ne tarda pas à trouver des camarades avec qui fonder un microcosme monstrueux. Dans une époque comme celle-ci, il était plutôt dangereux de vivre à découvert. C'était la solution idéale. Si Alec ne s'est jamais fait beaucoup d'amis, il tenait en grand respect les quelques outsiders qui traînaient avec lui.  C'est aussi là que le sans-visage put apprendre, avec plus ou moins d'aisance, à contrôler ses pouvoirs. Après quelques années, Alec s'est mis en tête de voyager. Il n'a, à ce jour, aucune idée de ce qu'il est advenu de ses anciens camarades.

Si vous êtes allé à l’école, comment votre scolarité s'est-elle déroulée et quel genre d’élève étiez-vous ? Comment vous entendiez-vous avec vos camarades ? Sinon, quel genre d’éducation avez-vous reçu ? Après l'épisode de Chicago, Alec n'avait plus grand chose à faire de son temps. C'est à ce moment là qu'il s'est décidé à étudier. Son savoir de base, celui qu'il tenait de son ancienne vie, était encore flou et incertain. Dû à sa condition, l'esprit dû vite oublier l'idée de suivre des cours traditionnels et s'est donc rabattu sur l'apprentissage littéraire. Les bouquins furent de bons professeurs pendant un temps, mais arrivé dans les années 90, internet a nettement facilité la tâche d'apprentissage que s'était fixé le sans-visage.

Où logez/vivez-vous en ce moment ? Pourquoi avoir choisi cet endroit ? Alec vit dans un appartement qui lui parait à la fois trop petit et trop grand pour vivre convenablement. Après la crise économique, Détroit était rempli d'opportunités immobilières ahurissantes, on aurait pu  acheter un palace pour une poignée de pain. Alec a préféré rester discret. Et cet appart était justement le summum de la discrétion. Petit, au coin d'un couloir, quasiment indétectable. Pendant un temps, il n'y avait même pas de voisins. Autant le dire tout de suite, Alec n'a pas vraiment hésité à investir. Il avait besoin de se loger, cherchait quelque chose de peu coûteux et où se reposer en paix. C'était peut-être pas un endroit de rêve, mais ça lui suffisait amplement. Il regrette un peu sa décision, parfois.

Avez-vous un but que vous souhaitez atteindre à tout prix ? Si oui, où en êtes-vous  ? Ce n'est pas vraiment un but, plutôt une quête. Alec a toujours voulu savoir qui il était avant tout ça. La question tourne sans arrêt dans sa tête depuis le jour où il s'est réveillé à Chigaco. Jusqu'à présent, les recherches n'ont pas portées leur fruit. Le sans-visage a beau mener son enquête, il ne trouve absolument aucune information concernant les Noppera-bõ en Amérique du Nord. Avec les récents événements relayés sur internet, Alec espère bien grappiller quelques données sur son existence. En dehors de cet infime espoir, il a complètement baissé les bras.

Qu'est-ce que vous considérez comme votre plus grand accomplissement ? Le sans-visage ne s'est jamais vraiment vu accomplir de grandes choses. Il y a eu certaines petites victoires, des incidents évités ou des élans de courage...Mais Alec ne se les ait jamais accordé. Les bonnes actions, ce n'est pas son truc.  En général, il finit toujours par contempler ses erreurs et regretter ses choix.

Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous soit arrivée ? Tomber son nez en plein milieu d'une foule après avoir été bousculé, c'est pas mal embarrassant. Tout le monde se presse pour appeler les secours, il y a du bruit, des flashs. Les passants restent stupéfaits quand ils voient le jeune homme se relever et fuir. Fuir sans nez. En fait, la vie d'Alec toute entière est embarrassante.

Quel est votre plus grand regret ? Peut-être de ne pas avoir cherché à se fondre dans la société. C'est un choix discutable, évidemment, mais Alec ne peut s'empêcher de regretter de ne pas être resté en contact avec ces monstres de Chicago, de ne pas avoir suivi une véritable éducation, de ne pas avoir osé postuler à certains jobs... Le sans-visage sait très bien qu'il a choisi  la voie de la facilité. Il aurait bien aimé faire autrement, mais il s'en sait incapable.  

▌Il nous est tous arrivé des événements marquants. De grandes peurs, d’immenses surprises ou des joies qui font ce que nous sommes à présent. Quant à vous, quel genre d’événement vous a vraiment marqué ? C'est étrange comme les choses les plus incroyables deviennent d'une banalité affligeante pour les monstres. Alec ne s'est jamais fait aussi peur que la première fois qu'il s'est aperçu dans une glace. Depuis, l'habitude s'est installée, mais cette nuit-là, jamais il ne pourra l'effacer de sa mémoire. Il s'était agité toute la soirée à essayer de reconstituer les événements de la veille. Il n'y avait plus rien, l'amnésie totale, toute sa vie partie en fumée. Il avait beau se concentrer, chercher autours de lui, aucun indice sur son identité ne lui sautait aux yeux. Alec pensait trop, il n'arrivait pas à se souvenir d'avoir vécu un avant, d'être né, d'avoir agi... Sa mémoire était complètement vidée, anéantie. C'était terrifiant.
Il avançait comme un mort-vivant dans la ville. Chicago apparemment, et pas un quartier chic à en juger l'environnement. Personne ne semblait faire attention à lui ici, ou du moins, il était trop décalqué pour pouvoir les remarquer. En marchant, il se rendit soudainement compte qu'une étrange sensation palpitait sous ses joues, comme si son visage changeait, fondait, tout ses sens s'altérant de minutes en minutes. C'était bizarre comme ressenti, presque inhumain... C'est là qu'il fût frappé. Une grande vitrine se tenait sur la rue pavé, juste en face de la place où il avait réussit à traîner sa pauvre âme. De loin, il ne voyait qu'une réflexion biaisée de son image, le vague dessin d'une silhouette étrangère. Il commença lentement à reconnaître des traits: un œil, l'esquisse du bouche puis plus rien. Le reste de la surface de son visage était lisse, sans aucune bosses, sans aucun creux. Il passa sa main plusieurs fois sur sa figure avant de rejoindre le coin du magasin, plus discret. Il fut pris d'un sursaut quant il comprit qu'il faisait bel et bien face à son propre double. Il aurait voulu crié, courir, mais ne pouvait s'empêcher de rester là, horrifié par la vision de sa monstrueuse apparence. Alec resta quelque seconde sous le choc, concentré à essayer de rassembler ses pensées. "C'est un mauvais rêve, tu vas te réveiller". Quand ses yeux se reposèrent à nouveau sur la vitrine, son visage semblait déjà avoir changé. Appelons ça la chance du débutant, mais c'est la première et dernière fois qu'Alec réussit à construire un visage cohérent de toutes pièces. Il avait dû resté un certain temps à se contempler, et il fut prit d'un différent souffle d'angoisse quant il aperçut son nouveau faciès. Si il avait su que c'était le long commencement d'une soixantaine d'années de galère, il aurait déjà tenté de donner sa démission...

Pour une histoire nettement plus légère, Alec s'est retrouvé bêtement à l'hôpital en essayant de fuir un gros bras chargé de la sécurité du restaurant qu'il venait d'arnaquer. Complètement stressé à l'idée que l'on découvre sa monstruosité, Alec a décidé d'utiliser la fenêtre comme porte de sortie. C'était très mal calculé mais plutôt épique.  Par chance, il a atterri dans un buisson et s'est retrouvé avec des épines dans le dos pendant une bonne semaine. Au moins, ça lui fait une anecdote sympa à raconter.
   
▌Êtes vous né monstre ? Si oui, comment cela se passait-il chez vous ? Et en compagnie des humains ? Si non, qu’est-il arrivé ? En réalité, il n'en sait rien. Dans ses souvenirs, il a toujours été comme ça, un monstre, une créature effrayante. A Détroit comme à Chicago, c'était la même chose. Il évitait les humains, tentait de se faire tout petit et d'ignorer les remarques de ses semblables. Mais sa naissance, la véritable, il ne s'en souvient pas. Peut-être était-il humain avant? Peut-être a t-il même piqué son visage a quelqu'un. Il n'en a aucune idée, et à vrai dire, il trouve ça plutôt flippant.    

Pseudo : Enamor
Age : 21 ans
Comment vous êtes vous retrouvé sur DM ?  Ouuh, en fait ça fait bien 2 semaines que je voulais m'inscrire mais j'avais pas eu le temps jusque là. Je cherchais un RP depuis pas mal de temps en plus. Sinon, j'ai connu DM par top partenaire. Je suis une des Administratrices de Peace is Paradise et j'ai juste eu un énorme coup de cœur pour votre design et votre contexte. ET VOS SMILEYS.
Personnage sur l'avatar : Clint Barton / Hawkeye. (J'ai cherché pendant 12 ans avant d'enfin avoir l'illumination sur l'avatar que j'utiliserai. o/)
Un mot de la fin, une suggestion ? Votre forum est superbe, continuez comme ça! ♥  Ah et j'm'excuse pour le pun tout pourri dans mon titre, je me sentais vraiment obligée de le faire!